Les Routes de l’Histoire
Il a donné le nom à la Résistance
Boris Vildé (1908-1942)
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Le Russe Boris Vildé, héros national de France, à été décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance française. Son nom a été donné à une rue de Fontenay-aux-Roses, à côté de Paris. Dans le Musée ethnographique où il travaillait, se trouve un mémorial, une plaque avec une citation de Charles de Gaulle : « Vildé, universitaire et chercheur de premier ordre, s’est consacré entièrement à la Résistance clandestine dès 1940. Arrêté par la Gestapo et condamné à mort, a donné au cours du procès et devant le peloton d’exécution un magnifique exemple de courage et d’abnégation ».
Boris Vildé est né le 26 juin 1908 à Iastrebino, aux environs de Leningrad. Son père, de nationalité estonienne, meurt tôt. Boris est élevé par sa mère qui était Russe. En 1917, la famille vient s'installer à Derpt (aujourd'hui Tartu) en Estonie.
En 1930, Boris Vildé se rend en Lettonie, puis en Allemagne. Fin 1932, en Allemagne, il est arrêté et jeté en prison pour la propagande procommuniste. Libéré, il part pour la France.
À Paris, Vildé fait des études à la faculté d'histoire et de philologie et à l'Institut ethnologique de la Sorbonne. Il est membre du cercle littéraire et philosophique russe fondé à Paris en 1938.
Au Musée de l'Homme, où il est nommé directeur du département de l'Europe, Vildé se lie d'amitié avec Anatoli Levitski, originaire de Bogorodskoïé, un village proche de Moscou où il est né en 1901.
Plaque commémorative dédiée à la mémoire des victimes de guerre, Musée de l’Homme
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Quand la Seconde Guerre mondiale commence en Europe de l'Ouest, Vildé et Levitski sont mobilisés et partent pour le front. Après l'occupation de la France en juin 1940, Vildé est fait prisonnier, mais s'évade déguisé en militaire allemand.
Il reprend son travail au Musée de l'Homme. Boris Vildé crée un groupe clandestin. Le groupe se charge de la propagande antinazie. Vildé et d'autres membres du groupe diffusent des tracts patriotiques. Les patriotes dirigés par Vildé font de nombreux efforts pour créer un journal clandestin. Ils installent une imprimerie dans la cave du Musée de l'Homme. Le premier numéro du journal que Vildé baptise Résistance paraît le 15 décembre 1940 sous la forme d'un bulletin officiel du Comité national de salut public. Vildé et ses collègues veulent persuader les Français que ce comité clandestin existe réellement dans la capitale occupée et qu'il fait paraître un journal pour les encourager à une lutte plus active contre les hitlériens. Dans l'éditorial Vildé adresse un appel aux Français : « Résistez ! C'est le cri qui sort de votre cœur à tous ».
Ainsi Vildé donne un nom à la lutte antifasciste en France : « Résistance ».
Vildé et ses amis accomplissent un travail intense pour unifier les groupes de résistants et pour en créer de nouveaux. Ils organisent les évasions des patriotes français captifs des hitlériens. Boris Vildé est dénoncé, ainsi que la plupart des membres du réseau, par un traître Albert Gaveau qui travaille au service de la Gestapo. La Gestapo détruit l'imprimerie clandestine du Musée de l'Homme, 18 personnes, y compris Vildé et Levitski sont arrêtés. Boris Vildé est condamné à mort par un tribunal allemand. L’exécution a lieu le 23 février au mont Valérien, Vildé avait tout juste trente-trois ans.
Non loin de Saint-Pétersbourg, il y a le Musée de Boris Vildé. Il est situé dans le pittoresque village de Iastrebino où se sont passées les années d’enfance de Boris Vildé. L’exposition chronologique des événements accompagnée par de nombreuses photos et documents, permet aux visiteurs de mieux comprendre la tragédie et le courage des hommes pendant les années de guerre.
(d'après Études soviétiques)