Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №7/2009

Les Routes de l’Histoire

Valentine GROSJEAN-ZERBINO

La Franche-Comté et la Russie

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Château de Montbéliard

Franche-Comté veut dire « Comté » ou « Pays libre ». En effet, même durant la période de rattachement de la région à l’empire germanique cette zone éloignée des grands centres était gérée par un gouverneur nommé par l’Empereur, donc relativement indépendante.

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Paul Ier

Mais venons aux relations franco-russes et à la ville de Montbéliard qui se trouve au nord de la Franche-Comté. Montbéliard ne fut rattachée à la France qu’en 1793, bien après Besançon. Cette ville était au XVIIIe siècle, dirigée par les ducs de Wurtemberg. Le « Pays de Montbéliard » était l’un des 300 États souverains de l’Empire, un État indépendant associé au duché de Wurtemberg. Le château des ducs de Wurtemberg est construit dès le XVe siècle et domine encore actuellement la ville de Montbéliard. C’est là que vit Sophie-Dorothée de Wurtemberg (1759-1828) qui à l’âge de 16 ans devient « une belle et charmante princesse … née pour le diadème »1. La Russie souhaite renforcer son alliance avec la Prusse. Le prince Henri de Prusse, alors à la Cour de Saint-Pétersbourg, négocie le mariage du tsarévitch Paul avec sa nièce Sophie-Dorothée de Wurtemberg. En juillet 1776, Sophie rencontre à Potsdam, chez son grand oncle Frédéric II, le tsarevitch Paul. Ils se plaisent et dès octobre 1776, le mariage a lieu à Saint-Pétersbourg. Sophie-Dorothée prendra le nom de Maria Fedorovna. Sophie-Maria écrira à son amie la baronne d’Oberkirch : « Ce cher mari est la perle de tous les maris… ». Paul et Marie auront dix enfants ; l’aîné, Alexandre, portera le nom d’un ancêtre de Sophie, Charles-Alexandre de Wurtemberg et deviendra le tsar russe Alexandre Ier. En décembre 1781, le couple part pour l’Europe et séjourne en août à Montbéliard : « La fête était partout. Je ne saurais dire la joie et l’orgueil de tout ce peuple de voir une fille de Montbéliard si richement et hautement mariée »2. Sophie emporte en Russie huit profils de marbre d’empereurs et d’impératrices romains issus du théâtre romain de Mandeure, que l’on peut voir au palais de Pavlovsk. D’ailleurs ce palais fut construit sur le modèle d’une villa romaine…

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Sophie-Dorothée
de Wurtemberg

Donc la France et la Russie ont connu des relations mémorables grâce à Montbéliard, ville franc-comtoise de culture française sous orbite germanique.

Notons encore quelques liens entre la Franche-Comté et la Russie.

Besançon est jumelée avec la ville russe de Tver. Non loin de Tver se trouve la ville de Kline où résida Tchaïkovski ; sa gouvernante était originaire de Montbéliard qui se trouve non loin de Besançon. Coïncidences ? Tchaïkovski ne manquait pas, quand il se rendait à Paris, d’aller saluer sa « vieille nounou » à Montbéliard. Au cimetière de Montbéliard nous voyons la tombe de Fanny Durbach, toujours fleurie, où son lien avec Tchaïkovski est mentionné. Donc, après le mariage de Paul et Sophie de nombreuses montbéliardaises sont parties enseigner le français ou comme gouvernantes en Russie ; à Montbéliard on les appelait « les russiens ».

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Alexandre Ier

À Besançon, sur la place Victor Hugo, s’élève la résidence des frères Lumière, inventeurs du cinématographe. Les frères Lumière envoient des collaborateurs en Russie pour présenter leurs films entre autres l’Arroseur Arrosé. Et le 4 mai 1896, à Saint-Pétersbourg, le Théâtre d’été « l’Aquarium » connut sa première projection cinématographique. Le même mois, des opérateurs de l’équipe Lumière obtiennent la permission de filmer le couronnement de Nicolas Ier au Kremlin. Sept rouleaux de pellicule de vingt mètres sont expédiés en France pour y être développés. En juin 1896, Maxime Gorki assiste à une projection des films Lumière à la foire de Nijni-Novgorod ; il en est, paraît-il, enchanté.


1 Catalogue du Musée de Montbéliard

2 Extrait des Mémoires de la Baronne d’Oberkirch


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Pavlovsk

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La Franche-Comté

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