Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №24/2009

Les Routes de l’Histoire

Tatiana SLACINOVA

L’exposition des œufs de Fabergé au Musée des Beaux-Arts Pouchkine

img1

En 1887, au coin des rues Kouznetski Most et Néglinnaya la filiale moscovite de la maison Karl Fabergé a ouvert ses portes. Son choix n’a pas été fortuit. Dès le règne de Catherine II jusqu'à 1918 la rue Kouznetski Most a été le centre de la colonie française à Moscou. Même pendant l’incendie de 1812 la rue n’a pas brûlé. La garde française a sauvé les biens de leurs compatriotes.

Le nom de Mme Bertin impressionnait les élégantes aussi bien que le nom de Voltaire les intellectuels russes. Le parfum, les bijoux, la céramique, les vins, les liqueurs, les fruits, les confiseries, l’huile de Provence, aussi que les livres et les journaux ont été demandés.

Le commerce de l’époque n’a pas été spécialisé. Par exemple, le libraire Gautier vendait encore le parfum et les articles de mercerie, Mlle Richard – des marchandises à la mode, la lingerie, le parfum, la porcelaine, le cristal, les alimentaires et les lampes, Tato – l’huile de Provence, le fromage, les vins et le tabac, Mme Armand – les robes, la broderie, les dentelles et le tabac du fermier et le chocolat.

Dans la rue Kouznetski Most, Mme Omel avait ses boutiques À la Corbeille, Au Goût parisien, Saint-Vincent, Mme Perni – Au Temple du bon Goût, Henri Ferière – l’atelier des montres, Boufar – des confitures, Paul Finé – des couleurs à l’huile, Antoine Henri – la confiserie. Le tailleur Satias habillait les nobles moscovites. Dans le restaurant de Tranquille Yar Pouchkine déjeunait souvent. Dans un de ses vers on lit : «Долго ль мне в тоске голодной / Пост невольный соблюдать / и телятиной холодной / Трюфли Яра поминать?» Dans la même maison, Démonci vendait des toiles, des robes et des chapeaux. Pauline Gueble, qui est devenue plus tard la femme du décembriste Ivan Annenkov, y a travaillé. A. Dumas a décrit leur histoire d’amour dans son roman Le Maître de l’escrime, le compositeur Chaporine a composé l’opéra Les Décembristes, on a tourné un film L’Étoile du bonheur fascinant.

img2

À la limite de deux derniers siècles la Maison de Karl Fabergé est devenue la plus grande bijouterie de l’empire. On y livrait la production à prix modique pour toutes les couches de la société. On y vendait des bijoux à tous les goûts, à toutes les bourses : de gros diamants au prix de 50 000 roubles et de modestes broches en fils d’or gravées des lettres russes et latines au prix de 3 ou 7 roubles. Outre cela la Maison garantissait que chaque article même au prix d’un rouble est fabriquée avec de grands soin et solidité.

La fabrique moscovite avait l’équipement le plus moderne. On y confectionnait des objets de culte, des couverts, des ustensiles d’argent, de la mercerie à grand prix, des bijoux pour les dames et les hommes, des objets d’art, des petits chef-d’œuvres de joaillerie.

La fabrique a été surtout célèbre pour sa production en argent, beaucoup plus grande que celle à Pétersbourg. La plupart des articles a été faite au style russe et représentait les sujets de notre histoire et du folklore. Le massif porte-crayon en argent Ivan Kalita est un des plus beaux objets d’arts néo-russe.

img3Le principal joaillier de la Maison de Karl Fabergé a été Mikhaïl Perhin. C’est dans son atelier qu’on a confectionné les œufs de Pâques de l’empereur.

Le Pâque est la principale fête religieuse orthodoxe. Il y a une tradition d’offrir un œuf, symbole de la résurrection. C’est pourquoi en 1885 Alexandre III commande à Karl Fabergé de confectionner son premier œuf, l’œuf « à la poule », destiné à son épouse, l'impératrice Maria Fedorovna. Enchanté par la première création du joaillier, Alexandre III lui en commande désormais une nouvelle chaque année, et après sa mort, son fils Nicolaï II poursuit la coutume en offrant deux œufs, un à sa mère et l’autre à la nouvelle impératrice, son épouse Alexandra Fedorovna. Entre 1885 et 1916, Karl Fabergé confectionne ainsi cinquante-quatre œufs pour les deux impératrices.

Les sujets de ces œufs ont été liés à l’histoire de la famille impératrice. On a décoré les œufs pour Maria Fedorovna avec des portraits minuscules de ses enfants et de ses petits-enfants, de son mari bien aimé, des membres de la dynastie royale, avec des reproductions des yachts, des palais. Mais si le thème des œufs n’a pas eu comme le sujet la vie de l’empire, alors on les a confectionnés en forme des pendules ou avec un secret,un jouet mécanique à l’intérieur.

Nicolaï II offrait des œufs de Pâques à sa jeune impératrice avec tout le respect et l’amour. Elle y trouvait des surprises avec les portraits de son mari et de ses enfants, avec les modèles des palais de la famille royale, avec des yachts aimés.

img4

Fabergé a créé des œufs non seulement pour la famille de l’empereur. Le milliardaire et magnat de l’or sibérien, Alexandre Ferdinandovitch Kelch a offert à sa femme une série d’œufs de Pâques aussi somptueux que ceux des empereurs. On en connaît sept. Parmi les autres clients importants on peut citer le prince Youssoupoff qui a commandé un œuf d’une beauté impériale – l’œuf à la pendulette.

Karl et son frère Agafon rêvaient que leurs articles de joaillerie deviennent des objets d’usage courant. C’est pourquoi leurs ateliers produisaient des cadres pour des photos, des sonnettes, des manches pour des parapluies et des cannes, des montres, des garnitures de bureau, des portes-cigares. Leur style a été modeste, mais élégant.

Les portes-cigares ont été les plus populaires. Toutes les couches de la société fumaient. Même l’empereur Nicolaï II qui était le fumeur très acharné. Aux Pâques et à son anniversaire ses parents, puis sa femme lui ont offert des portes-cigares réalisés par Fabergé. Quant à lui-même, Nicolaï II a offert des centaines de portes-cigares ornés de l’aigle bicéphale ou de son monogramme à ses oncles, aux cousins,aux parents étrangers, aux diplomates, aux fonctionnaires russes.

Pendant la Première Guerre mondiale, en 1915, la fabrique moscovite de Karl Fabergé produit des grenades à main et des étuis d’obus pour l’artillerie.

TopList