Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №15/2009

Arts et culture

Manu Chao : « La seule chose qui n’est pas piratable, c’est la scène »

Le 24 juin 2009, à Moscou, a eu lieu un grand événement musical : le concert d’un des musiciens majeurs français – Manu Chao. On a décidé à cette occasion de parler un peu de lui.

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Manu Chao naît le 21 juin 1961 à Paris. Son père, Ramón, originaire de Galice, est écrivain et journaliste à RFI Amérique latine.

Sa mère, originaire du Pays Basque, est fille d’un républicain espagnol qui a fui Franco, Thomás Ortega, emmenant sa famille dans l’exil et dans les camps d’hébergements de réfugiés. Ce grand-père sera pour Manu Chao un personnage à part entière. Champion de pelote basque et combattant pour la justice et la dignité, lors de la Guerre d’Espagne, il a saboté les liaisons téléphoniques des villes prêtes à tomber aux mains des franquistes. Son activité est telle qu’il est recherché et qu’il est obligé de fuir et après un séjour dans les camps, il se réfugie en Algérie pendant 10 ans avec ses deux filles avant de revenir en France.

Manu a un frère de deux ans son cadet, Antoine. Peu après la naissance de Manu, la famille emménage dans la banlieue parisienne.

C’est le père qui initie ses fils au piano, instrument qu’ils abandonnent au profit de la guitare pour Manu et la batterie pour Antoine. Manu entre au conservatoire. Il passe la plupart de son temps avec son cousin Santi avec qui il partage les mêmes goûts musicaux : Chuck Berry, Little Richard, Otis Redding… Les parents de Manu écoutent eux des disques de musique latine rapportés d’Amérique Latine. À 18 ans Manu Chao obtient le baccalauréat français et s’oriente vers la musique.

En 1976, avec Antoine à la trompette et Santi à la batterie, ils intègrent les Joint de Culasse, groupe dont le répertoire est avant tout constitué de reprises de standards du rock’n’roll des années 1950.

Fortement influencé par la scène punk britannique, mais également par Chuck Berry, Bob Marley ou encore Camarón de la Isla, Manu Chao forme en 1984 un groupe de rockabilly anglo-hispanique, les Hot Pants (nom tiré d’une chanson de James Brown), avec Santi à la batterie, qui sort une démo contenant Mala Vida et d’autres titres en 1984, ainsi que l’album Loco Mosquito en 1986.

En 1986, Manu, son frère Antoine (qui joue à cette époque avec les Chihuahua), et quelques-uns de ses amis forment ensuite Los Carayos, groupe de rock alternatif.

En 1987, les frères Chao et leur cousin, Santiago Casariego, forment la Mano Negra (du nom d’une organisation de guérilleros sud-américains trouvé dans une BD). Le groupe sort une nouvelle version de Mala Vida, qui devient un tube en France, suivie d’un premier album, Patchanka, chez Boucherie Productions, suivi de plusieurs autres chez Virgin. La Mano Negra est devenu l’un des groupes français majeurs et a commencé à jouer en Amérique du Sud avec l’aventure de la troupe d’artistes de rue Royal de Luxe.

Après la séparation de la Mano Negra en 1994 lors de la traversée de la Colombie, Manu Chao continue à voyager à travers l’Amérique du Sud et un peu en Afrique, notamment au Sénégal.

À l’époque où il vivait à Rio de Janeiro, Manu Chao, s’était tourné vers ce qu’il appelle lui-même de la « techno hardcore », à ce moment, il décide d’enregistrer Clandestino, un disque techno, même si ses amis et sa famille lui disent alors que cette musique techno n’est pas toujours très appropriée. Manu Chao s’entête, jusqu’à ce qu’un bug informatique supprime tous les rythmes technos du disque. Manu, lui-même n’en revient pas, dépouillée et moins chargée, la musique de Clandestino apparaît beaucoup plus prenante et sincère. C’est après de nombreuses retouches, avec l’aide de Renaud Letang (ingénieur du son qui a déjà travaillé avec Alain Souchon) que Manu Chao sortira ce disque acoustique. À sa grande surprise, le disque est un succès et la notoriété de Manu Chao dans le monde musical prend un tour nouveau avec la sortie de ce qui est son premier album solo. Clandestino devient une des références majeures de la musique latine de la fin des années 1990. C’est comme ça que Manu Chao est entré dans l’histoire.

