Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №17/2008

Je vous salue, ma France

Lialia KISSELEVA

Provence, terre bénite

« La Provence dissimule ses mystères derrière leur évidence. »
Jean GIONO

« En Provence, le soleil se lève deux fois, le matin et après la sieste. »
Yvan AUDOUARD

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Pont du Gard

Je me suis réveillée sous le chant des cigales. Derrière les persiennes fermées il y avait quelque chose de resplendissant dont témoignaient les fentes entre les lamelles. J’ai ouvert la fenêtre et la lumière dorée a rempli la chambre. « Je suis en Provence », ai-je pensé.

Je n’appellerai jamais la Provence une région. Pour moi, c’est un pays. Un pays à part. Mais dont j’ai déjà vu des traits dans d’autres pays. Et surtout, quand la navette Marseille-Aix s’est dirigée vers Aix-en-Provence, j’ai tout de suite pensé à la Crimée. Parce que je voyais les mêmes cyprès. Les mêmes montagnes plissées. J’entendais les sons touchants des tourterelles. Je sentais l’odeur de la mer.

Je dois dire que c’était un hasard heureux qui m’a faite venir à Aix-en-Provence. Et ce hasard je le dois à Madame Anna Loegel, la créatrice et la directrice de l’Association « Échages Pays d’Aix – Europe de l’Est », qui m’a donné cette possibilité précieuse de visiter le pays de Provence.

La cité universitaire Les Gazelles où on m’a hébergée était silencieuse : les vacances battaient leur plein. Les étudiants russes devaient arriver ce jour-là. Mais j’ai fait la connaissance du groupe des étudiantes de l’Université d’État de la région de Moscou et leurs professeurs, venus sur l’invitation de Anna Loegel. Avec eux on a réalisé une excursion avec Vika, une des guides de l’Association.

La date de la naissance de la ville d’Aix-en-Provence c’est l’an 123 avant J.-C. Faut dire que l’endroit était déjà connu pour ses sources thermales et était occupé par les tribus celtes qui y ont créé une ville-oppidum. En 123 av. J.-C., la ville-oppidum est prise par les Romains, et leur consul Sextius y installe un camp retranché Aquae Sextiae, « Eaux de Sextius ». C’est de ce nom que s’est produit, à force de toutes sortes de réductions, le nom « Aix ». Le nom romain n’a gardé son entité que dans la variante du nom des habitants d’Aix : Aquisextains... mais qu’on nomme normalement les Aixois.

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Vue sur le Rhône et le pont d’Avignon

Aix-en-Provence est une commune française, ancienne capitale de la Provence, située dans la Communauté d’agglomération du Pays d’Aix, dans le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La ville recense 142 000 habitants et compte plusieurs universités. Son nom est lié aux noms des gens très illustres comme Zola, Cézanne, Granet, Jean Murat, Gaston de Saporta et même Emmanuel Ungaro...

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La Mairie d’Aix-en-Provence

Une des célèbres curiosités d’Aix c’est la fontaine La Rotonde (1860). La rue principale s’appelle Cours Mirabeau. Elle est longue de 440 mètres. Le monument du roi René (1409-1480) s’élève à l’autre extrémité du Cours Mirabeau. Ce roi a effectué plusieurs réformes très raisonnables dans la ville. En plus, il a fait connaître à ses sujets la variété de raisin qui s’appelle muscat et a su se faire aimer par son peuple.

Partout dans la ville sur les murs des maisons vous pouvez voir les figurines des saints. Cela date de l’époque où la peste sévissait dans la région. Les gens avaient peur de sortir de leurs maisons. Mais ils avaient un fort besoin de prier. C’est pourquoi chacun faisait installer sur sa maison une petite sculpture de son saint pour prier sans s’éloigner de chez soi.

Ce qui m’a aussi impressionnée c’est que n’importe qui peut assister aux séances et réunions à la Mairie et au Tribunal.

Et bien sûr il faut absolument visiter le Musée Granet ne serait-ce que pour voir les tableaux de Cézanne.

On nous a aussi proposé une visite d’un marché provençal. Qu’est-ce qu’il n’y avait pas ! Il y avait de tout. Des savons, des parfums, des huiles, des légumes, des fromages, des vins, des épices, des tournesols, de la lavande en bouquets, des nappes, des robes, des souvenirs...

