Arts et culture
Le Petit Chaperon rouge
(Les enfants récitent la poésie de Maurice Carême et sa traduction faite pat Mikhaïl Yasnov).
Maurice CARÊME
Le Loup et Chaperon Rouge
Là, derrière les églantiers,
Chaperon Rouge
Ne voit pas que les feuilles bougent
Dans le sentier.
Elle cueille des papillons,
Des violettes
Sans souci de son corbillon
Plein de galettes.
Le loup paraît avec sa traîne
Et longs fils d’araignée.
Il ressemble à une marraine
Portant ses lunettes d’osier
Et il raconte des histoires
Si gaies à écouter
Que personne n’a peine à croire,
Qu’il connaisse le Chat Botté,
La Belle au bois
Et qu’il va par ce raidillon
Retrouver Cendrillon
Pour aller danser chez roi.
Mais Chaperon Rouge est méfiante
Elle garde en main son couteau
Mieux vaut entrer vivante
Dans une chaumière branlante
Que morte dans un grand château.
Волк и Красная Шапочка
Перевод Михаила ЯСНОВА
Мирно свищут лесные птицы
И шиповник стоит стеной.
Но подозрительно лист шевелится
У Красной Шапочки за спиной.
И она бредет себе по тропинке
Среди фиалок и мотыльков
И вовсе не думает о корзинке.
Полной лепешек и пирожков.
Тут появляется волк под шалью
Из паутины – он почти
Как бабушка, серенькая, небольшая,
Нацепившая на нос очки.
И волк начинает, прищурив глазки,
Рассказывать сказки – ну просто смех!
Как хочется верить в такие сказки
И в то, что «бабушка» знает всех:
Что она знакома со Спящей царевной,
Что Кот в сапогах у нее бывал,
Что она спешит по тропке в деревню,
Чтоб Золушку отвести на бал…
Но Красная Шапочка, я не скрою,
Не верит в сказки, сжимая нож:
Куда как лучше, само собою,
В бедной хижине быть живою,
Чем в замке большом пропасть ни за грош!
L’Auteur : Il était une fois une petite fillette qui est très bonne et très jolie. Elle habite avec sa maman dans une forêt merveilleuse où toutes les plantes et tous les animaux savent parler. Quand elle était tout à fait petite sa Grand-mère lui a tricoté un petit chaperon rouge. Depuis lors la fillette porte toujours ce chaperon et tout le monde l’appelle le Petit Chaperon rouge. Un jour...
Maman : Petit Chaperon rouge !
Le Petit Chaperon rouge : Oui, maman !
Maman : Ma fille, ta Grand-mère est malade. Va la voir et porte-lui une galette et ce petit pot de beurre.
Le Petit Chaperon rouge : J’y vais, maman.
Maman : Va vite, ma chérie, ne t’arrête pas et ne parle pas aux inconnus.
Le Petit Chaperon rouge : Oui, maman.
L’Auteur : Le Petit Chaperon rouge met dans son panier la galette et le pot de beurre et part pour aller chez sa Grand-mère qui demeure dans un autre village tout près d’une grande forêt.
Le Petit Chaperon rouge : (chante la chanson)
Je suis une petite fillette,
Je m’appelle Petit Chaperon rouge,
Et je vais chez ma Grand-mère
Avec ce petit panier.
Et pendant que je m’promène
Dans ce bois et ses clairières
Je ferai pour ma Grand-mère
Un joli petit bouquet.
Refrain : A-a, dans ce bois toutes les fleurs sont magnifiques.
A-a, dans ce bois les arbres sont mélancoliques.
A-a, les oiseaux sont sympathiques,
A-a, leurs chansons sont mélodiques.
A-a, seul le loup est très méchant !
Oh ! Un poteau indicateur ! Qu’est-ce qu’il dit ? (Lit.)
« Qui ira tout droit, chez sa grand-mère arrivera.
Qui ira à droite ne sera jamais malade.
Qui ira à gauche aura un bouquet pour ses proches. »
Je vais chez ma Grand-mère, je dois aller tout droit.
Les Fleurs : Petit Chaperon rouge, ta Grand-mère est malade ! Il faut lui apporter un bouquet de fleurs !
Le Petit Chaperon rouge : Vous avez raison. Je vais d’abord à gauche. (Elle va à gauche, ramasse des fleurs et chante sa chanson.) Je pense que c’est assez. Le bouquet est déjà grand et joli. Il est temps d’aller chez ma Grand-mère.
