Les Routes de l’Histoire
Le 10 décembre 1944, la France et l’URSS ont conclu le Traité d’alliance et d’assistance mutuelle
Source : Historia spécial,
photo par Gisèle Namur
Le 10 décembre 1944, le général de Gaulle est venu à Moscou pour la signature du traité d’alliance et d’assistance mutuelle entre la République française et Union des républiques socialistes soviétiques. D’après le traité du 10 décembre 1944, l’Allemagne était désignée comme l’ennemi à vaincre d’abord et à surveiller ensuite. L’URSS et la France se rendaient clairement compte de la solidarité profonde des intérêts franco-russes, pour éviter la guerre, la gagner et bâtir une bonne paix après la victoire. Ce traité renforçait considérablement la position de la France en Europe et dans le monde. Quelques mois à peine après sa libération, la France a vu son concours recherché par un des vainqueurs les plus authentiques de cette guerre. C’était un signe de la renaissance de la France et de sa réapparition au rang des grandes puissances. C’était aussi une manifestation de la profonde solidarité franco-russe. Voici des articles de ce traité.
Le gouvernement provisoire de la République française et le présidium du Conseil suprême de l’Union des républiques socialistes soviétiques, ont résolu de conclure un traité.
Article 1. Chacune des hautes parties contractantes continuera de combattre aux côtés de l’autre jusqu’à la victoire finale sur l’Allemagne. Chacune des hautes parties contractantes s’engage à prêter à l’autre l’aide et l’assistance dans cette lutte par tous les moyens dont elle dispose.
Article 2. Les hautes parties contractantes n’accepteront ni d’entrer en négociations séparées avec l’Allemagne ni de conclure sans mutuel consentement un armistice ou un traité de paix soit avec le gouvernement hitlérien, soit avec tout autre gouvernement ou autorité créé en Allemagne dans le but de prolonger la politique d’agression allemande.
Article 3. Les hautes parties contractantes s’engagent à prendre d’un commun accord toutes mesures nécessaires pour éliminer toute nouvelle menace provenant de l’Allemagne, et à faire obstacle à toute initiative de rendre possible une nouvelle tentative d’agression de sa part.
Article 4. Dans le cas où l’une des hautes parties contractantes se trouverait impliquée dans des hostilités avec l’Allemagne, l’autre lui apportera immédiatement toute l’aide et l’assistance de son pouvoir.
Article 5. Les hautes parties contractantes s’engagent à ne pas conclure d’alliance et à ne participer à aucune coalition dirigée contre l’une d’elles.
Article 6. Les hautes parties contractantes conviennent de se donner l’une et l’autre toute l’assistance économique possible après la guerre, en vue de faciliter et de hâter la reconstruction des deux pays et de contribuer à la prospérité du monde.
Fait à Moscou, en double expédition, le 10 décembre 1944.
(d’après Le Traité d’alliance et d’assistance mutuelle
entre la République française et Union
des républiques socialistes soviétiques)