Éditorial
Gréta TCHESNOVITSKAYA
Éditorial
Au mois de janvier 2010, nous célébrons le 50ème anniversaire du départ d’Albert Camus, écrivain, dramaturge, essayiste et philosophe français qui a développé dans son œuvre très diverse un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine.
Camus a débuté dans la littérature en 1935 avec le roman L'Envers et l'Endroit, qui sera publié deux ans plus tard. En 1940, il s'installe à Paris où il travaille comme secrétaire de rédaction à Paris-Soir. C'est durant cette période qu'il fait paraître le roman L'Étranger (1942) et l'essai Le Mythe de Sisyphe (1942) dans lesquels il expose sa philosophie. Selon sa propre classification, ces œuvres appartiennent au « cycle de l'absurde » – cycle qu'il complétera par les pièces de théâtre Le Malentendu et Caligula (1941). En 1944, il rencontre Jean-Paul Sartre, avec qui il se lie d'amitié. Le 8 août 1945, il est le seul intellectuel occidental à dénoncer l'usage de la bombe atomique deux jours après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. En 1957, alors âgé de 44 ans, Camus reçoit le prix Nobel de littérature pour « l'ensemble d'une œuvre qui met en lumière les problèmes se posant de nos jours à la conscience des hommes ». Le 4 janvier 1960, en revenant de Lourmarin, (Vaucluse), Albert Camus trouve la mort dans un accident de voiture. L’écrivain est enterré à Lourmarin, village du Luberon, région que lui avait fait découvrir son ami le poète René Char. Le 19 novembre 2009, le quotidien Le Monde affirme que le président Nicolas Sarkozy envisage de faire transférer les restes d'Albert Camus au Panthéon.
Quelques citations de l'Etranger
« L'absurdité est surtout le divorce de l'homme et du monde. »
« Tout refus de communiquer est une tentative de communication ; tout geste d'indifférence ou d'hostilité est appel déguisé. »
« Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine. »