Les Routes de l’Histoire

L'Holocauste est un cauchemar dont rien neffacera jamais labomination

Les nazis ont décrété en avril 1942 la solution finale pour exterminer le peuple juif. Ils ont acheminé adultes, vieillards et enfants vers les camps de la mort. L’Holocauste est un cauchemar dont rien n’effacera jamais l’abomination. Les camps d’extermination, de concentration et les kommandos d’esclaves des nazis ont englouti 20 % des victimes de la Seconde Guerre mondiale.

Aktion : terme utilisé pour désigner diverses opérations de déportation et d'extermination, comme la grande rafle organisée dans le ghetto de Varsovie à l’été 1942 et qui prend fin le 12 septembre ; l’Aktion Rheinhard qui recouvre l'ensemble des déportations des Juifs polonais du printemps à l'automne 1942 ; ou encore l’Aktion T4, l'euthanasie des malades mentaux.

Aryen : originellement, ce terme désigne un peuple de l'Antiquité qui envahit le nord de l'Inde à partir de 1500 av. J.-C. Les doctrinaires racistes du XIX^e siècle ont attribué ce nom, sans aucune base scientifique, aux populations du nord de l'Europe. Définis physiquement comme de grands dolichocéphales blonds, les Aryens représenteraient les éléments supérieurs de l'humanité.

Camp de concentration : camps où les nazis enfermèrent tous leurs opposants, les Résistants, les Juifs, les Tsiganes, etc. Plusieurs millions d'hommes, de femmes et d'enfants furent exterminés dans ces lieux maudits.

C'est dès 1933 que la police politique ouvre le premier camp de concentration à Dachau pour enfermer les opposants politiques, puis les asociaux, les délinquants sexuels (dont les homosexuels) et, de façon épisodique, les Juifs. Ils sont censés servir à la rééducation des détenus et on peut encore en sortir vivant. De 1938 à 1942, de nouveaux camps sont construits, notamment dans les territoires envahis, pour contenir l'afflux de déportés de toute l'Europe, et les conditions de détention s'y dégradent. À partir de 1942, pour faire face à l'effort d'une guerre totale, les prisonniers sont soumis au travail forcé. On dénombre, en 1944, 20 camps de concentration, 165 camps de travail satellites et des milliers de Kommandos.

Camp d'extermination : lieu de l'extermination de masse des Juifs, il constitue un terminus ferroviaire dont les quais mènent à des chambres à gaz. À côté des camps d'extermination de Beizec, Sobibor et Treblinka, il existe des camps mixtes (à la fois camp de concentration et d'extermination) : Auschwitz-Birkenau et Lublin-Maïdanek. Enfin, au château de Chelmno, ce sont des camions à gaz qui ont été utilisés pour exterminer les Juifs.

Chambre à gaz : la première chambre à gaz est utilisée pour l'euthanasie des malades mentaux dans des instituts d'euthanasie de janvier 1940 à août 1941. Le gaz utilisé est le monoxyde de carbone ou le Zyklon B. Les corps sont ensuite brûlés dans des fours crématoires ou ensevelis dans des fosses.

Crime contre l'humanité : défini dans les accords de Londres signés par les Alliés le 8 août 1945, en vue du procès des criminels nazis qui se tient à Nuremberg. Nouvelle catégorie juridique internationale, il recouvre « l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux... »

Génocide : mot forgé par le juriste américain d'origine polonaise Raphaël Lemkin en 1944 dans Axis Rule in Europe pour désigner « la pratique de l'extermination de nations et de groupes ethniques » selon un « plan coordonné et méthodique ». Défini à partir de l'extermination des Juifs par les nazis, il a permis de désigner rétrospectivement le massacre des Arméniens (1915-1916), celui des Cambodgiens (1975-1979), celui du Rwanda (avril-juillet 1994). Dès 1948, l'ONU adoptait une convention pour prévenir et punir le crime de génocide.

Gestapo (acronyme de Geheime Staatspolizei, police secrète d'État) : police politique créée en avril 1933 pour la Prusse par Goering. Elle passe sous l'autorité de Himmler l'année suivant. À partir de juin 1936, Himmler est nommé Reichsfürer SS et le chef de toutes les polices. En 1939, la Gestapo fusionne avec SD (Service de sécurité) pour former le RSHA. L'action de cette police couvre l'ensemble des territoires occupés de l'Europe.

