Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №18/2009

L’arc-en-ciel

Fanny JOLY

La directrice est amoureuse

(extrait)

(Suite. Voir N°13, 14, 15, 17/2009)

Ce qu’on raconte dans la cour…

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Fanny Joly

L’après-midi, il n’y a rien d’intéressant. Le grand blond reste à sa petite place et ne bouge pas, la directrice ne retourne plus dans notre classe. Mais monsieur Dequille nous donne une dictée-surprise, douze exercices-surprises sans calculatrice et une interrogation-surprise « Les villes de France ».

– Et l’examen de géographie, c’est quand ? demande Jean Germain.

Monsieur Dequille regarde Jean avec des yeux très-très fâchés (il ne fait jamais ça parce que Jean est le premier de la classe).

– Je dois répéter encore une fois que c’est pour demain et que ça ne va pas être facile. Tu sais ce que ça veut dire ?

Pour la première fois aujourd’hui, monsieur Dequille a le sourire.

– Mais on a déjà du travail pour demain ! dit Martial avec une voix triste.

– Bien sûr ! Et vous allez avoir encore plus de travail ! Et si vous continuez à discuter, je vous donne encore plus de travail, d’accord ?

– Oh non, monsieur ! Oh non !

Le soir, conmme notre télé est enfin réparée, je veux regarder Amour pour toujours, le feuilleton favori de Solange. Notre télé est restée cassée des semaines, même des mois. Papa et maman n’ont pas voulu la réparer. Mais il y a eu le championnat du monde de football, alors tout à coup, papa a fait réparer la télé.

Je fais donc mon travail pour l’école vite vite, mais trop tard : quand je peux enfin regarder la télé, le feuilleton est déjà terminé.

Nous, on habite une petite maison à côté de l’école, nos chambres donnent sur la cour. Le matin, quand je viens d’ouvrir les rideaux de la chambre à coucher, je sens le premier choc. Tout est encore gris, mais j’ai l’impression d’entendre claquer quelque chose et de voir passer une tache rose. Un instant plus tard, il n’y a rien.

– Eh bien, je viens de voir une chose très bizarre.

– Quoi ?

– Je ne sais pas, une tache rose, là, dans la cour. Tiens ! Viens voir ! Ça bouge, derrière la fenêtre, là !

Benjamin vient à côté de moi ! pour regarder aussi.

– Où ça ? Je ne vois pas !

Benjamin va ouvrir son armoire pour y prendre ses jumelles. Mon frère a beaucoup de ces instruments techniques. Il a même une collection de maquettes d’avoin. Normalement, ça ne m’intéresse pas, mais là, pour une fois, c’est une autre situation.

img3– Bravo ! Génial ! On va pouvoir regarder de près.

– Pardon, moi, je vais regаrder de près.

Il porte ses jumelles devant ses yeux et, tout de suite, il rigole.

– Qu’est-ce qu’il y a ?

Il ne peut ou il ne veut pas répondre, il rigole toujours plus.

– Ouah ! Ce n’est pas vrai ! Non, mais ce n’est pas vrai !

Benjamin est plus grand, je ne peux donc pas prendre les jumelles de ses mains, c’est dommage.

– Passe les jumelles, Benjamin ! C’est moi qui ai tout vu la première ! Passe, je te dis !

– Ha ha ha ! Tu ne peux jamais deviner… Ha ha ha… !

– Je ne veux pas deviner, je veux voir ! Passe les jumelles !

Tout à coup, maman crie :

– Les enfants ! Il faut venir manger quelque chose !

C’est seulement quand maman vient de crier que Benjamin me passe enfin les jumelles.

Et là, c’est le deuxième choc. C’est vraiment incroyable ! La tache rose, c’est madame Nervos. Je ne peux presque pas reconnaître notre directrice.

Elle ne porte pas une de ses blouses blanches de toujours, mais une veste rose. Et ses cheveux ! Ils ne sont plus gris et plats, il sont blonds et frisés autour de sa tête…

– Ce n’est pas vrai ! C’est incroyable !

Pas de réponse : mon frère Benjamin n’est plus là, il est déjà dans la salle à manger. La voix de maman crie de nouveau dans l’escalier :

– Lison ! Vite ! Le lait va être froid et tu vas être en retard !

– J’arrive ! J’arrive !

Pendant que je mange vite, je continue à observer l’école et la cour : si je vois de nouveau madame Nervos, on ne sait jamais…

Maman n’est pas contente :

– Regarde comment tu manges, Lison, il y a du lait partout ! Tu n’es vraiment pas propre !

– Vraima pas prop’ Yson, dit mon petit frère Alfred, comme un écho.

(Il peut parler ! Quand il mange, il a toujours de la confiture sur la table…)

– Tu sais quoi, maman ! On ne peut plus reconnaître madame Nervos, ce matin ! Elle porte une veste rose et elle a des cheveux blonds frisés !

Maman me regarde et dit :

– Très amusant ! Le premier avril et les poissons d’avril, ce n’est pas encore maintenant, tu sais, Lison !

img2– Tu ne veux pas me croire ! Tu penses peut-être que ce n’est pas vrai ?

