Arts et culture
Lialia KISSELEVA
Le Petit Nicolas
C'était bien difficile d'imaginer : comment on peut faire un film sur ce livre aimé par plusieurs générations déjà ? Sur ce livre qui a un style tellement particulier et dont les personnages sont à jamais associés aux dessins géniaux de Sempé ? Moi, j'étais bien sceptique, je l'avoue. Mais dès les premières dix minutes je me suis trouvée tout à fait enchantée et touchée. Le film est fait avec un grand amour. Le réalisateur Laurent Tirard a su y garder cette atmosphère de l'enfance décrite par Goscinny. Pour le casting – chapeau ! Papa – Kad Merad, maman – Valérie Lemercier, Nicolas – Maxime Godart, maîtresse – Sandrine Kiberlain, ministre – Michel Galabru... Une allusion marrante sur le film Les Choristes se fait avec l'apparition de quelques secondes de Gérard Jugnot dans le rôle du chef de chorale. J'ai beaucoup aimé Maxime Godart dans le rôle de Nicolas. Et voilà ce que le réalisateur raconte du garçon : « Maxime Godart a une vision très claire de la place qu’il veut avoir dans la société, de ce qu’il veut faire de sa vie. Avec sa personnalité extravertie, je pensais qu’il n’aurait pas peur devant la caméra. Or, il s’est produit l’inverse. Le premier jour, lorsqu’un énorme bras de grue avec une caméra s’est approché de lui pour un premier tour de manivelle, il était pétrifié ! Chez Maxime, plus encore que chez les autres enfants, l’envie et le plaisir de jouer étaient formidables. Jamais il n’a donné le moindre signe de fatigue ni manifesté le besoin d’arrêter. » Et ici l'appréciation de Sempé lui-même : « Avant de voir le film, je n’avais vu que des photos de ce petit formidable, et il m’a beaucoup étonné. Il est parfait ! Il a le même côté bondissant. Il est charmant et représente une très bonne incarnation du Petit Nicolas. »
Le film est très dynamique, plein d'humour et très sympathique. J'ai aussi beaucoup aimé les couleurs dans le film : les vêtements, les intérieurs, les tournages en dehors – à un moment donné on comprend que toutes les couleurs sont très agréables pour la vision. Ainsi que le style des intérieurs qui date des années 60 (le premier livre sur Nicolas paraît en 1959). La musique va aussi très bien avec le film, surtout la jolie chanson de Renan Luce On n'est pas à une bêtise près.