Ghetto : nom initialement donné au quartier juif de Venise, entouré de murs et de portes en 1516, situé à proximité d'une ancienne fonderie (ghetto ou getto en italien). Les nazis réinventent la pratique de l'isolement de quartiers juifs dès l'invasion de la Pologne, avec ghetto de Piotrkow (octobre 1939).

Holocauste : ce terme emprunté à la Bible désigne « un sacrifice où l'on brûle la victime entière, un sacrifice sanglant dans un but religieux ». Il fait son apparition, pour désigner la destruction des Juifs, en Israël, à la fin des années 1950. Il est aujourd'hui largement utilisé dans le monde anglo-saxon.

Justes : terme talmudique qui désigne les « hommes pieux des nations du monde » qui ont part au monde à venir. En 1953, l'État hébreu imagine le titre de « Juste des nations » pour honorer hommes et femmes, villages ou organisations qui ont sauvés des Juifs. Après enquête, celui qui se voit décerner ce titre reçoit un certificat ; un arbre est alors planté dans l'allée des Justes, à Yad Vashem (Jérusalem), pour conserver sa mémoire.

Kapo : détenu chargé de commander les autres détenus, dans les camps de concentration.

Kommando : détachement de détenus affectés à une tâche. Par extension, ce terme désigne le lieu de détention dépendant d'un camp de concentration regroupant des prisonniers travaillant dans une usine, un atelier...

Lebensraum (espace vital) : selon cette expression employée par Hitler dans Mein Kampf (1924), l'Allemagne doit étendre son territoire, par la force, en Europe centrale et orientale, afin d'assurer son développement (économique et démographique) et sa puissance.

Marches de la mort : devant l'avancée des troupes alliées, les nazis, à partir de l'été 1944 et jusqu'aux derniers jours de la guerre, entraînent des dizaines de milliers de détenus sur les routes vers d'autres camps dans ce que les prisonniers ont nommé des « marches de la mort » – mort d'épuisement et de faim, ou par exécutions massives. Selon certaines estimations, environ 250 000 détenus des camps nazis ont péri ainsi.

Négationnistes : le terme, que quelques historiens ont utilisé dès 1987, désigne ceux qui, après Paul Rassinier, nient l'existence des chambres à gaz. Phénomène singulier, forme d'antisémitisme, il ne peut être confondu avec révisionnisme historique.

RSHA (Reichssicherheitshauptamt, Office central de sécurité du Reich) : fondé le 27 septembre 1939 par Himmler, il regroupe l'ensemble des services de police, sous les ordres de Reinhard Heydrich. Ernst Kaltenbrunner succède à ce dernier en 1942.

Sélection : effectuée à l'arrivée des convois de Juifs à Auschwitz et à intervalle régulier parmi les détenus (Juifs et quelques non-Juifs), la sélection réalisée par des médecins nazis distingue ceux qui sont « aptes » au travail forcé des « inaptes », immédiatement gazés.

Shoah : de l'hébreu « shoa » – destruction, catastrophe. Terme par lequel on désigne couramment le génocide des Juifs d'Europe.

Solution finale : l'expression « Solution finale de la question juive » permettait aux nazis de désigner l'extermination des Juifs tout en maintenant le secret sur leur objectif.

SS (Schutzsstaffel, échelon de protection) : créée en 1923, la SS est alors la grande prétorienne de Hitler. Sous l'impulsion de Himmler qui en prend la tête en 1929, elle devient la police du Reich. À partir de 1937, elle est chargée de la gestion de l'univers concentrationnaire.

Wehrmacht : contrairement à l'idée largement répandue d'une armée allemande étrangère à l'extermination des Juifs, la Wehrmacht a elle aussi participé à la guerre d'extermination, menée par les nazis dès l'invasion de l'URSS – meurtres des prisonniers de guerre soviétiques, destructions de villages, massacres de Juifs, déportations...

(d'après Les Collections de l'Histoire)