Univers du français
Lucie GAUCHEREL
« Rostofolies 2009 »
Le 28 mars 2009 a eu lieu, à Rostov-sur-le-Don, pour la sixième année consécutive les « Rostofolies ».
Cette année, le concours de chansons françaises, qui se déroulait dans une salle de conférences de la faculté des langues étrangères de l’Université Technique du Don, a accueilli 21 candidats. De Volzhski à Pokrovskoïé, en passant par Volgograd, Sotchi et bien sûr Rostov, tout le sud de la Russie était représenté. Et pour la première fois, un étudiant congolais de la classe préparatoire de l’université de médecine de Rostov a eu le courage de se présenter seul à ce concours difficile.
Après les remerciements d’usage envers les partenaires de cette manifestation, les candidats, répartis en 2 catégories, moins de 16 ans et 16-25 ans, ont commencé à défiler, encouragés par des spectateurs venus nombreux.
La nostalgie accompagnant l’automne, le mal-être des adolescents, les problèmes de couple et ceux du monde, le dégoût des grandes villes, les difficultés d’être une femme, les légendes celtiques ont été vaillamment défendus par les jeunes candidats parfois soutenus de quelques danseurs et les applaudissements encourageant du public. Un grand moment a eu lieu lorsqu’un candidat perdant pied s’est vu offrir le soutien imprévu d’un autre candidat. Ce numéro improvisé a été très apprécié par les spectateurs, les autres candidats ainsi que par le jury.
Dans la deuxième catégorie, on a particulièrement apprécié les candidats venus avec leur propre instrument, proposant ainsi parfois des versions quelque peu différentes des originaux. Mais le candidat congolais, sans qui l’ambiance et la chaleur n’auraient pas régné dans la salle, reçut un tonnerre d’applaudissements. Il a été gratifié par le jury de la première place, pas seulement pour sa prestation mais aussi et surtout pour la générosité et la solidarité dont il a fait preuve envers les autres.
On peut souligner que les candidats avaient choisi des chansons difficiles tant par le genre (plusieurs candidats avaient choisi des raps ou des chansons « électro ») que par les paroles. Beaucoup se sont bien défendus et notamment les deux étudiants de Volzhski que le jury a récompensé pour leur performance sur La Mère des enfants perdus, en leur attribuant la nomination de « La Langue Française ». Un grand plaisir nous a aussi été donné de voir une interprétation très originale de J’t’emmène au vent soulignée par l’expressivité de son interprète. De même que À la faveur de l’automne, chantée par une jeune élève d’une école avec l’étude approfondie de l’anglais, aura été un joli moment. Les chansons « électro » d’Émilie Simon et de Claire Diterzi, difficiles à chanter, ont été remarquablement mises en mélodie par Dinara Isingaliyeva et Yana Goptareva.
Chez les 12-15 ans, se sont vus récompensés, en 3ème place Anastassia Nagornyak avec J’aime plus Paris, en 2ème place Lucinée Nalbandian avec Je cours et en 1ère place Daria Jolobova avec Allo le monde.
Chez les plus de 16 ans, le jury a attribué la troisième place à Ekaternia Seredina pour son interprétation très personnelle de On s’attache. Elle partage cette place avec Konstantin Poutria qui lui, a interprété Au bout de la marelle. La seconde place est allée à Nikita Sribny et son groupe pour leur performance sur Je dis aime et la première est allée sans contestation possible à Chancelvie Chabrel Yidika Moussavou pour son rap La Tribu de Dana.
Chanter n’est pas facile, chanter dans une langue étrangère l’est encore moins. En cela tous les candidats méritent d’être remerciés pour tous les efforts fournis. Nous ne pouvons que les encourager à poursuivre leur apprentissage de la langue française et espérons que cette expérience leur en aura donné l’envie.