Univers du français
Extraits des interventions au Congrès
Abdou DIOUF, Secrétaire général de la Francophonie
Vous assumez la lourde tâche de former les générations montantes de la Francophonie, de faire du français une langue intégrale : une langue des cultures, une langue d’échanges internationaux, une langue moderne ouverte sur les technologies de l’information et de la communication, une langue utile pour les activités économiques, mais avant tout une langue que l’on choisit et que l’on aime !
« Faire vivre les identités francophones », vous le faites déjà au quotidien, vous qui enseignez le français aux quatre coins du monde, dans des contextes linguistiques, culturels et sociaux diverses et variés.
Dario PAGEL, président de la FIPF
Face à la situation du français, langue internationale, le XIIe Congrès mondial a mené des discussions de politique linguistique, afin de pouvoir déterminer comment la politique d’une association des professeurs de français doit s’articuler avec les politiques éducatives nationales.
Différents présidents d’associations ont débattu pour savoir si les institutions qu’ils dirigent ont effectivement une influence sur les décisions officielles et quelle influence une association peut exercer sur les décisions officielles.
Les débats de ce grand rassemblement mondial montrent combien il est essentiel de doter les professeurs de français de compétences fortes en langue française, en culture et en didactique, pour que chacun d’entre eux puisse devenir un opérateur confiant, dynamique et omniprésent d’une francophonie ouverte, répondant aux valeurs humaines et de paix, tout en affirmant ainsi le vrai rôle de l’enseignant qui est celui de former les jeunes et donc, préparer l’avenir.
Je souhaiterais que l’enseignement de la langue française offre à ceux qui l’apprennent et qui la parlent la résistance contre l’homogénéisation de ce nouveau siècle. J’aimerais que la langue française permette de consolider un dialogue fait de respect mutuel et d’amitié, dans la nécessaire diversité linguistique et culturelle, fondement des sociétés humaines sur les cinq continents.
Jean CHAREST, Premier ministre
On ne pouvait mieux choisir que la ville de Québec, en cette année du 400ème anniversaire de sa fondation pour la tenue du XIIe Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français. Cet anniversaire marque 400 ans de présence et de rayonnement du français en Amérique du Nord.
Vous, professeurs de français, êtes réunis pour réfléchir aux multiples défis que représente l’enseignement du français dans le monde. Vos actions, notamment auprès des jeunes, permettent non seulement d’accroître chaque année le nombre de francophones et de francophiles, mais permettent aussi d’améliorer la qualité de notre langue si belle.
Ensemble, nous participons au rayonnement de la langue française et défendons une vision du monde prônant le dialogue des cultures et le respect de la diversité des peuples.
Michelle COURCHESNE, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport
La qualité du français chez les élèves québécois constitue une préoccupation de tous les instants pour le gouvernement du Québec. Révision en profondeur des programmes, plan pour l’amélioration du français, plan d’action sur la lecture, révision de la formation du personnel enseignant – nous ne ménageons aucun effort pour accroître la maîtrise du français chez les jeunes.
Michel GUILLOU, directeur de la Chaire Senghor de la Francophonie de Lyon, Institut pour l’Étude de la Francophonie et de la Mondialisation
L’heure est solennelle. Nous sommes à un tournant. Face à la mondialisation, il faut choisir son cap. On peut soit prendre le chemin du déclin irréversible, soit construire la troisième francophonie et la francophonie monde.
C’est le rôle des intellectuels d’être dérangeants. Nous voulons l’être pour, en éclaireurs, faire toute la lumière sur le paysage, et non pour critiquer ceux qui ont la responsabilité du navire. Je pense tout particulièrement à Clément Duhaime, administrateur de l’OIF, et au président Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie dont on connaît l’engagement francophone et dont l’action a été déterminante pour enfin mener à bien le dossier de l’institutionnel francophone, et pour faire adopter, avec le succès que l’on sait, la convention de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité culturelle.
Le monde change. Politiques, diplomates, fonctionnaires, acteurs à quelque niveau que ce soit de la Francophonie, ne cherchons pas à nous cacher la réalité, inventons les solutions, faisons mouvement avec des gestes forts, rassembleurs, concrets.
Il faut lancer au Sommet de Québec la construction de la troisième francophonie.
La France, et le Québec ont une responsabilité particulière dans cette entreprise.
Marguerite HARDY, présidente du Comité d’organisation du Congrès
Dans ce siècle de pluralisme linguistique et culturel, l’épanouissement de la langue française dans le monde trouve écho en chacun de nous.
Que chaque congressiste puise s’enraciner bien solidement à cet arbre de la francophonie et garder bien vivant le français dans sa vie professionnelle.
Louise SAVOIE, présidente de la Commission pour l’Amérique du Nord de la FIPF
Notre objectif est d’encourager les actions locales, nationales et internationales, en vue de promouvoir le développement de l’enseignement du français et l’étude des diverses cultures francophones en Amérique du Nord. Dans ce sens, nous pilotons divers projets en vidéoscopie, imprimés ou en ligne sur Internet en formation des enseignants et en didactique des langues.
Viviane YOUX, présidente de l’Association française des enseignants de français
Nous espérons contribuer à ancrer l’idée d’une littérature en langue française bien vivante. Loin de l’idée de nier l’intérêt d’étudier les auteurs français classiques en classe, nous sommes convaincus que se limiter à cette approche est bien réducteur. Il n’est pas facile pour les professeurs de français de se tenir au courant de la diversité de la production littéraire francophone. Si nous pouvons les aider dans cette démarche, notre commission aura peut-être en partie démontré son utilité.
Guy DUMAS, sous-ministre responsable de la politique linguistique au Québec
La Charte de la langue française (loi 101) constitue l’élément central de la politique linguistique du Québec. Considérée comme une loi linguistique avant-gardiste pour l’époque, cette loi intervient non seulement dans les relations de l’État avec les citoyens, ainsi que dans le domaine de l’éducation primaire et et secondaire, mais aussi dans la vie des entreprises. Ses principaux objectifs sont : l’amélioration du visage français de l’affichage public et de la publicité commerciale ; l’amélioration de l’offre de services en françias aux consommateurs ; l’accroissement de l’usage du français chez les travailleurs et dans la vie des entreprises.
D’autres dispositions linguistiques sont aussi prévues à l’intérieur de lois et de diverses politiques gouvernementales touchant des secteurs tels que l’éducation, la culture, la santé, l’immigration et les technologies de l’information.
La politique linguistique qui s’est donnée, le Québec traduit la recherche d’un équilibre à maintenir entre l’affirmation claire du caractère français de la société québécoise et le respect des groupes linguistiques sur le territoire.
Au cours des trente dernières années, la situation du français a progressé au Québec.