– Non, je ve veux pas te croire. Ce que tu dois faire, c’est manger vite, parce qu’il est déjà huit heures et tu vas être en retard…

Personne ne veut jamais me croire, alors je suis nerveuse. Martial dit que c’est parce que je raconte souvent des choses qui ne sont pas vraies.

Bien sûr, à huit heures et demie, dans la cour, quand je raconte le nouveau look de la directrice, les copains ne veulent pas me croire.

– Madame Nervos avec une veste rose… C’est ça ! Et l’inspecteur en short, non ?

– Les cheveux blonds et frisés… Et mon père, il est pilote d’avion, lui…

– Et Claudie Fleury, elle est miss France depuis hier, hein ?

– La seule qui veut me croire un peu, c’est Solange. Je dois donner des détails, comme quand la police pose des questions : la couleur, les souliers… Comme tout le monde rigole autour de moi, je ne peux presque plus parler.

C’est alors que le stagiaire arrive dans la cour avec sa bicyclette. Quand il veut attacher son vélo à la grille autour de Charlemagne, Fernant Moubel, le vieux surveillant, vient vite jusqu’à lui :

– Hep là ! Non non non ! Pas de vélo dans la cour.

– M… M… Mais… J… J…

Pendant qu’Édourd explique au surveillant que la directrice lui a dit qu’il peut attacher son vélo à la grille, madame Nervos arrive en personne dans la cour. Personne ne parle plus et tout le monde regarde, comme quand une star monte sur la scène.Tout le monde est étonné.

Normalement, la directrice avance dans ses souliers plats comme un TGV, mais là, elle n’avance presque pas sur ses talons aiguilles roses. À chaque pas, on a l’impression qu’elle va tomber. Elle veut marcher plus vite pour nous montrer que tout est normal. Mais quand elle arrive devant Édouard, elle se tord le pied. Ça me fait penser au parapluie cassé de maman.

– Aïe !

La directrice va tomber. Le stagiaire avance vers elle. Elle accroche ses mains au bras d’Édouard qui demande :

– Vous allez mal ?

On voit bien qu’elle a très mal, mais elle dit :

– Non non, ça va, merci, tout va bien !

Madame Nervos dit alors au suveillant :

– Fernand ! Vous pouvez laisser monsieur Ledoux accrocher sa bicyclette à la grille. C’est moi qui ai dit qu’il peut faire cela.

Sans laisser le bras du stagiaire, elle pose de nouveau son pied dans son talon aiguille, et elle dit avec un sourire difficile :

– Merci, Édouard, vous êtes gentil, vous êtes un amour...

 

VOCABULAIRE

nouveau look angl – новый облик

faire réparer – починить (не самому, а, например, вызвав мастера)

donnent sur – выходить на

rideau (m) – занавеска

armoire (f) ящик

jumelles (f pl) – бинокль

deviner – догадаться

passer – передать

incroyable – невероятнго

crier – кричать

cheveux (m pl) gris – седые волосы

plat, -е – плоский

frisé, -e – кудрявый

j’arrive – иду

partout – везде

il peut parler ! – Кто бы говорил !

poisson m d’avril – первоапрельская шутка : на спину незаметно прикрепляют изображение рыбы так , что человек может с ней проходить целый день, ничего не подозревая. Ему могут кричать: « Poisson d’avril ! »

croire – верить

en personne – лично, собственной персоной

se tordre le pied – подвернуть ногу

taquiner – дразнить

talons aiguilles – каблуки-«шпильки»

émission (f) – передача

 

QUESTIONS

  1. Qu’est-ce qui vous montre que monsieur Dequille est vraiment très fâché ?
  2. Pourquoi le père de Lison a fait réparer la télé ?
  3. Lison, que veut-elle regarder le soir et pourquoi ?
  4. Et vous, regardez-vous souvent la télé ? Quels sont vos émissions ou feuilletons préférés ?
  5. Où habite Lison ?
  6. Pourquoi Lison et son frère aîné ont besoin de jumelles ?
  7. Et vous, collectionnez-vous quelque chose ?
  8. Est-ce que vous vous disputez souvent avec vos frères et sœurs ou avec vos amis ?
  9. Les enfants, sont-ils propres pendant le déjeuner ?
  10. Que prenez-vous d’habitude au petit déjeuner ?
  11. Aimez-vous quand on vous taquine ? Que faites-vous alors ?
  12. Pourquoi les enfants ne croient-ils pas Lison?
  13. Pourquoi est-ce que le surveillant ne laisse-pas le stagiaire accrocher son vélo à la grille ?
  14. Décrivez la scène de l’apparition de la directrice dans la cour de l’école. Qu-est-ce qui a chagé dand le look de madame Nervos ?
  15. Sentez-vous l’humour dans cette histoire? Qu’est-ce qui vous semble amusant ?

(à suivre)

(La publication est préparée par Nadejda ROUBANIK.)

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