La suite de ce Clandestino sort en juin 2001, sous le titre de Próxima Estación : Esperanza reprenant la recette musicale de Clandestino. Manu Chao sort un album qu’il n’hésite pas à qualifier lui-même de petite sœur de Clandestino.

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Cependant, le disque est plus joyeux, moins amer et mélancolique que le précédent, agrémenté des cuivres et des trombones du Sicilien Roy Paci. Le disque donne une impression de fête, mélangeant à nouveau le reggae, la musique latine, le rock et même un soupçon de jazz.

Après ces deux albums, Manu Chao continue de se produire sur scène avec son groupe, Radio Bemba, à travers le monde.

Radio Bemba était le nom donné par les révolutionnaires cubains au système du « bouche à oreille ».

La musique de Manu Chao (et Radio Bemba) sur scène rompt totalement avec l’esprit acoustique des deux albums et se rapproche plus de la Mano Negra : les rythmes sont rapides et efficaces, les voix fortes et le son est puissant.

Le succès est tel que Manu Chao sort en septembre 2002 un disque live, Radio Bemba Sound System, enregistré à Paris en septembre 2001.

Suivra ensuite en décembre 2002 un DVD Babylonia en Guagua dans lequel on retrouve un live, un documentaire sur la tournée 2001 et trois autres petits films personnels sur ses voyages à travers le monde.

Manu Chao revient en automne 2004, avec un livre-CD paru uniquement en librairie et en kiosque, distribué à seulement 150 000 exemplaires, rapidement épuisé.

Le livre-CD s’appelle Sibérie m’était contée. C’est la première fois que Manu Chao sort un disque complètement en français : la musique et les chansons sont plus sombres, évoquant la relation de Manu Chao avec ce que lui-même a surnommé sa « Sibérie » : Paris. Il y parle également de son amour profond et douloureux pour les femmes qu’il a rencontrées tout au long de sa vie, des sans-abris, de la disparition de son ami Helno (le chanteur des Négresses Vertes), mais aussi de l’espoir, de ses rêves...

Le 3 septembre 2007, Manu Chao a sorti son nouveau disque, nommé La Radiolina, en Europe et le 4 septembre 2007 en Amérique.

Ce nouveau disque est composé de pas moins de vingt-et-une chansons, on retrouve Manu Chao dans un style musical plus électrique.

Manu Chao et sa nouvelle vision de l’industrie du disque

Le premier single, Rainin’ in Paradize a été disponible en ligne sur le site officiel de Manu Chao durant plusieurs mois. Et, en plus de pouvoir écouter Rainin’ in paradize, le fichier fut téléchargeable gratuitement sous le format MP3, dans une qualité sonore équivalente aux titres que l’on achète en ligne sur Internet.

En faisant preuve d’une ouverture inédite pour un artiste aussi connu, Manu Chao serait donc prêt, après la sortie de La Radiolina, de faire désormais de la musique gratuite, diffusée sur internet, une vraie révolution dans l’univers de la musique, tout en faisant preuve d’un certain réalisme : « Que les gens piratent les “gros” comme moi, ça ne me gêne pas. Mais qu’ils fassent l’effort d’acheter la musique des petits labels […] La solution ? Je ne l’ai pas. Je parie pourtant sur une certaine éthique du public ». Le chanteur a également déclaré lors d’une interview télévisée préférer dépenser son argent pour amener sa copine au cinéma que pour acheter des disques, ne condamnant ainsi pas le piratage.

(d’après Wikipedia)

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