Les Routes de l’Histoire
Des aviateurs de la « France libre » combattant aux côtés des Soviétiques
Insigne du groupe de chasse « Normandie-Niémen »
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Le Groupe de chasse « Normandie-Niémen » est créé fin 1942 au Liban, sous le nom de « Normandie ». Il est constitué d'un groupe de pilotes de chasse et de mécaniciens français – tous volontaires – envoyés en aide aux forces soviétiques sur le front de l'Est sur la suggestion du général de Gaulle qui considérait comme important que des soldats français servissent sur tous les fronts de la guerre. Le premier groupe se compose de quatorze pilotes et de cinquante-huit mécaniciens. Y sont adjoints dix-sept mécaniciens soviétiques.
En novembre 1942, les premiers pilotes et mécaniciens partent du Liban pour l'Union soviétique. La première base se trouve à Ivanovo, à 250 kilomètres au nord-est de Moscou. Là, les Français vont percevoir des avions russes et s'entraîner sur les Yak. L'entraînement des Français, pilotes et mécaniciens, se prolonge jusqu'au mois de mars 1943.
Le 22 mars 1943, commence la première campagne de « Normandie ». L'unité s'envole avec ses 14 « Yak » pour s'installer à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Moscou, sur la base de Polotniany Zavod. Le dégel rend les décollages et les atterrissages très périlleux, d'autant plus que les pistes ne sont, le plus souvent, que de simples champs ; il faut trois hommes sous chaque aile pour rouler les avions sur la piste. Le terrain de Polotniany Zavod est distant de 50 km du front. L'aviation opère très près des premières lignes.
Courant juillet 1943, l'escadrille entre vraiment dans le feu de l'action, avec la terrible bataille de Koursk. Les missions se suivent sans interruption. Du 13 au 17, le « Normandie » exécute 112 sorties et abat 17 appareils allemands. Ces victoires sont chèrement acquises au prix de la perte de six pilotes dont le commandant Jean Tulasne, porté disparu le 17 juillet près d'Orel. Le commandant Pierre Pouyade, qui a rejoint l'unité le mois précédent, en prend le commandement.
Polotniany Zavod, premier terrain de guerre du
« Normandie »
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Au mois d'août 1943, l'ensemble du personnel technique français est muté au Moyen-Orient et remplacé par du personnel soviétique. 51 pilotes arrivent en renfort.
« Normandie », qui compte maintenant 4 escadrilles, est, à juste titre, considéré comme unité d'élite. Le groupe est désormais la seule unité de chasse française connue à ce jour à porter l'appellation de « Régiment » et à être pourvue d'un drapeau. L'unité, qui compte alors 61 pilotes, entre dans sa deuxième campagne.
Après une accalmie, début 1944, l'offensive reprend en juin. En moins de trois semaines, les troupes soviétiques s'enfoncent de plus de 200 kilomètres vers l'ouest. Et c'est le passage du fleuve Niémen. Les combats sont terribles. Le comportement exemplaire du Régiment lui vaut de recevoir, le 21 juillet 1944, du maréchal Staline le nom de « Niémen ». Dès lors, le Régiment prend le nom de « Normandie-Niémen ». Le 9 décembre 1944, le général de Gaulle, en déplacement à Moscou, remet la croix de la Libération au Régiment.
En témoignage de leur brillante conduite, les autorités soviétiques ont fait don aux pilotes survivants du « Normandie-Niémen », de 40 Yak, ramenés par chacun d’eux au Bourget en juin 1945.
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Les combats reprennent pour une troisième campagne en Prusse orientale et en Pologne, et c'est enfin la capitulation allemande le 9 mai 1945. Début juin 1945, en récompense du comportement exemplaire des pilotes français sur le front soviétique, le maréchal Staline fait don aux survivants de leurs avions Yak-3 qui se poseront le 20 juin au Bourget devant une foule énorme venue les accueillir en héros.
Le « Normandie-Niémen », grâce au sacrifice de presque la moitié de ses pilotes, 42 tués sur 97, devient la première formation de chasse française avec ses 273 victoires homologuées et 37 probables (auxquelles s'ajoutent bon nombre de véhicules détruits) obtenues au cours de 5 240 missions et 869 combats.
Leurs noms sont inscrits sur une plaque commémorative scellée sur la façade de la maison de la Mission Militaire Française à Moscou, quai Kropotkine.
Les Yak du « Normandie »
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Le musée Normandie-Niémen inauguré le 21 septembre 1992, aux Andelys (Eure), retrace leur épopée à travers une importante collection de souvenirs : documents, photos, objets divers.
Le 10 octobre 2007, les présidents Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine ont inauguré un monument à la mémoire de l'escadrille française « Normandie-Niémen » à Moscou, dans le parc de Lefortovo.
(d’après les sites Internet)