Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №10/2010

Mon amie la langue française

Jeanna AROUTIOUNOVA

Le prix « Russophonie »-2010

img1

Irène Sokologorsky, membre du jury ; Kristine Zeytounian-Belous, lauréate du prix

La ville du Kremlin-Bicêtre, jouxtant la Porte d’Italie au sud de Paris, a été choisie comme terre d'accueil de trois journées de rencontres festives franco-russes, dès le début de l’année croisée : ces « russofolies » ont été pour le public de l’agglomération du val de Bièvre et de Paris un Festival de francophonie et de russophonie, de théâtre et de peinture, de musique et de danses, d’échanges sur les sciences et les techniques, sur l’artisanat et la gastronomie…

La littérature est l’un des axes de ces rencontres placées dans le cadre de l’Année croisée France-Russie/Russie-France, avec la présence de plusieurs plumes célèbres de la littérature russophone actuelle, notamment Lioudmila Oulitskaïa (Russie) et Andreï Kourkov (Ukraine) ou le poète Oljas Souleïmenov (Kazakhstan), un salon du livre russe et, enfin, la remise du 4ème prix « Russophonie », pour la meilleure traduction du russe en français. Ce prix conçu par la Fondation Eltsine (aujourd'hui, Centre présidentiel Boris-Eltsine) et l'Association « France-Oural », a été attribué à la célèbre traductrice française Sophie Benech et à la poétesse, artiste et traductrice Christine Zeytounian-Belous, connue pour ses traductions des livres de Lioudmila Oulitskaia et pour sa traduction du Conte de la Lune non éteinte de Boris Pilniak. Christine Zeytounian-Belous compte également à son actif les traductions d'une soixantaine de livres russes, elle a été récompensée pour sa traduction du poème Premier rendez-vous d'Andreï Biely.

img2 Cette année, le principal Prix « Russophonie » – un livre en bronze ouvert du sculpteur Viktor Krioutchkov – a été remis en double exemplaire aux deux lauréates. Quelque quarante traductions ont été soumises à un jury indépendant, composé de la femme de lettres française Agnès Desarthe, l'auteur ukrainien russophone Andreï Kourkov et d'éminents spécialistes français du russe : Irène Sokologorsky, présidente d'honneur de Paris-8 Université de Vincennes-Saint-Denis et éditrice des Lettres russes, et le célèbre professeur Gérard Cogniot qui a présenté les conclusions du jury.

Selon les organisateurs du Prix « Russophonie », cette récompense a pour ambition d'attirer l'attention sur la valeur de la littérature en langue russe et l'effort des traducteurs et éditeurs qui œuvrent concrètement au renforcement des contacts entre les espaces culturels francophone et russophone.

Dimitri de Kochko, président de l'Association « France-Oural » a souligné que c'est vers le français que l'on relève le plus de traductions littéraires éditées à partir du russe chaque année (une cinquantaine contre une vingtaine vers l'anglais). « Le rôle de la francophonie et de la russophonie est d'assurer le maintien de cultures alternatives dans le cadre de la globalisation, aussi bien grâce aux notions véhiculées par le russe ou le français eux-mêmes, que par les échanges que ces deux langues permettent aux locuteurs de langues moins parlées pour échanger entre elles et avec le reste du monde. Il est impossible d'exprimer un certain nombre de choses en d'autres langues, en particulier en anglais. En tant que langue internationale, l'anglais est la langue la plus simple et elle est nécessaire, mais elle ne permet pas d'exprimer certains états d'esprit et certaines réalités ».

img3 Cette fois, le Prix a été remis dans le cadre d'un premier Festival de la culture russophone nommé « RussenKo » qui coïncide avec le début de l'Année croisée Russie-France. Ce festival s'est tenu dans la ville du Kremlin-Bicêtre (banlieue parisienne), au nom peu ordinaire pour la France. Ce nom provient du Kremlin de Moscou, car un hospice où furent accueillis et soignés les anciens combattants français de la campagne de Russie napoléonienne de 1812, se trouve dans cette ville, dont les armes comportent une représentation du Kremlin de Moscou !

Plus de 50 manifestations ont eu lieu dans le cadre du Festival : une série d'expositions (dont des photos du Kremlin de Moscou prêtées par l'agence « RIA-Novosti » et des gravures anciennes), de tables rondes, de rencontres, de conférences, de pièces de théâtre (Le Révizor de Nicolaï Gogol dans une mise en scène inédite de Nikolaï Kolyada), de concerts (parmi lesquels du jazz manouche et du piano classique des jeunes lauréats du prix Lautard Chevchenko), un salon littéraire avec de nombreux écrivains russophones connus et même un atelier de break dance et un concours de danse hip hop. Les visiteurs de « RussenKo » ont également apprécié des objets d'artisanat et des plats gastronomiques de Russie et d'autres pays russophones. Un vernissage de peintres (dont Oscar Rabine) et sculpteurs russes s'est tenu dans la mairie du Kremlin-Bicêtre.

Ces journées ont été aussi l’occasion d’échanges de haut niveau autour de tables rondes sur la géopolitique, avec les Fondations ResPublica et Eltsine, l’économie avec le cercle Kondratieff, ou la science et l’espace avec l’institut Epita de formation d’ingénieurs informatiques du Kremlin et le Centre National d’Études Spatiales (CNES).

Photos : N. MEDVEDEVA

TopList