Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №9/2009

Mon amie la langue française

Pierre BARTHE

Atelier de pédagogie appliquée : Quand le français a un goût de miel

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Pierre BARTHE

Niveau des apprenants :

A2 (étape 1-2) B1 (étapes 1-4) B2 (étapes 1-7)

L’enseignant choisit dans le matériau suivant les parties adaptées au niveau du groupe d’apprenants.

Matériel :

Figurine autocollante grand format de « Mireille l’Abeille »

Vignette « Abeilles en colère »

Texte de la chanson d’Henri Salvador L’Abeille et le papillon 

CD musique Henri Salvador chante pour les enfants

Texte adapté de l’interview du Français dans le monde (septembre 2006)

Liste des produits proposés par la ferme des abeilles de La Paillée (Cantal).

Objectif :

Initiation active – lexicale, phonétique, grammaticale et culturelle – au monde des abeilles en français. Sensibilisation à un problème écologique d’une grande actualité.

Démarche :

La première partie assure une assimilation active des notions, la seconde est davantage axée sur la compréhension et l’exposition passive à la langue, la troisième permet une utilisation de la langue « en situation ».

L’ensemble de la leçon est une initiation linguistique autant qu’artistique à l’univers fabuleux des abeilles, destinée à charmer les apprenants tout en renforçant leur capacité d’expression et de compréhension ainsi que leur conscience écologique et culturelle.

Etapes et activités :

1) Présentation de la figurine « Mireille l’Abeille »

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Quelques questions simples, accompagnées de mime, permettent de définir, avec les apprenants, les éléments suivants :

Identité, nom, catégorie, aspects phonétiques, caractéristiques (voler de fleur en fleur, bourdonner, faire/fabriquer du miel, vivre ensemble, organisation collective, avoir une reine, habiter dans une ruche (digression rapide sur la prononciation du r et du u français, ici groupés en syllabe), être utile, un apiculteur etc.)

Tous ces éléments sont amenés sans difficulté, en dehors de toute traduction, car ils sont perçus spontanément par les apprenants qui connaissent déjà, dans leur propre langue, les caractéristiques principales des abeilles.

2) Suit un court jeu de rôle qui réutilise tous ces éléments de façon humoristique : Mireille est questionnée sur son identité par un agent des services d’immigration (ou de police).

Nom et prénom ? Mireille l’abeille

Domicile ? Une ruche à Marseille (pour la rime !)

Occupation ? Ouvrière, fabricante de miel

Compétences particulières ? Voler de fleur en fleur, bourdonner, travailler sans arrêt

Nom du chef ou du directeur ? En fait, c’est une reine

Traits ethniques ? Peau jaune, noire et orange

Traits particuliers ? Six pattes, deux ailes et deux antennes (liaisons !)

Avez-vous quelque chose à déclarer ? Un dard

A quoi cela vous sert-il ? A me défendre quand je suis attaquée !

L’agent doit vérifier auprès de son chef si les dards sont autorisés dans le pays etc.

3) En effet, les abeilles peuvent piquer.

Projection ou distribution de la vignette « Abeilles en colère » :

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Abeilles en colère

Exploitation de la vignette :

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L’image peut susciter un très grand nombre de questions d’autant plus productives que la situation est simple et les réponses plus ou moins évidentes. Chaque concept attendu, évoqué ou produit fait appel à de multiples formes ou tournures grammaticales et lexicales d’expression courante et de niveau varié.

Exemples :

Pourquoi les abeilles sont-elles en colère ? Que font-elles ? Combien sont-elles ? Comptez–les ! (insister sur les variations de liaison), Que veulent-elles faire ? Que pense la troisième abeille à votre avis ? Que fait l’ours ? Qu’a-t-il fait ? (jouer sur l’homonymie du verbe voler) Pourquoi court-t-il si vite ? Que dit-il ? Donnez-lui un conseil ! Quel avantage les abeilles ont-elles sur lui ? Quelles différences y a-t-il entre les abeilles et le petit ours ? Que feriez-vous si vous étiez à sa place ? etc.

Variations sur la phrase-clé : « Les abeilles piquent quand elles sont en colère. »

Ajouter : ne … pas, ne… que, seulement, remplacer par « danger », mettre au singulier etc..