Les Abeilles : Petit Chaperon rouge, ta Grand-mère est malade ! Il faut lui apporter du miel !
Le Petit Chaperon rouge : Vous avez raison. Je laisse mon bouquet ici et je vais avec vous à droite.
(Le Petit Chaperon rouge va à droite avec les abeilles. Le loup apparaît.)
Le Loup : Ah, qu’elle est appétissante, cette fillette ! Elle sent si bon, et je n’ai pas mangé depuis trois jours ! Je l’attends ici et je l’avale d’un trait dès qu’elle apparaît ! (On entend le bruit d’une hache.) Oh ! Les bûcherons ! Que faire ? Il faut trouver une autre place pour la rencontre. (Il tourne le poteau indicateur et s’en va. Le Petit Chaperon rouge arrive, très contente.)
Le Petit Chaperon rouge : Quelle chance ! Voilà un pot de miel pour que ma Grand-mère guérisse plus vite ! Voilà un bouquet de fleur pour qu’elle sourie plus souvent. Et maintenant il est temps d’aller tout droit. Regardons encore une fois l’indicateur. Oh, mais c’est étrange. Il me semble que quelque chose a changé. Mais je n’ai plus de temps pour réfléchir. Il faut courir vite.
Les Arbres : Petit Chaperon rouge, n’y va pas !
Les Fleurs : Petit Chaperon rouge, n’y va pas !
Le Petit Chaperon rouge : Mais que dites-vous, je dois y aller ! (Elle va en chantant et tout à coup elle rencontre le loup).
Le Loup : Bonjour, Mademoiselle. Que vous êtes jolie ! Je voudrais faire votre connaissance. Quel est votre nom ?
Le Petit Chaperon rouge : Comment, vous ne le savez pas ? Tout le monde connaît mon nom. Je m’appelle Petit Chaperon rouge. Et vous, comment vous appelez-vous ?
Le Loup : Je m’appelle Monsieur le Charmant. Où vas-tu si vite, Petit Chaperon rouge ?
Le Petit Chaperon rouge : Je vais voir ma Grand-mère qui est malade. Je lui porte une galette et un petit pot de beurre que ma mère lui envoie. Et encore je lui porte ce bouquet de fleurs et ce pot de miel que les abeilles m’ont offert.
Le Loup : Demeure-t-elle loin, ta Grand-mère ?
Le Petit Chaperon rouge : Oh ! Oui, c’est bien loin, là-bas, là-bas ! Vous voyez cette maisonnette blanche ?
Le Loup : Ah ! Vraiment c’est loin. Je voudrais t’accompagner.
Le Petit Chaperon rouge : Mais non, ma mère m’a défendu de parler aux inconnus.
Le Loup : Ne l’écoute pas. Tu sais, les mères, elles ne disent que des bêtises.
Le Petit Chaperon rouge : Mais qu’est-ce que vous dites ?
Le Loup : Oui, oui, je dis toujours la vérité. Et puis, je ne suis pas un inconnu. Tu me connais déjà. Nous parlons depuis dix minutes.
Le Petit Chaperon rouge : Vous n’avez pas raison, Monsieur. Il faut obéir toujours à ses parents.
Le Loup : Comme tu veux. Dans ce cas-là, nous parlerons chez ta Grand-mère. Moi aussi, je veux la voir. J’y vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là et nous verrons qui arrivera le plus tôt. (Le loup court très vite, il arrive le premier chez la Grand-mère et frappe à la porte). Toc-toc-toc !
La Grand-mère : Qui est là ?
Le Loup : C’est moi, votre petite fille, le Petit Chaperon rouge ! Ouvrez-moi, Grand-mère, Je vous apporte un petit pot de beurre et une galette que ma mère vous envoie.
La Grand-mère : Je suis au lit, ma petite. Pousse la porte et entre!
(Le Loup entre dans la maison. On entend le rugissement du Loup, les cris de la Grand-mère, on voit la maison branler. Puis tout se calme. Deux oiseaux apparaissent sur les arbres.)
Le 1e Oiseau : Tu as entendu ça ? Il a mangé la pauvre femme ! Qu’il est méchant, ce Loup !
Le 2e Oiseau : Il est si méchant ! Et le Petit Chaperon rouge va chez sa Grand-mère. Que faire ? Que faire ?
