Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №22/2008

Les Routes de l’Histoire

Paris au Moyen Âge

(Suite. Voir N°21/2008)

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Quelques rues parisiennes ont gardé jusqu’à présent leur aspect un peu médiéval. On en retrouve sur la rive gauche ainsi que sur la rive droite. Ce sont la rue du Chat-qui-Pêche, qui mesure à peine un mètre vingt-cinq de large, et les rues voisines (de la Huchette, Saint-Sévérin et Xavier-Privas) qui se situent sur la rive gauche. Sur la rive droite, c’est l’impasse du Bœuf avec son caniveau central et ses vieilles bornes, puis l’impasse des Arbalétriers avec ses pavés inégaux, la rue du Prévôt qui date du XIIIe siècle, avec sa largeur d’origine. De nos jours, Paris est une belle capitale européenne, mais dans les siècles passés, la ville était tout autre. Les rues étaient sales, sombres, malodorantes, encombrées et étroites. C’est à peine que les rues les plus importantes mesuraient six ou sept mètres de large. Deux charrettes seulement pouvaient s’y croiser. Mais il y avait d’autres rues, comme dans l’île de la Cité par exemple, dont la largeur ne dépassait pas un mètre cinquante. La propreté des rues n’était pas le premier souci des habitants de la ville : ils jetaient par la fenêtre de l’eau sale et même le contenu de leurs pots de chambre. Pour protéger les passants, on a même rendu obligatoire, en 1372, de crier trois fois « Gare à l’eau ! » avant de jeter de l’eau par la fenêtre. Des ruisseaux de boue puante coulaient au milieu des rues, et après la pluie le passage devenait presque impossible. Le roi Philippe Auguste a ordonné de paver les rues pour améliorer leur aspect. Mais ces travaux coûtaient cher, c’est pourquoi seulement les rues principales et celles qui passaient devant le palais royal ont été pavées et les autres restaient longtemps comme elles l’étaient.

Les rues d’ailleurs n’étaient pas nombreuses : à la fin du XIIIe siècle, Paris n’en comptait que trois cent cinquante environ. Elles portaient souvent le nom de leurs premiers habitants, d’une église voisine ou encore du métier qu’on y exerçait. Et quel bruit insupportable ! Les appels des marchands ou des crieurs publics qui diffusaient toutes sortes d’informations à cause de l’absence de journaux et de la radio. On entendait les prix de différentes marchandises, l’information sur des maisons à vendre ou à louer, des enfants disparus, des baptêmes, des mariages et des enterrements. Par contre, la nuit, c’était le silence absolu. Pas d’éclairage, la ville plongeait dans le noir et pas un seul passant ne risquait à mettre son nez dehors.

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Au XIIIe siècle, les maisons de pierre étaient encore très rares. Les maisons ordinaires se composaient d’un rez-de-chaussée de pierre avec une boutique assez sombre et de trois ou quatre étages avec un escalier rond. Ces maisons étaient assez étroites, serrées les unes contre les autres, avec deux ou trois fenêtres par étage et à l’intérieur il y avait peu de lumière. Les pièces se disposaient en enfilade, les unes derrière les autres. Les cheminées étaient rares, elles représentaient un signe évident de confort ; les toits étaient couverts de bois ou de chaume et étaient très inclinés, la tuile est apparue vers 1200 et son usage s’est vite répandu. Certaines maisons avaient une cour avec une écurie pour le cheval, le mulet ou l’âne, parfois avec un puits et des toilettes primitives. Le nom des rues n’était pas indiqué, de même que les maisons ne portaient aucun numéro. Pour se repérer, on a imaginé, dès le début du XIIIe siècle, de placer des enseignes qui représentaient un écusson sculpté au-dessus d’une porte ou une statuette placée dans une niche. Les enseignes commerciales étaient aussi un bon moyen d’attirer les clients dans les boutiques.

En ce qui concerne l’eau, vers la fin du Moyen Âge, Paris possédait une douzaine de fontaines sur la rive droite, et encore sept dans les faubourgs, en dehors des remparts. Mais la quantité d’eau n’était pas suffisante, car des institutions religieuses, la noblesse et les riches bourgeois avaient installé des canalisations pour faire venir plus d’eau dans leur résidence.

La qualité de l’eau que fournissait la Seine se détériorait au fil des siècles car on y déversait d’innombrables déchets, ce qui augmentait le risque d’attraper des maladies intestinales. Dès le XIIIe siècle, on a commencé à creuser des puits qui fourniraient une eau plus pure. Mais ces puits dont la profondeur ne dépassait pas quatre ou cinq mètres, devenaient eux aussi contaminés, ce qui contribua à la propagation des épidémies. Comme tous les Parisiens ne vivaient pas près des sources d’eau, des porteurs d’eau parcouraient la ville pour en vendre.

Dans la rue Galande, au numéro 42, vous pouvez encore voir la plus ancienne enseigne de maison parisienne qui soit parvenue. Elle existait déjà en 1380. Elle représente saint Julien et sa femme faisant traverser un fleuve au Christ debout au milieu de la barque.

Si vous visitez le Musée Carnavalet, vous verrez une maquette qui reconstitue l’aspect de l’île de la Cité avec son dédale de ruelles du Moyen Âge.

(à suivre)

(d’après Pascal VAREJKA, Paris au Moyen Âge)

 

Fiche pédagogique

VOCABULAIRE

médiéval – средневековый

caniveau (m) – водосточный желоб

impasse (f) – тупик

ruisseau (m) – ручей

la boue puante – зловонная грязь

chaume (f) – солома для кровель

tuile (f) – черепица

se répandre – распространяться

écurie (f) – конюшня

puits (m) – колодец

enseigne (f) – вывеска

écusson (m) sculpté – гербовый щит

se repérer – установить местоположение

dédale (m) de ruelles – лабиринт улочек

se détériorer – ухудшаться

maladie (f) intestinale – кишечная болезнь

contaminé, -e – зараженный, -ая

propagation (f) - распространение


QUESTIONS

  1. Où peut-on encore trouver de vielles rues dans la ville de Paris ?
  2. Comment vous imaginez-vous une rue médiévale ?
  3. Y avait-il beaucoup de rues à Paris au Moyen Âge ?
  4. Comment pouvait-on s’orienter dans Paris pour ne pas se perdre ?
  5. Dessinez une maison parisienne telle que vous l’imaginez.
  6. Comment était la qualité de l’eau et pourquoi ?

(La publication est préparée par Nadejda ROUBANIK.)

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