Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №15/2008

Les Routes de l’Histoire

La bataille de Verdun1

« Là-haut, on monte vers la boue, le froid, l’insomnie, le péril et la mort.
Ce qui s’ouvre, au bout de chemin, c’est la porte de l’enfer. »
Daniel Mornet,
276ème régiment d’infanter
ie, 38 ans

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En février 1916, les Allemands lancent une attaque sans précédent sur le front ouest. Ils ciblent la région de Verdun, dans la Meuse. L’une des plus meurtrières batailles de la Première Guerre mondiale commence. Un enfer qui durera dix mois.

Le but de l’état-major allemand est d’affaiblir, d’épuiser les forces françaises en les obligeant à engager toutes les réserves. Appelé à prendre le commandement de l’armée de Verdun, le général Pétain proclame : « Ils ne passeront pas ! » Une lutte impitoyable se déroule autour des forts de Douaumont et de Vaux, et au Mort-Homme. Ces forts sont pris et repris tantôt par les Français tantôt par les Allemands aux prix d’attaques meurtrières. Cette comparaison de l’ennemi à l’aigle noir fait naître une célèbre chanson :

Un aigle noir a plané sur la ville (1917)2

Et Verdun la victorieuse
Pousse un cri que portent là-bas
Les échos des bords de la Meuse :
Halte là ! On ne passe pas.
Plus de morgue, plus d’arrogance,
Fuyez barbares et laquais,
C’est ici la porte de la France
Et vous ne passerez jamais...

La tactique des Allemands repose sur l’artillerie : 1 225 canons lancent 2 millions d’obus sur le front. Les tirs sont d’une violence inouïe. Attaques et contre-attaques se succèdent jusqu’au début de l’été. Les Français doivent apprendre à survivre. Leur ennemi n’est plus seulement l’Allemand : c’est la pluie, la boue, la neige. Avec l’humidité et la saleté viennent les maladies, les poux, la vermine. L’hygiène est nulle. Il y a un autre ennemi terrifiant : la soif. Tenaillés par la soif, certains poilus puisent quelques gorgées dans des trous d’eau où pourrissent des cadavres. Dans ce décor d’apocalypse, les hommes sont ramenés à l’état de bêtes traquées. On se dit pris au piège, « murés dans une prison ». En octobre-novembre, les Français repoussent l’armée allemande et reprennent les forts de Douaumont et de Vaux, pris quelques mois auparavant par les Allemands.

Ce n’est qu’après 300 jours de combats, la bataille s’achève. Verdun reste aux mains des Français. Mais la victoire est amère : 163 000 morts et 210 000 blessés du côté français ; 143 000 morts et 190 000 blessés du côté allemand. La terre de Verdun, où sont ensevelis des milliers de morts, devient la métaphore du pays en guerre.

L’offensive sur la Somme

En juillet 1916, les Anglais lancent une offensive sur la Somme, en Picardie. Bien équipés, les Alliés remportent quelques succès et obligent les forces allemandes à se disperser. Les Anglais utilisent pour la première fois des chars d’assaut.



1 Verdun, ville martyre de la Première Guerre mondiale est devenue aujourd’hui Capitale de la Paix avec l’implantation dans le prestigieux palais épiscopal du Centre Mondial de la Paix, des Libertés et des Droits de l’Homme. Chaque année des milliers de touristes viennent fouler le sol où jadis leurs ancêtres se sont battus pour la France et la Liberté. Aujourd’hui, Verdun est aussi le symbole de la réconciliation franco-allemande. Les champs de bataille, les villages détruits, les monuments, les musées sont des lieux de souvenirs, des lieux de réflexion qui nous rappellent sans cesse « plus jamais ça ».

2 Paroles : Jacques et Eugène Joulot ; musique : René Mercier.

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