Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №9/2009

Arts et culture

Raïssa TELECHOVA

Au service de la francophonie en Sibérie

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M. Jean Moisson était un homme extraordinaire et légendaire. Ancien combattant de le Seconde Guerre mondiale, il a consacré sa vie au développement de l’amitié et de la coopération entre la France et la Russie. Cet homme a présenté l’action admirable et exceptionnelle en faveur de la francophonie qu’il avait menée, non en théorie mais dans la réalité des faits, depuis près de deux décennies, « pour, dit-il, servir à quelque chose ».

Son but était de s’exprimer en un français aussi pur que possible devant des étudiants francophones dont beaucoup n’ont jamais entendu un Français parler la langue française. Il a fait plus de 400 conférences en français à l’Université pédagogique d’État de Novossibirsk, à l’Institut sibérien des échanges internationaux, à l’Institut de recyclage des professeurs, à la cité des savants Akademgorodok, aux universités de Moscou, aux écoles secondaires.

Dans ce domaine de la culture, son activité principale était centrée sur l’Université pédagogique d’État. M. Jean Moisson a ouvert le concours « Orthographe française », a aidé les professeurs russes à la préparation de thèses de Doctorat Français. Il a fait venir en France plus de 350 étudiants de l’Université pédagogique d’État de Novossibirsk dans les Centres Internationaux Francophones et les Camps des Lions Clubs. Il a été à l’origine de la collaboration fructueuse entre l’Université Sud-Toulon Var et l’Université pédagogique d’État de Novossibirsk. Il a conduit successivement 8 professeurs de l’Université Sud-Toulon Var à Novossibirsk. Il a participé, d’une manière considérable, à l’accueil des professeurs et des étudiants venus en France.

M. Jean Moisson a offert, pour la chaire de français de NGPU, une centaine de livres des meilleurs écrivains français. Un petit auditorium de l’université pédagogique porte son nom.

M. Jean Moisson est un praticien effectif de la francophonie, acteur direct et convaincu qui a œuvré avec désintéressement, générosité et un grand amour de la France et de la Russie.

Né en France, M. Jean Moisson est décédé, le 2 mars 2009, en Sibérie à Novossibirsk.

M. Jean Moisson, ambassadeur remarquable de la culture française en Sibérie, était un fin connaisseur de l’histoire et de la culture russes. Ses amis l’appelaient « Jean le Sibérien ». C’était un homme passionné et très intelligent, ouvert et généreux.

Je ne peux d’ailleurs pas encore imaginer que M. Jean Moisson ne soit plus physiquement parmi nous, tant il représentait un modèle omniprésent et pour ainsi dire intemporel, comme sont les personnes exceptionnelles. Chacun porte en soi une image forte et personnelle de M. Jean Moisson, une image très rayonnante.

M. Jean Moisson a pu réaliser le rêve de sa vie. Il a créé le pont d’amitié entre la Côte d’Azur ensoleillée et le Sibérie enneigée.

Ma gratitude envers cet homme remarquable et tout le travail gigantesque qu’il a accompli est immense.

À la mémoire de notre ami français

par Nina ERACHEVSKAYA

Nous, les professeurs et les élèves de l’école n°70 spécialisée en français, pleurons la mort de notre ami français M. Jean Moisson.

Le 2 mars 2009 il est décédé à Novossibirsk. Avec une profonde douleur nous avons appris cette triste nouvelle. Il n’y a qu’une semaine, M. Moisson a visité l’école n°70, a fait un cours aux écoliers des grandes classes, a distribué des diplômes parmi ceux qui avaient pris part au concours des affiches « Sauvons l’eau – sauvons la vie ».

Au mois de mars 1993, Jean Moisson est venu pour la première fois dans notre école et, très content de cette visite, a promis de revenir. Depuis, il a été chez nous 57 fois ! Il a aimé l’école n°70, Novossibirsk, la Sibérie. Notre musée scolaire garde beaucoup de cadeaux de Jean Moisson : livres, cartes postales, insignes et le cadeau précieux – le drapeau national de France. Le 9 mai 2005 Moisson a déposé  des fleurs au pied du feu perpétuel du Monument de la gloire. Ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale, Jean Moisson comprenait très bien la nécessité de la paix et de l’amitié entre les peuples. Toute l’équipe pédagogique de l’école n°70 a aimé et estimé profondément M. Moisson. Nous avons perdu un ami fidèle et notre chagrin est immense. Jean Moisson restera à jamais dans nos âmes et nos cœurs.

Un grand homme

Dmitrii GLOUKHIKH,
étudiant de la 5ème année

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J’essayais d’assister à toutes les conférences qu’il donnait dans les salles toujours pleines d’étudiants, parce qu’il parlait toujours des choses très intéressantes et souvent graves, il présentait aussi des opinions personnelles et des idées des nombreuses personnes intéressantes qui étaient ses amis. J’ai toujours essayé de comprendre où Jean avait trouvé cette énergie pour faire un itinéraire d’à peu près 7 milles kilomètres en avion pour venir de son pays chaud chez nous – en Sibérie. Et il me semble que j’ai trouvé la réponse à cette question : Jean Moisson n’a jamais cherché de forces pour venir chez nous, mais au contraire, il venait ici pour être encore plus fort et plus énergique. Tous ces voyages étaient sa raison d’être, de vivre.

L’activité de Jean Moisson ne s’est jamais limitée de l’arrivée et d’une ou trois conférences. Je sais bien qu’il avait beaucoup contribué à l’établissement des rapports amicaux entre les Russes et les Français. Lors de ses visites à Novossibirsk il avait travaillé avec de nombreuses écoles de notre ville. Grâce à Jean Moisson, les étudiants de la faculté des langues étrangères de notre université avaient la possibilité de faire des stages en été en France.

Il nous reste à espérer que le pont que M. Jean Moisson a érigé entre la France et la Russie et plus précisément la Sibérie, ne tombe jamais et qu’il se renforce d’une année à l’autre.

De radieuses mémoires à ce GRAND HOMME de notre époque !

Merci, M. Jean Moisson, de la part de tous les gens qui ont eu la chance de vous connaître et de ma part personnelle !

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