Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №16/2009

Les Routes de l’Histoire

Promenons-nous dans le quartier des Tuileries

Prenons rue Saint-Honoré. Au niveau du N°328 se situait à l’époque l’entrée au couvent des Jacobins (les dominicains) qui hébergeait le club du même nom. Pendant tout le XVIIIe siècle, les philosophes ont créé des groupes où la société est remise en question et de multiples théories sont élaborées pour la transformer. Mais en 1789, la philosophie se fait politique.

Le club des Jacobins

Ce club a été l’un des acteurs les plus importants de l’époque. Au début, les réunions étaient réservées aux seuls membres du club, mais ensuite elles ont été ouvertes au public à partir de 1791. On venait pour écouter les tribuns de la Révolution Danton et Robespierre. Hélas, pas de vestige du club ! Un panneau à l’entrée de la place du Marché Saint-Honoré rappelle seulement sa présence et raconte un bout d’histoire.

Le cabinet du bon docteur Guillotin

Au N°209, à côté de la belle pharmacie Saint-Honoré, le docteur Guillotin a ouvert son cabinet après la Révolution. Il y est mort en 1814. Quelle ironie quand même de s’être installée là, sur le parcours qu’ont emprunté précisément ceux et celles qui ont goûté à sa « légère fraîcheur sur le cou ! ».

La maison de Robespierre

Au N°398, rue Saint-Honoré, vous verrez une plaque au mur. Robespierre se réfugiait ici chez le menuisier Duplay qui l’a hébergé. Il occupait sur le côté gauche de la cour deux petites pièces à l’étage, au-dessus de l’atelier de menuiserie. L’escalier qu’on voit à l’entrée menait aux appartements. Au fond de la cour, le logement de Duplay. Il avait fait fabriquer un petit escalier privé pour Robespierre, afin de garantir sa tranquillité (on le retrouve au musée de la Conciergerie). On peut ici imaginer et reconstituer sans peine la rentrée tardive de Robespierre exténué venant chercher calme et confort dans la famille Duplay.

Le Manège

Il se tenait à l’emplacement de la rue de Rivoli. Bâti en 1720 pour les leçons d’équitation du jeune roi Louis XV, il faisait 80 m de long et 20 m de large. C’est là que s’installe, le 9 novembre 1789, l’Assemblée constituante. Face au N°230 rue de Rivoli (l’hôtel Meurice), sur la grille, une inscription rappelle tous les grands événements qui se sont tenus au Manège : l’Assemblée constituante, l’Assemblée législative à partir du 1er octobre 1791, l’instauration de la République, le début de la Convention, le 21 septembre 1792, etc.

Le jardin des Tuileries

Après le départ du roi pour le Temple, on a fait pousser dans les jardins de la pomme de terre pour lutter contre la famine. Il y avait sur une terrasse donnant sur la place de la Révolution, un restaurant-buvette surnommé le « Cabaret de la Guillotine », avec, bien sûr, vue privilégiée sur les exécutions. Mais aujourd’hui, devant nous s’ouvre le jardin des Tuileries avec la magnifique perspective que dessinent l’Obélisque de la Concorde, l’Arc de Triomphe de l’Étoile et l’Arche de la Défense.

Et nous voilà, sur la place de la Concorde qui portait d’ailleurs le nom de la place de la Révolution. Admirons-là ! Qu’est-ce qu’elle est belle aujourd’hui ! Que les événements dont elle peut témoigner sont tragiques !

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Le jardin des Tuileries


La place de la Concorde

Aménagée en 1757 en l’honneur de Louis XV le « Bien Aimé », dont elle portait le nom, elle a été inaugurée en 1763 et achevée en 1772. Quand la statue équestre de Louis XV a été placée, ce dernier n’était déjà plus le « Bien Aimé ». Grincement annonciateur de la Révolution, on a retrouvé un matin, une pancarte accrochée au cou du cheval : « Oh ! La belle statue ! Oh ! Le beau piédestal ! Les Vertus sont à pied, le Vice est à cheval ! ». En 1770, les festivités entourant le mariage de Louis et de Marie-Antoinette finissent en drame. Une fusée de feu d’artifice retombe sur le stock provoquant un énorme incendie et une panique incroyable : des échafaudages surchargés s’effondrent, des gens sont piétinés rue Royale, d’autres étouffés sous l’avalanche de corps dans les fossés de la place. Bilan : 133 morts, inhumés dans la fosse commune du cimetière de la Madeleine1. Le règne de Louis XVI commençait bien mal… En 1790, on achève le pont avec les pierres de la Bastille ; en 1792, la place prend le nom de la place de la Révolution. La statue de Louis XV est détruite et remplacée par une Liberté en plâtre. En route vers l’échafaud, Madame Roland, une des victimes de la Terreur, s’écrie : « Liberté, liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ». Sur les 2 498 personnes décapitées durant toute la Révolution, 1 119 ont eu lieu place de la Révolution. Quelques illustres personnages (outre Louis XVI et Marie-Antoinette) qui y ont été décapités : Danton, Charlotte Corday, Philippe Égalité, Madame Roland, Robespierre, Saint-Just, etc.

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La fontaine place de la Concorde


Square Louis XVI. La chapelle expiatoire

Cette chapelle est située square Louis XVI, au coin de la rue d’Anjou et du boulevard Haussmann. C’est là que se trouvait l’ancien cimetière de la Madeleine où ont été inhumées les 500 personnes guillotinées place de la Révolution, dont les gardes suisses massacrés le 10 août 1792, Louis XVI et Marie-Antoinette. Le cimetière Sainte-Madeleine est peu éloigné de la place de la Révolution. De retour au pouvoir, Louis XVIII, le frère de Louis XVI a fait exhumer les restes de Louis XVI et Marie-Antoinette et les a fait transférer solennellement à la basilique Saint-Denis. Tandis que se construisait à l’emplacement du cimetière de la Madeleine, une chapelle expiatoire2 des crimes de la Révolution française. On peut la visiter aujourd’hui.



1 Ironie tragique du destin : c’est dans la fosse commune du même cimetière que seront enterrés les dépouilles de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

2 Qui est destiné à expier, à prier, à demander pardon et payer pour ses péchés.

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