4) L’abeille et le papillon, Henri Salvador

La chanson se trouve sur Internet. Il suffit de taper sur Google les premiers mots « une abeille un jour de printemps » pour trouver le texte complet ainsi que plusieurs interprétations musicales illustrées ou non.

Présenter la chanson comme un conte raconté aux enfants, en résumant l’histoire le plus simplement possible :

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Une abeille volait dans le ciel. Une chenille sur la terre la regardait voler. Elle pleurait et disait : « Je vous aime ! », mais l’abeille, tout là-haut, ne l’entendait pas. Un matin, au lever du soleil, la chenille est devenue un papillon. L’abeille est tombée amoureuse du papillon et tous deux volent maintenant ensemble d’une fleur à l’autre. Voilà la victoire de l’amour !

Ecoute de la chanson avec le texte à trous, et remplissage des mots manquants.

Les quelques mots difficiles sont écrits au tableau et traduits en russe.

5) Entre nous, le petit ours n’est pas vraiment un danger pour les abeilles.

Le vrai danger ? Les pesticides de l’agriculture.

Ecoute de texte enregistré :

Alerte à la disparition des abeilles !

img6Parmi les victimes de la folie destructrice de l’homme : les abeilles. En 10 ans, la production de miel a baissé d’un tiers en France. Dans le même temps, les importations ont quasiment doublé. Les causes de cette crise sont connues : pendant des années l’agriculture a utilisé des pesticides très puissants, comme le Gaucho ou le Régent, qui sont des poisons mortels pour les abeilles et, conséquence inattendue, c’est finalement en ville que les abeilles finissent par trouver refuge !

En effet, c’est le monde à l’envers : aujourd’hui les abeilles préfèrent la ville à la campagne car sur les toits de Paris, de Nantes et de Montpellier, l’apiculteur n’a pas à craindre les effets de ces pesticides utilisés en masse pour protéger les cultures de maïs ou de tournesol. En ville les abeilles meurent moins vite et elles produisent du miel en grande quantité, en moyenne 30 % de plus qu’à la campagne.

C’est un paradoxe assez incroyable, où l’on observe par exemple que les essaims sont plus nombreux en ville que les essaims que nous trouvons à la campagne. La production est meilleure, les essaims sont plus nombreux. On voit bien le mal qu’ont apporté ces produits sur nos abeilles, ces produits qui agissent sur le système nerveux des insectes. Malheureusement ce qui est vrai pour le puceron est vrai pour l’abeille. Une fois que l’abeille a ingéré ça, elle est désorientée, son système nerveux est atteint, et elle en meurt.

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Le taux de mortalité atteint parfois les 40 %, notamment en Charente et en Vendée. Là-bas certains apiculteurs risquent de faire faillite et si rien ne change, d’autres professions pourraient se trouver en difficulté car l’abeille est au cœur de notre écosystème.

Effectivement, selon Henri Clément, président de l’UNAF, l’Union nationale de l’apiculture française, « la production d’oléagineux, les tournesols, les colzas, les arboriculteurs, les maraîchers, sont directement concernés par le maintien de l’abeille. S’il n’y a pas ces abeilles, ils ont beaucoup de souci à se faire, et nous aussi en tant que consommateurs, puisque ces fruits-là et toutes ces productions ne seraient pas disponibles. Et puis également il y a toutes les plantes sauvages, c’est-à-dire qu’en fait, si les abeilles disparaissaient, des quantités colossales de plantes sauvages disparaîtraient également. Or, ces plantes sauvages produisent des graines, ces graines sont consommées par les oiseaux, les oiseaux sont très utiles à la nature et peuvent être consommés, vraiment, c’est toute une chaîne qui disparaît. Il est temps de prendre des mesures ! »

Alors les apiculteurs demandent au gouvernement d’interdire tous les pesticides qui peuvent nuire à la santé des abeilles. Depuis l’an dernier le Gaucho n’est plus autorisé dans les champs de maïs, mais selon l’UNAF d’autres insecticides du même type sont prêts à être lancés sur le marché.

(d’après Le français dans le monde,
CD d’accompagnement
, septembre 2006)

Compréhension écrite : lecture « en diagonale » du texte.

