Je vous salue, ma France
Lialia KISSELEVA
Les aventures des matriochkas à Aix-en-Provence
Une famille de poupées traditionnelles russes s’est installée sur le bord de la fontaine des Quatre Dauphins. Elles se sentent là très à l’aise comme d’ailleurs les quatre étudiantes de l’Université d’État de la Région de Moscou et les chefs de leur groupe : Maria Soutchkova, spécialiste des matriochkas, Tatiana Loboda, spécialiste des plats de Jostovo, Olga Afonasieva, spécialiste des plats de Jostovo aussi que de la peinture sur bois, Nadejda Galkina, spécialiste de broderie traditionnelle, Marina Galkina, chef de la chaire de l’artisanat russe, et Mikhaïl Toukmatchev, méthodiste du Centre de la Région de Moscou de l’éducation esthétique. Tout le groupe est venu ici sur l’invitation de Mme Anna Loegel, chef de l’Association « Échages Pays d’Aix – Europe de l’Est », dans le cadre de la coopération entre le Centre de ressources franco-russe de l’UERM (Universitée d’État de la Région de Moscou) et l’Association.
Et voilà que dans le parc Jourdan, ceux qui se promenaient là ont vu quelque chose d’extraordinaire : quatre princesses russes en de longues robes, en parures sur leurs têtes, sont apparues. Elles se sont installées sur l’herbe douce du parc, au milieu des chants des cigales. Et puis des miracles ont commencé à se produire… Sous les mains habiles des princesses – qui étaient bien sûr, Maria, Tatiana, Olga et Nadejda – naissaient des jouets, des plats, des arabesques et des ramages. Tous qui désiraient pouvaient apprendre à peindre une matriochka ou un plat ou un petit coffret. Les étudaints russes venus à Aix en stage s’attroupaient autour des tables des jeunes filles. Les Français accouraient, curieux, et tombaient sous le charme de l’art traditionnel russe. Olga, qui fait de la peinture dès son âge de trois ans, m’a appris à faire le coup de pinceau de Gjel. Olga, elle, est vraiment une magicienne : on dirait qu’elle peut transformer n’importe quoi en un objet d’art. Macha, qui apprenait à un groupe des enfants français à peindre la matriochka qui s’appelle « possadskaya », raconte :
– Chaque matriochka a son caractère, son expression du visage, mais il faut respecter les traditions de la peinture. Par exemple, celle-ci s’appelle possadskaya, elle est peintes selon des canons.
Tatiana enseignait aux étudiantes et à quelques dames françaises les bases de la peinture de Jostovo. Assise sur une couverture, elle ressemblait à une Alionouchka.
Nadia montrait comment broder avec un fil d’or, et Mikhaïl faisait un master sur la sculpture sur bois et le modelage de l’argile.
Marina Galkina a parlé de la chaire dont elle est le chef :
– Notre chaire est vraiment unique, ça n’existe plus nulle part dans un autre université. Auprès de la chaire, il y a un atelier où on enseigne la peinture traditionnelle comme celle de Jostovo. On essaie de garder le s traditions russes et de l’apprendre aux jeunes.
Toute la soirée s’est passée sous le signe de la créativité. Maria, Olga, Tatiana et Nadia ont su réveiller un peintre dans l’âme de tout participant à ce master. Chacun pouvait ensuite emportait son bricolage avec soi pour garder un souvenir de cette soirée gaie, créative et magique, et qui est devenue un symbole de l’amitié de la coopération entre deux cultures. Merci, les filles !
Photos : L.KISSELEVA, M.TOUKMATCHEV