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Les toits de Saintes-Maries-de-la-Mer

Et ce qui m’a séduite c’est que cette ville est pleine de fontaines de toutes sortes, formes et taille. Et l’eau est non seulement potable mais très bonne surtout après le goût de l’eau moscovite...

Le jour suivant le groupe s’est beaucoup agrandi grâce aux étudiants, venus de tous les coins de la Russie : Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni-Novgorod, Saratov... Tous étaient heureux d’être enfin arrivé et étaient prêts aux études et distraction que leur proposait l’Association. Chaque matin, ils avaient le plaisir de perfectionner leur français avec l’aide de M. Liautaud, un grammairien et enseignant parfait. Puis on leur proposait une excursion ou une visite d’une curiosité de la région. Après le déjeuner, outre le temps libre, ils avaient souvent un cours de danse ou de l’expression corporelle. Le programme leur procurait plein d’impressions sans être surchargé.

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Monument à Cézanne à Aix

Un dimanche, nous sommes tous partis pour Avignon où, à ce temps-là, avait lieu le célèbre Festival d’Avignon. On a vu le fameux château des Papes, le pont d’Avignon sur lequel « l’on y danse, l’on y danse », et s’est promené dans la ville toute couverte d’affiches des troupes dont les spectacles et les performances on pouvait souvent voir sur place. Après on est parti voir le pont du Gard qui est l’ancien aqueduc romain. En fait, le pont du Gard n’est qu’une petite partie de l’aqueduc transportant l’eau à Nîmes et qui avait en longueur 50 km et était souterrain. Mais là où c’était impossible de le prolonger sous la terre, on faisait des ponts comme ça. Faut dire que l’eau qu’on transportait de la manière n’était pas de la première nécessité. Plutôt c’était du luxe parce qu’elle était destinée aux thermes de Nîmes et aux besoins des riches.

C’était pour la première fois que je suis tombée en France sur la fête du 14 Juillet. À Aix, on a eu un défilé militaire. On a démontré toutes sortes de l’armée, de l’infanterie à la police, en passant par la marine, l’aviation et les sapeurs-pompiers.

Mais nous on a célébré cette fête à la russe : dans le parc Jourdan, tout près de la CU, on a organisé un pique-nique. Tout le monde s’est assis sur des nappes et couvertures. Anna a tout très bien organisé : il y avait assez de bonnes choses et même un peu de vin français ! Tous ont eu la possibilité de se connaître et de se présenter. Puis on a joué au téléphone arabe. Et comme il y avait parmi nous ceux qui venaient de commencer à apprendre le français, c’était encore plus amusant !

Le jour suivant, on a eu encore une surprise – un master de l’art folklorique russe. Les étudiantes de l’Université de d’État de la Région de Moscou apprenaient à ceux qui désiraient l’art de peinture traditionnelle russe sur les matriochkas, les plats de Jostovo, les figurines en argile. Moi-même, j’ai appris à faire le coup de pinceau de Gjel. Et j’ai peint un petit oiseau en bois.

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Vue sur la montagne Sainte-Victoire du barrage de Bimont

On a terminé la fête par les feux d’artifice que l’on pouvait aussi observer du théâtre d’Aix, un des points élevés d’Aix.

Quiz : Savez-vous quelle est la gourmandise aixoise la plus célèbre ? La réponse correcte vaut 50 points ! Bon, pour ceux qui ne la connaissent pas : ce sont les calissons. Les calissons ont été inventés par le pâtissier du même roi René qui avait voulu faire un cadeau de noces à sa fiancée princesse Jeanne qui devait devenir sa troisième femme (un vrai lovelace, ce roi !). Il existe même une Union des fabricants de calissons d’Aix. Leur devise est : « Le calisson : d’Aix-en-Provence et de nulle part ailleurs » ! Au cours des siècles, le calisson est devenu un des symboles de Provence. Pendant la peste, le calisson avait même la réputation de protéger contre ce mal. Si cela n’est qu’une légende, le calisson est du moins un vrai fortifiant pour notre santé, puisqu’il est fait des produits naturels : amandes blanchies, très finement broyées, mêlées aux fruits confits, comme le melon, et aux sirops des fruits. On a visité une fabrique de calissons, une des plus vieilles de la ville, celle de Léonard Parli, et l’on a vu de ses propres yeux tous le processus de la fabrication de cette friandise digne des rois et bien sûr qu’on l’a dégustée !