Le 1e Oiseau : Il faut la prévenir tout de suite ! Volons vite !
Le 2e Oiseau : Volons vite !
(Ils volent et se posent près de la fillette.)
Le 1e Oiseau : Petit Chaperon rouge !
Le 2e Oiseau : Petit Chaperon rouge !
Le 1e Oiseau : Ne va pas chez ta Grand-mère !
Le 2e Oiseau : Ne va pas chez ta Grand-mère !
Le 1e Oiseau : Le loup est dans sa maison !
Le 2e Oiseau : Il a mangé ta pauvre Grand-mère !
Le 1e Oiseau : Il va te manger !
Le 2e Oiseau : Sauve-toi !
Le Petit Chaperon rouge : Comment ? Vous dites que je dois rentrer à la maison ? Il faut courir ! Il faut sauver ma pauvre Grand-mère !
Le 1e Oiseau : Comment nous pouvons t’aider ?
Le Petit Chaperon rouge : Appelez vite les bûcherons ! (Elle court vite.)
Le 1e Oiseau : D’accord, je vole pour appeler les bûcherons.
Le 2e Oiseau : Et moi, je vole pour prévenir sa mère.
Le Petit Chaperon rouge (s’approche de la maison et frappe à la porte) : Toc-toc-toc !
Le Loup : Qui est là ?
Le Petit Chaperon rouge : C’est moi, le Petit Chaperon rouge. Je vous apporte une galette et un petit pot de beurre que maman vous envoie.
Le Loup (ouvre la porte et sort. Il a le bonnet de la grand-mère sur sa tête) : Bonjour, ma petite. Donne-moi ta galette et vient m’embrasser.
(Il avance les bras).
Le Petit Chaperon rouge : Ma Grand-mère, que vous avez de grands bras !
Le Loup : C’est pour mieux t’embrasser, ma fille.
Le Petit Chaperon rouge : Ma Grand-mère, que vous avez de grandes jambes !
Le Loup : C’est pour mieux courir, mon enfant.
Le Petit Chaperon rouge : Ma Grand-mère, que vous avez de grandes oreilles !
Le Loup : C’est pour mieux t’écouter, mon enfant !
Le Petit Chaperon rouge : Ma Grand-mère, que vous avez de grands yeux !
Le Loup : C’est pour mieux te voir, mon enfant !
Le Petit Chaperon rouge : Ma Grand-mère, que vous avez de grandes dents !
Le Loup : C’est pour mieux te manger, petite sotte !
Le Petit Chaperon rouge : Ah ! Donc c’est vous, Monsieur le Charmant ! Vous êtes un vilain menteur ! Mais je n’ai pas peur de vous ! Et si je dois mourir, je mourrai en chantant ! (Elle commence à chanter sa chanson. Le Loup l’avale, mais elle continue à chanter dans son ventre. Le ventre du loup saute à gauche, à droite.)
Le Loup : Ah ! Oh ! Ah ! La vilaine fillette ! Que j’ai mal ! Que j’ai mal ! Il est impossible de vivre ainsi avec ce ventre qui saute et qui chante ! Que faire ? Que faire ? Il me faudrait refuser ce dîner. Allez-vous-en ! Je trouverai quelqu’un d’autre pour manger !
(Le Petit Chaperon rouge et sa Grand-mère sortent du ventre du loup. Elles regardent l’une l’autre et s’embrassent. Le Loup part en courant.)
La Grand-mère : Oh, ma petite, quel bonheur ! Nous sommes vivantes !
Le Petit Chaperon rouge : Et pourquoi pas, ma Grand-mère ? Les loups ne sont pas très intelligents.
(La mère et le bûcheron arrivent.)
Le bûcheron : Mais tout est bien. Pourquoi m’avez-vous appelé ?
Maman : Ah ! Mes chéries ! Vous êtes vivantes ! Quel bonheur !
Le Petit Chaperon rouge : Oui, maman, tout va bien. Et je ne parlerai jamais plus aux inconnus. Je serai sage comme une image.
Maman : Tout est bien qui finit bien.
L’Auteur : Oui, tout est bien qui finit bien. Et maintenant chantons avec le Petit Chaperon Rouge sa chanson préférée.
(Tous les acteurs sortent de derrière le paravent et chantent ensemble la chanson du Petit Chaperon Rouge.)
Автор выражает благодарность Французовой Даше за фотографии.