Arts et culture
Étienne Maurice Falconet (1716-1791)
Pygmalion et Galathée
Étienne Maurice Falconet est né le 1er décembre 1716 à Paris dans une famille parisienne modeste issue du Bugey. Il apprend tout d’abord la charpente, mais les sculptures sur bois qu’il crée attirent l’attention du sculpteur Jean Baptiste Lemoyne qui le prend sous son aile. Falconet peut ainsi développer ses dons, il est remarqué par la marquise de Pompadour qui lui commande plusieurs œuvres. Grâce à son Milon de Crotone, il est nommé en 1754 membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
Les diverses sculptures qu’il présente aux Salons de 1755 et 1757 le propulsent comme le sculpteur le plus en vue de l’époque. De 1757 à 1766, il occupe la fonction de directeur des ateliers de sculpture à la manufacture royale de porcelaine de Sèvres où il participe activement au succès du « biscuit de Sèvres », appellation qui désigne les sculptures de Sèvres (rondes-bosses, bas-reliefs), volontairement et généralement laissées en biscuit, c’est-à-dire sans émail et sans décor et qui a subi deux cuissons – d’où son nom. Diderot lui confie la rédaction de l’article « sculpture » de l’Encyclopédie.
Monument équestre à Pierre Ier
En 1766, sur la recommandation de Melchior Grimm et de Diderot, Falconet quitte « son paisible foyer, la maison qu’il a lui-même bâtie, les arbres qu’il a plantés, le jardin qu’il cultivait de ses propres mains » pour aller à Saint-Pétersbourg. Il est accompagné d’un jeune ouvrier et d’une jeune personne de 18 ans, sa future bru Marie-Anne Collot. C’est elle qui réalisera pour la Statue équestre la tête de Pierre le Grand, d’après son masque mortuaire, exécuté par Rastrelli. Au début de 1768, Falconet commence à travailler sur le monument. L’abbé Georgel qui en 1799, à l’âge de soixante-dix ans entreprit un long voyage en Russie décrit le monument : « À la rive gauche du fleuve, sur un grand emplacement, entre l’Amirauté et le palais de Sénat, se présente la fameuse statue équestre, en bronze, de Pierre le Grand, élevé à la mémoire de ce prince par Catherine II… La statue est posée sur un rocher de granit d’un seul morceau. Le cheval est à toute course, dressé sur ses pieds de derrière, franchissant les obstacles qui pourraient l’arrêter ; il a l’air de s’élancer dans la Neva. Pierre Ier, habillé à la russe, regarde le cours de ce fleuve, et étend le bras droit vers lui. Le cheval, au galop, n’a point d’appui que par sa longue queue, posée sur le rocher de granit. Aux pieds du cheval, circule un long serpent… » En 1782, pour le vingtième anniversaire de son règne, Catherine II inaugure le monument. Du côté de l’Amirauté, on voit écrit sur le piédestal de la statue : À Pierre premier, Catherine seconde ; du côté du Sénat, en latin : Petro primo Catherina seconda. Cette inscription simple, et néanmoins orgueilleuse, a le mérite de la vérité.