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Vue sur le vieux port de Marseille

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Une sainte sur une maison d’Aix

Si j’ai parlé des dégustations, il faut dire que ce n’était pas la dernière spécialité provençale qu’on a dégustée... Un jour, on nous a emmenés à une petite boutique où on nous a fait déguster des huiles d’olive aux parfums divers : ail, basilic, citron et d’autres. Et des tapenades qui sont aussi une spécialité du pays et qui représentent une pâte en olives broyées, d’anchois et de tapena (câpres en occitan), d’où son nom. Elle peut être dégustée sur canapé, notamment à l’apéritif ou simplement en la tartinant sur du pain ou en y trempant des bâtonnets de légumes.

Les excursions n’en finissaient pas. Marseille nous attendait avec son palais Longchamp, son vieux port, sa basilique Notre-Dame-de-la-Garde et, bien sûr, sa plage !

En ce qui concerne le palais Longchamp, il a été construit en 1859 pour célébrer l’arrivée des eaux de la Durance dans la ville, via le Canal de Marseille, les travaux étaient dirigés par l’architecte Espérandieu.

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Fontaine des Quatre Dauphins

Arles nous a accueillis chaleureusement dans le sens direct de ce mot : la journée promettait d’être brûlant. Mais la proximité du Rhône adoucissait l’haleine torride du soleil provençal. On a vu les arènes et s’est promenés dans les rues sinueuses de la ville. à Arles, on a vu des femmes en costume national. Outre Arles, on a visité ce jour-là la ville de Saintes-Maries-de-la-Mer, où je n’ai pas pu m’empêcher de grimper sur le toit de l’église. Quiz : qu’est-ce qui veut dire le symbole sur le blason de Saintes-Maries-de-la-Mer ? N’hésitez pas, vous avez raison : c’est la Foi, l’Espérance et … non, pas exactement l’Amour, mais la Charité – notion plus large que l’Amour. Il faut dire que toutes les deux villes font partie de la Camargue, région entre le Grand et le Petit Rhône, qui est notoire pour l’élevage des taureaux et des chevaux pour la corride.

Les jours passaient, notre séjour approchait à sa fin. Dans un des derniers jours, j’ai fait un voyage vers la montagne Sainte-Victoire. C’est très facile avec la Victorine, petit car qui va et vient entre Aix, le barrage de Bimont et Vauvenargues. Malheureusement, toutes les promenades étaient défendus par ce temps très chaud quand il existe un grand danger des incendies. Mais je me suis quand même approchée, tant que c’était possible, de cette montagne majestueuse, modèle de tant de tableaux de Cézanne.

Quelques impressions

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Le groupe des étudiants russes avec leur professeur de danse, Cyril

Cet été de mes rêves (visiter la France encore une fois) vient de se réaliser. J’ai visité Aix-en-Provence. C’est une ville qui me fait penser aux contes de fées. D’une part, c’est une ville ancienne et peut-être parfois un peu sombre, d’autre part c’est une ville de la jeunesse.

Pour notre groupe c’était non seulement un voyage mais aussi des études : français, théâtre, expression corporelle... Nous avons beaucoup vu et connu : pour quelques jours nous sommes devenus de vrais étudiants français.

Je pense qu’il est assez difficile de décrire un voyage pareil et moi, je voudrais raconter le plus intéressant.

J’ai beaucoup aimé nos journées à Avignon, Arles, Saintes-Maries, Valensole et Marseille.

La fête de la lavande était très française et très captivante. C’est un vrai culte de la lavande : confiture, miel, bonbons, glace, pain, pâté, etc. Tous ces produits étaient très délicieux et un peu exotiques pour moi.

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Avignon, cité des papes et du festival théâtral !

Je suis très contente que j’ai eu la chance de visiter cette région et j’espère que ce n’est pas pour la dernière fois.

Je voudrais remercier l’ambassade de la France qui nous a donné la possibilité de voyage pareil et bien sûr Anna Loegel qui nous aidait toujours à Aix.

Svetlana KARTSEVA, Togliatti

Как сказал в одном из своих произведений Эрнест Хемингуэй, Париж – это праздник, который всегда с тобой.

