Arts et culture
Tatiana SLACINOVA
Georges Bizet
Le 3 mars 1875 Georges Bizet devient chevalier de la Légion d’honneur.
Le même jour, la première de son opéra Carmen sur la scène de l’Opéra Comique à Paris échoue avec éclat. Le public français trouve son sujet indécent, sa musique ennuyeuse, la manifestation sentimentale de héros principaux, des gens simples, scabreuse. La presse est très négative.
Georges Bizet ne peut pas survivre au scandale autour de son œuvre.
Le 29 mai, il se baigne dans la Seine près de Bougival, alors que l’eau est glacée. Le lendemain, il est pris d’une crise de rhumatisme articulaire. Sa santé s’aggrave et dans la nuit du 2 au 3 juin, victime de complications cardiaques, il meurt dans d’atroces souffrances à cause d’un infarctus alors qu’il n’a que 37 ans.
Il est inhumé au cimetière Père-Lachaise à Paris.
Néanmoins le destin de Carmen est heureux. Ernest Guiraud ajoute des récitatifs, quelques scènes de ballet. En résultat, Carmen connaît un succès définitif à Vienne, à Pétersbourg ... sur les scènes du monde entier.
Wagner, Brahms, Nietzche sont, entre autres, des défenseurs de l’œuvre. P. Tchaïkovski en est enchanté. Il écrit : « Je ne peux pas voir sans larmes la dernière scène. D’un côté, c’est l'allégresse grossière de la folie surveillante la course de taureaux, de l’autre – la monstre tragédie et la mort de deux héros principaux... Je suis sûr que dans dix ans, Carmen deviendra la plus populaire dans le monde. » Et il a raison. Aujourd’hui, Carmen reste l’une des œuvres du répertoire les plus jouées.
Carmen est unique dans l’histoire de l’opéra. Bizet a réussi à créer une drame psychologique réaliste en gardant les traditions de l’opéra français.
Le livret de l’opéra est tiré de la nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1845. Mais son sujet est bien changé.
Dans la nouvelle de Mérimée, Don José est un brigadier lugubre, altier et sévère. Dans l’opéra, il est un paysan candide et honnête, mais sans volonté et à la tête chaude.
Bizet a relevé le caractère de sa héroïne. Carmen, une belle friponne aux mains crochues, se transforme en femme au caractère compliqué, mais sincère et indépendante.
On voit sur la scène de nouveaux personnages. C’est le peuple : des soldats, des ouvrières, des contrebandiers, des bohémiennes. On surveille la vie de la foule fougueuse et disparate sous le ciel de l’Espagne. Au XIXe siècle, l’intérêt de l’art français à ce pays était grand.
Il y a beaucoup de danses espagnoles et de l’Amérique latine. Les chants en chœur sont du coloris vif espagnol.
Don José tue Carmen sous les répliques de la foule surveillante la course de taureaux. « Victoire ! » Esmaillo tue le taureau, Don José – Carmen. Le destin des héros est étroitement lié à la vie de la foule. Ils sont chair de sa chair.
On a adopté cette opéra pour l’écran en 1967 et 1983. On a tourné un film avec Obraztsova. P. Chtchédrin a mis en scène le ballet Carment-suite.