Les Routes de l’Histoire
Katia Granoff, fondatrice de galeries dart et poétesse française dorigine russe
Katia Granoff naît le 16 juillet 1895 à Nicolaïev en Ukraine. Lorsque ses parents décèdent, elle a tout juste seize ans. Ses tuteurs l’envoient poursuivre ses études en Suisse où Katia passe une licence de lettres.
Lorsqu’elle arrive à Paris en 1924, Katia Granoff travaille d’abord comme secrétaire au Salon des Tuileries. Elle ouvre ensuite sa première galerie d’art à Paris, au boulevard Haussman. Découvreuse de talents, elle expose Georges Bouche, Marc Chagall, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard... La Galerie Katia Granoff devient célèbre et déménage quai Conti. Sa propriétaire est naturalisée française en 1937.
Après une interruption durant la Seconde Guerre mondiale (1940-1944), sa galerie rouvre ses portes. Katia Granoff est la première à faire découvrir au public Les Nymphéas de Claude Monet en 1955. Elle ouvre deux galeries en province, à Honfleur et à Cannes, ainsi qu’une nouvelle galerie à Paris, place Beauvau. Katia Granoff choisit souvent d’exposer des artistes femmes, parmi lesquelles la sculptrice Chana Orloff, d’origine russe comme elle. Elle expose en outre des œuvres de Georges Dufrénoy, Pierre Brune, Georges Gimel, Pierre-André De Wisches, Edith Desternes et Charles André Wolf peintre et poète qui lui fera un poème en son honneur.
Elle se retire en 1987 des affaires artistiques, laissant son neveu, Pierre Larock, et ses enfants lui succéder. L’enseigne devenant Larock-Granoff, la galerie continue à exposer les artistes découverts et défendus par Katia Granoff sans oublier les contemporains représentés par Arnaud d'Aunay, Maurice Douard et bien d'autres.
Katia Granoff est aussi une femme de lettres aux multiples facettes. En 1964, elle reçoit le Prix Georges Dupau de l’Académie française pour son Anthologie de la poésie russe (1961), recueil de poèmes russes traduits en vers rimés, fort louée aussi bien par les écrivains que par la presse, republiée récemment dans la collection Gallimard Poésie. Dans son introduction elle écrit : « Les poètes russes, prestigieux traducteurs, ont enrichi leur patrimoine de chefs-d’œuvre étrangers ; je souhaite que les trésors de la poésie russe entrent à leur tour dans le domaine poétique français. Traductrice-messagère, je voudrais que ces versions françaises des poèmes russes fussent à la fois des traductions littérales et des correspondances lyriques ». Son œuvre poétique personnelle est éditée en plusieurs recueils. Quelques-uns de ses poèmes sont chantés par Monique Morelli en 1967, d'autres mis en couleur par Edith Desternes, des gouaches exposées et des textes publiés en 1984. À la fin de sa vie, elle se livre davantage dans des ouvrages autobiographiques.
C’est à l’âge de quatre-vingt treize ans que Katia Granoff décède le 16 avril 1989 à Paris. Chevalier de la Légion d’honneur, Officier de l’Ordre national du mérite, elle avait également reçu la Médaille nationale des Arts, Sciences et Lettres.
(d'après les sites Internet)