Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №11/2010

Les Routes de l’Histoire

Marina OURINOVA

Joseph Kessel, écrivain français d’origine russe

Parmi les artistes et écrivains d’origine russe on peut évoquer Joseph Kessel, l’oncle de célèbre Maurice Druon. Il est issu d’une famille dont les membres sont assez connus : sa mère Hélène Carrère d’Encausse est historienne et académicienne, secrétaire perpétuel de l’Académie française, son oncle Nicolas Zourabichvili est compositeur français (il a composé, entre autres, la musique des films d’Otar Iiosseliani depuis 1982), l’écrivain Jean-Pierre Milovanoff dont le père russe avait quitté la Russie en 1919 et à la mémoire duquel il a consacré son roman Russe blanc, Alain Bosquet (Anatole Bisk), poète et écrivain français qui est né à Odessa et qui aussi a consacré une de ses œuvres à sa mère russe (le roman Une mère russe). Ce dernier a été membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Il y en a tellement qu’il faudrait écrire une série d’articles sur cette famille !

Grand écrivain et journaliste français

img1 Mais je voudrais parler de Joseph Kessel, aventurier hors norme, mais en même temps – et c’est l’essentiel – un grand écrivain et journaliste français.

Il est né en 1898, en Argentine où son père partit en tant que médecin. Joseph Kessel vécut en Argentine ses toutes premières années, pour être emmené ensuite de l’autre côté de la planète, à Orenbourg, dans l’Oural, berceau de sa mère, où ses parents résidèrent de 1905 à 1908, avant de revenir s’installer en France. L’enfant qui séjournait tantôt en France tantôt en Russie, devenait ainsi bilingue.

Il fit ses études secondaires au lycée Masséna à Nice, ensuite au lycée Louis-le-Grand à Paris. En 1914, il fut quelque temps infirmier sur le front. En 1915, il obtint sa licence de lettres et se trouva engagé, à 17 ans, au Journal des Débats, dans le service de politique étrangère.

Tenté un temps par le théâtre, reçu en 1916 avec son jeune frère au Conservatoire, il fit quelques apparitions comme acteur sur les planches de l’Odéon. Mais à la fin de cette même année, Joseph Kessel s’engagea comme volontaire dans l’artillerie, puis dans l’aviation et prit part aux combats. De cet épisode, il tirerait plus tard le sujet de son premier grand succès, L’Équipage. Il termina la guerre par une mission en Sibérie. Comme un bilan de cette mission, en 1922, il publia son premier recueil (La Steppe rouge), une série de nouvelles sur la Révolution bolchevique. Ayant atteint sa majorité, il demanda la nationalité française et ainsi après la guerre et tous les conflits achevés il portait la croix de guerre, la médaille militaire et il avait déjà fait deux fois le tour du monde.

img2 Il reprit alors sa collaboration au Journal des Débats collaborant aussi à la Liberté, au Figaro, au Mercure de France, etc. Toutefois, l’appel de l’aventure est plus fort. Poussé par son besoin d’aventure et sa recherche des individus hors du commun il allait entamer une double carrière de grand reporter et de romancier. Il suivit la guerre d’indépendance irlandaise et la naissance d’Israël ; il explora les bas-fonds de Berlin ; au Sahara, il vola sur les premières lignes de l’Aéropostale, et navigua avec les négriers de la mer Rouge.

Avec Les Captifs, Kessel obtient le Grand Prix du roman de l’Académie française (1927). Entre les deux guerres il écrivit beaucoup de romans (Nuits de princes, Belle de jour, La Passante du Sans-Souci, Le Lion) ainsi qu’une biographie de Jean Mermoz, l’aviateur héroïque qui avait été son ami. Tous ces titres connurent, en leur temps, la célébrité et certains furent même tournés en films.

Devenu correspondant de guerre en 1939-40, après la défaite, il rejoignit la Résistance avec son neveu Maurice Druon. C’est également avec celui-ci qu’il franchit clandestinement les Pyrénées pour gagner Londres et s’engager dans les Forces Françaises Libres du général de Gaulle.

En mai 1943, Kessel et son neveu Maurice Druon composent les paroles du Chant des Partisans qui deviendra le signe de ralliement de la Résistance et Kessel publie , en hommage à ses combattants, L’Armée des Ombres. Il finit la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille qui, la nuit, survole la France pour maintenir les liaisons avec la Résistance.

À la Libération, il reprend son activité de grand reporter, parcourt le monde, il voyage en Palestine, puis en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan. C’est ce dernier pays qui lui inspire son chef-d’œuvre romanesque, Les Cavaliers (1967).

Entre temps Kessel avait publié d’autres romans (Les Amants du Tage, La Vallée des Rubis, Tous n’étaient pas des anges), Le Tour du Malheur, livre comportant quatre volumes, une fresque épique qui dépeint les tourments d’une époque.

En 1962, Joseph Kessel est élu à l’Académie française.

Il meurt entouré des siens. « Le monde est extraordinaire, regarde comme c'est beau », sont les derniers mots prononcés par Joseph Kessel avant de mourir, le 23 juillet 1979. Il avait 81 ans.

Témoin du siècle

Journaliste, écrivain et aventurier, Joseph Kessel aura été le témoin de la folle course du monde au XXe siècle.

Sa jeunesse, la guerre d'Espagne, les deux guerres mondiales, la Résistance, ses reportages en Chine, en Inde ou en Afghanistan, ses romans, en particulier, avec Le Lion en 1958 qui lui valut une immense popularité. Joseph Kessel a composé plus de 80 titres. Son œuvre contient tout : reportages, souvenirs, contes, nouvelles, documentaires, récits, un mélodrame, deux biographies et vingt romans.

Kessel et la Russie

img3 Il a écrit notamment sur la Russie. On a déjà mentionné  La Steppe rouge. La thématique de la diaspora russe revient régulièrement dans son œuvre. Il collabore avec deux grands illustrateurs russes immigrés en France, Alexandre Alexeïeff, pour Les Nuits de Sibéries et Nathalie Gontcharova pour Le Thé du capitaine Sogoub.

Pour comprendre Joseph Kessel, il faut lire son meilleur roman Les cavaliers et alors vous verrez que cet écrivain est français par la langue mais  russe par sa mentalité, par l’ampleur des idées qui’il relève dans ses œuvres, par son humanisme particulier et la psychologie profonde. Son chef-d’œuvre est à la fois un livre d’aventure et un drame psychologique.

En guise de résumé, on peut dire que Joseph Kessel est un chroniqueur du XXe siècle. Pour certains il est une sorte de Dostoïevski de l’écriture de voyage.

Le prix Joseph Kessel est décerné, tous les ans, à un écrivain dont l’œuvre s’inscrit dans la même lignée que celle du romancier.

(d’après des sources d’Internet)

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