На мой взгляд, это утверждение верно не только для Парижа – города любви и романтики, оно распространяется на всю Францию в целом. И чем дольше я нахожусь в таком замечательном городе, как Экс-ан-Прованс, тем сильнее я люблю Францию и тем больше она становится неотъемлемой частью моей жизни.

Мне очень нравится атмосфера города, его маленькие пешеходные улочки и кафе на открытом воздухе, где ты можешь провести целый вечер, попивая вино местного производства и смотря на гуляющих по вечернему городу людей.

В перерывах между экскурсиями по Провансу у нас были уроки французского языка с Monsieur Liautaud. Он умело вел конструктивный диалог со студентами и доступно объяснял материал.

Вспоминая посещенный города и достопримечательности Прованса и Лазурного берега, мне хочется особо отметить Cassis и La Ciotat с их великолепными пляжами и чистой, бодрящей своей прохладой лазурной водой, маленький провинциальный рынок Васселя в день праздника лаванды, спокойное и прозрачное озеро Святого Креста с его безмятежной рекой, окруженной по обе стороны величественными горами.

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Théâtre d’Aix

Стоит отметить, что такой замечательной поездки не было бы без Анны и ее дочери Лены, которые на протяжении всего нашего пребывания заботились о нас, грамотно выстраивали наш досуг и учебу, сопровождали нас во всех экскурсиях и просто открыли для нас еще одну маленькую, но такую красивую вселенную, как Прованс.

Ирина ЛОГИНОВА, Kazan

Tout d’abord je souhaite remercier les organisateurs pour leur travail durant ce séjour à Aix-en-Provence. Chaque jour fut riche en événements et restera inoubliable.

J’ai fréquenté avec un grand plaisir les cours et les ateliers dispensés par des enseignants qui ont su me faire partager leurs passions. Ces enseignants ont créé l’atmosphère idéale pour que chaque participant puisse s’accomplir et développer son potentiel. Les cours ainsi que les ateliers ont été selon moi, très intéressants, dynamiques et à la hauteur de mes espérances.

J’ai beaucoup aimé la ville d’Aix-en-Provence, belle, riche et agréable qui séduit par ses nombreuses fontaines.

À travers les visites des villes provençales j’ai pu faire de belles découvertes et m’impregner du charme et des senteurs de la Provence.

Natalia ERMAKOVA, Pskov

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À l’étude !

Au travail !

Charmant !!! Pour moi, ce mot traduit le mieux l’impression globale de ce voyage. Au fait, j’ai été charmé par la vive nature du Midi, par les fontaines magnifiques à l’eau potable, par l’architecture médiévale très intime, par le soleil brûlant et les gens vous souriant sous ce soleil…

Peut-être que les noms des lieux visités s’oublieront avec le temps (sauf Aix!), mais l’impression tout à fait positive ne s’effacera jamais. J’ai compris dorénavant ce que veut dire « la douce France »» et je remercie vivement ceux qui nous y ont initiés.

CHARANOV Alexandre, Toula

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Le défilé du 14 Juillet

Les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale au défilé du 14 Juillet

Tout d’abord j’aimerais bien exprimer ma reconnaissance à ceux (surtout à Mme Lise Ialamov et à Mme Anna Loegel) qui ont organisé ce voyage, ce stage en France. C’était tout à fait formidable. Cette découverte de la Provence m’a permis d’apprendre beaucoup de nouveaux, beaucoup de choses utiles pour moi. En découvrant des villes différentes de Provence, je me suis initiée à leur culture, j’ai appris leur histoire, j’ai vu leurs curiosités. Je suis si heureuse d’avoir fait ce voyage inoubliable qui m’a bouleversée jusqu’au fond de mon âme. En France je me suis liée d’amitié avec plusieurs gens ; grâce à ce stage j’ai eu la chance de perfectionner mon français. Ce stage a changé toute ma vie, ma vision du monde, mon essence et voilà pourquoi je dis « merci beaucoup » à tous qui ont pris part à l’organisation du séjour.

Tatiana SHUMITSKAYA, Toula

Photos : L.KISSELEVA

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Toute la compagnie avec Anna Loegel dans les champs de lavande

Photo: M. Toukmatchev

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