Rechercher les idées principales :

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La terrible menace qui pèse sur la chaîne écologique : importance vitale de la pollinisation des plantes par les abeilles et autres insectes :

Flore sauvage > pollinisation par les abeilles > diversité et qualité des espèces > production de fruits, légumes > alimentation + produits pharmaceutiques > commerce > activités humaines > survie des espèces … (voir la citation d’Albert Einstein).

Demande des apiculteurs

Site : La Cité des Abeilles (réel et virtuel)

www.citedesabeilles.com

6) Immersion culturelle : visite à la ferme des abeilles de La Paillée, près de Saint Saturnin, dans le Cantal. Voir le site www.lemondedesabeilles.fr

Télécharger le bon de commande des produits de la ferme des abeilles offerts à la vente sur place ou par correspondance.

Les apprenants disposent de 20 €. Ils commandent quelques produits fabriqués à la ferme. Ils préparent la liste des produits choisis et passent une commande par téléphone ou par courriel. Ils peuvent aussi acheter les produits directement dans le magasin et doivent s’adresser au vendeur sous forme de jeu de rôle. Ils se renseignent sur le sens des produits proposés, leur utilisation etc.

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7) Mise en scène ou travaux pratiques autour du thème étudié.

Exemples :

Jouer le scénario de la chanson (costumes, positions, court dialogue, danse des personnages, commentaire d’un récitant).

Confectionner un costume d’abeille, de chenille ou de papillon.

Rédiger une lettre à adresser par les élèves d’une école à une coopérative agricole contre l’effet des pesticides sur les abeilles.

Activité complémentaire : avec l’aide de l’enseignant, les apprenants essaient d’expliquer en termes simples le processus de pollinisation des fleurs.

8) Citation célèbre d’Albert Einstein, inscrite au tableau depuis le début de la leçon, à faire assimiler par cœur par les apprenants en faisant progressivement disparaître chaque mot, ou groupe de mots.

« Si l’abeille disparaissait de la terre, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre ».

Annexe

Henri SALVADOR

L’Abeille et le Papillon

Paroles : Maurice PON
Musique : Henri SALVADOR

a) Texte à trous
Une abeille un jour de …1 …
Voletait, voletait gaiement
Sur la rose bruyère en …2…
Dont si douce est l’odeur

Au pied de la bruyère en fleur
Une …3 … chenille en pleur
Regardait voler dans …4…
La petite et son miel

Et la pauvre chenille en sanglots
Lui …5… « Je vous aime »
Mais l’abeille là-haut, .....6… là-haut
N’entendait pas …7…

Cependant que les jours passaient
La chenille …8… pleurait
Et l’abeille volait gaiement
Dans le ciel du printemps
Après avoir pleuré jusqu’à …9…
Notre chenille s’endormit
Mais …10… de ses rayons
Vint éveiller un papillon

Et sur une bruyère en fleur
Notre abeille a …11… son cœur
Tandis que …12… les grillons,
Au petit papillon

Par les bois, les champs et les …13…
Se frôlant de leurs ailes
Ils butinent la rose et le thym
Dans l’air frais du …14…

Ma petite histoire est …15…
Elle montre que dans …16…
Quand on est guidé par …17…,
On triomphe toujours
On triomphe toujours
On … 18… toujours.

b) texte original
Une abeille un jour de printemps
Voletait, voletait gaiement
Sur la rose bruyère en fleur
Dont si douce est l’odeur

Au pied de la bruyère en fleur
Une pauvre chenille en pleur
Regardait voler dans le ciel
La petite et son miel

Et la pauvre chenille en sanglots
Lui disait « Je vous aime »
Mais l’abeille là-haut, tout là-haut
N’entendait pas un mot
Cependant que les jours passaient
La chenille toujours pleurait
Et l’abeille volait gaiement
Dans le ciel du printemps

Après avoir pleuré jusqu’à la nuit
Notre chenille s’endormit
Mais le soleil de ses rayons
img10Vint éveiller un papillon

Et sur une bruyère en fleur
Notre abeille a donné son cœur
Tandis que chantaient les grillons,
Au petit papillon

Par les bois, les champs et les jardins
Se frôlant de leurs ailes
Ils butinent la rose et le thym
Dans l’air frais du matin

Ma petite histoire est finie
Elle montre que dans la vie
Quand on est guidé par l’amour,
On triomphe toujours
On triomphe toujours
On triomphe toujours.

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