Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №17/2008

Univers du français

La belle province dont on tombe tout de suite amoureux

Québec... ce nom évoque un immense territoire où sévit un hiver rigoureux, des forêts à perte de vue, l’appel de la nature et des grands espaces... Et l’on s’imagine déjà, en pionnier du nouveau monde, parcourir cette terre lointaine, habiter une cabane de bois, chasser et pêcher, vivre la vie des trappeurs et bûcherons, loin de toute civilisation...

img1

Si cette vision mythique du Québec n’est, finalement, pas tout à fait éloignée de la réalité, le Québec moderne mérite une définition plus concrète ! Le pays est riche d’une double culture (le régime français comme le régime britannique y ont laissé leurs traces).

Le nom d’origine algonquine Québec (jadis orthographié Quebecq ou Kébec) signifie « passage étroit », en référence au resserrement du fleuve Saint-Laurent face à l’actuelle ville de Québec. Fondée en 1608 par Samuel de Champlain, la ville de Québec, berceau de la civilisation française en Amérique, a ensuite donné son nom au grand territoire national.

img5On y est surtout séduit par la découverte de la nature vierge, d’une faune et d’une flore extrêmement riches et diversifiées et par un art de vivre qui conjugue nonchalance et amour de la vie simple.

Le Québec, c’est aussi un accent inimitable, un accueil chaleureux, une familiarité toujours charmante, un pays aux mille facettes, où l’insolite surgit à chaque pas et dont on tombe tout de suite amoureux.

D’une superficie de 1 667 926 km2, le Québec représente trois fois la France et cinquante quatre fois la Belgique ; on y placerait vingt et une fois la Tchéquie et trente-quatre fois la Slovaquie !

Près de la moitié de son territoire est couverte de forêts, parsemées de milliers de rivières et de lacs. S’étendant des frontières américaines jusqu’aux territoires du Nord-Ouest canadien et de l’Ontario, de la baie d’Hudson à Terre-Neuve et au Labrador, la « Belle Province » concentre près de 80 % de ses 7 millions d’habitants le long du fleuve Saint-Laurent qui la traverse sur 1 200 km, avant de se jeter dans l’Atlantique. Les villes de Montréal, Québec, Hull et Trois-Rivières concentrent l’essentiel de la population.

img2

Aux descendants des colons venus de la France aux XVIIe-XVIIIe siècles, il faut ajouter quelque 500 000 anglophones vivant dans la région de Montréal, environ 600 000 immigrants venus d’autres régions depuis le début du siècle et 63 000 autochtones, descendants des tribus amérindiennes (= Indiens d’Amérique) qui nomadisaient sur le territoire avant l’arrivée des colons.

img3

Nord-américain par sa situation géographique, français par son passé, le Québec est britannique par son système parlementaire qui en fait l’une des dix provinces de l’État fédéral canadien. La devise officielle de la province : « Je me souviens » rend hommage aux pionniers du Québec qui ont marqué les débuts de l’histoire québécoise.

Ses armoiries comme son drapeau font référence au régime de l’ancienne Nouvelle-France : le fleurdelisé a été institué comme drapeau national du Québec. Il est composé d’une croix blanche représentant la foi chrétienne et de quatre fleurs de lys sur fond azur en mémoire des origines françaises du Québec. Le régime britannique y est représenté par un léopard or sur fond rouge et la période canadienne par un rameau de feuilles d’érable. La devise « Je me souviens » y occupe également une bonne place.

Pourtant, le Québec reste constitutionnellement attaché à la couronne britannique – le léopard d’or sur l’écu le confirme et le lieutenant-général (sans réel pouvoir) est le représentant de l’autorité de la reine dans la province.

L’activité économique du Québec se partage entre l’exploitation des ressources naturelles (eau, forêt, matières premières) et l’industrie. Le secteur de la transformation du bois est un des plus importants, les 765 000 km2 de forêt assurant l’approvisionnement à long terme. Enfin, le Québec se classe parmi les dix premiers producteurs miniers du monde en extrayant principalement de l’or, du fer, du titane, du cuivre, du zinc et de l’amiante.

img4

Le Québec, c’est aussi une enclave francophone dans une Amérique du Nord anglophone. Cette cohabitation ne se fait pas sans mal : une rivalité latente oppose les francophones, largement majoritaires au Québec, aux anglophones, majoritaires au Canada et plus largement en Amérique du Nord. Cette opposition se double d’une opposition culturelle dont la langue n’est que la partie la plus visible de l’iceberg.

L’apprentissage de la langue française est protégée par la fameuse loi 101. Au Québec, non seulement les enseignes sont toutes en français, mais les panneaux de signalisation routière portent le mot arrêt à la place de stop et l’on ne parle pas de week-end mais de fin de semaine. Depuis plusieurs décennies, ce combat pour la langue française a pris un tour politique avec un mouvement prônant un Québec souverain.

Visiter le Québec, c’est plonger dans une francophonie savoureuse où les expressions « vieille France » côtoient les anglicismes. Voici quelques exemples de la parlure québécoise : on dit « tire-toi une bûche ! » pour « assieds-toi ! », « rouler en char » pour « conduire une auto » ou « se sucrer le bec » pour « se régaler de friandises... ».

TopList