Les Routes de l’Histoire
Des francs-tireurs français en Biélorussie
Les francs-tireurs français luttaient non seulement en France. Toute l’Europe envahie, ils combattaient sur le territoire occupé par l’armée hitlérienne. En Biélorussie, on se souvient de Roger Daix et quelques autres jeunes Français qui menaient la lutte avec les partisans soviétiques contre les fascistes.
Roger Daix était le fils d’un membre de la municipalité de Raincy, banlieue de Paris. Avant la guerre, il faisait du sport, était un jeune champion sportif de Paris. En été 1940, avec l’occupation allemande de la zone nord de la France, Roger, avec son ami Jean, a décidé de gagner le Midi du pays, pour tenter de se rendre en Angleterre afin de rallier la « France libre ». À Marseille, les amis ont acheté une barque de pêcheur et se sont engagés dans cette traversée hardie et lointaine. Mais sur la côte d’Espagne les carabiniers du général Franco les ont saisis et livrés aux hitlériens. Ils ont été emprisonnés pour trois ans. Désespérés de ne pas pouvoir fuir, Roger et Jean se sont engagés dans la Légion des Volontaires Français, qu’au début de 1942 les fascistes ont envoyé sur le territoire soviétique occupé. Les deux camarades avaient pour but de passer chez les partisans. Bientôt Jean a péri. Mais Roger a réussi à franchir la rivière Drout qui servait de ligne de partage du territoire des partisans et de la zone occupée par les Allemands.
C’est ainsi qu’a commencé pour Roger Daix la lutte contre les fascistes dans les forêts de Biélorussie avec le 121ème régiment de partisans. Il s’est lié d’une solide amitié avec ses compagnons. Ensemble, ils participaient aux incursions contre les garnisons ennemies, aux embuscades sur les routes, mettaient hors de service les transports de l’ennemi. Pour son courage et son intrépidité, Roger Daix a été décoré de la médaille « Au partisan de la Guerre nationale de 1er degré ».
En janvier 1944, Roger Daix fut envoyé dans un groupe de diversion près de l’état-major du mouvement des partisans. Il est devenu éclaireur. Le commandement lui confiait des tâches importantes. Afin de connaître les plans du commandement hitlérien il endossait l’uniforme d’un officier SS. Il devait pénétrer dans le club de la garnison pour entrer en contacts avec les officiers. Avec son camarade français Marcel ils effectuaient ses opérations hardies, mais au cours d’une mission Marcel a été capturé par les fascistes sans que personne ne sache ce qu’il est devenu.
La guerre terminée, les partisans se souviennent de leurs amis de combat. Beaucoup de temps s'est écoulé, beaucoup de compagnons n’ont pas vu le jour de la grande victoire. La vie sépare, mais restent les photos, reste la mémoire, restent les souvenirs des jours lointains.
(Préparé par Alla CHEÏNINA)