Mai 68 qui a ébranlé la France

Le 3 mai 1968, à Paris, la police évacue par la force 500 étudiants qui occupent la faculté de la Sorbonne. Aussitôt, des barricades font leur apparition sur le boul’Mich¹ et dans tout le Quartier latin. Les événements de Mai 68 commencent…

La révolution de Mai 68 en France souffle cette année ses 40 ans. La célébration s’annonce fastueuse, en France et dans le monde entier, avec des dizaines de livres, de débats, de conférences. L’événement mérite-t-il une telle commémoration ?

¹ Le boulevard Saint-Michel

Un avant et un après Mai 68

2008. Quarante ans nous séparent de Mai 1968. Et, pourtant, la trace en demeure brûlante. Le mouvement de Mai a ouvert une période de profondes mutations dans la société française. Tout le monde est d’accord : 1968 est le début d’une nouvelle époque, la naissance d’une nouvelle société. Dans l’histoire de France du XX^e siècle, il y a un avant et un après 68. La simple évocation du mouvement de Mai 68 fait surgir dans l’esprit de chacun un éventail d’images. Il suffit de prononcer : « Mai 68 », et le décor paraît planté : des affrontements violents opposent au Quartier latin forces de l’ordre et étudiants, une manifestation dans les rues de Paris rassemble des centaines de milliers de participants, une grève avec occupation d’usine prend de l’ampleur et se prolonge. Et, naturellement, ces images de Mai 68 rejaillissent dans les têtes comme sur les écrans.

Dans le creuset de ces heures agitées naît l’inimitable esprit de Mai 68 : un vent de liberté.

Cela ne durera qu’une trentaine de jours. Certains affirment que cela dure encore. Et en effet, que reste-t-il des idéaux de Mai 68 ? Pour les uns c’est l’amour libre, la non-violence, la libération du carcan bourgeois. Pour les autres c’est le début de la terreur et du chaos.

Esprit de Mai 68, es-tu là ?

L’esprit de Mai 68 n’est pas mort. La preuve ? Beaucoup pensent qu’il est temps de l’étouffer définitivement.

Nicolas Sarkozy, par exemple, dit en 2002 : « Il faudra tourner le dos à toutes ces années où les valeurs ont perdu leur sens, où il n’y avait que les droits et jamais de devoirs, où personne ne respectait plus personne, où il était interdit d’interdire. »

En 2007, Sarkozy n’a pas l’air d’avoir changé d’avis : « C’est cette révolte qui est responsable de la crise morale dans laquelle est plongée la France d’aujourd’hui. »

La France a changé, et le « soixante-huitard » est devenu un mythe. Rien ne nous empêche de revenir sur l’année 1968, quarante ans après, car tout ce que les Français vivent aujourd’hui s’est déclenché cette année-là. Et surtout ces trente jours qui ont ébranlé la France. Trente jours après lesquels rien de ce qui était ne sera jamais plus tel qu’il était. Trente journées de passions, de violences, de bouleversements, d’espoirs, de manifestations, de revendications, d’actions et réactions souvent incontrôlées, d’incertitudes et de certitudes.

Essayons de revenir à l’histoire, celle qui fonde une époque…