Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №13/2009

Arts et culture

Fanny JOLY

La directrice est amoureuse

(extrait)

Moi, j’habite à l’école !

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Statue de Charlemagne

Ce mois-ci, les jours sont tristes. Ils ne sont vraiment pas intéressants. Il n’y a pas de vacances, pas de fêtes, pas de musique, pas de danse. Rien. Chaque matin, la pluie tombe sur la statue de Charlemagne.

Moi, j’habite à l’école. Elle s’appelle l’école des Cloches. Ma mère est la concierge. Nous avons un appartement dans l’école. Et dans la cour, il y a une statue de Charlemagne. Je vais encore parler de cette statue.

Après la pluie, il y a les leçons de Monsieur Dequille. C’est notre professeur. Il est toujours fatigué et il nous parle souvent du moment quand il va enfin quitter l’école (son idéal est notre idéal aussi !).

Après les leçons, c’est encore la pluie, toujours la pluie… En deux mots, les jours sont toujours comme une longue douche pas très agréable !

Chaque matin, quand Martial, mon copain de toujours, arrive à l’école, il court très vite sous la pluie, mais il est mouillé des pieds à la tête. Solange, ma copine de toujours, arrive alors un peu après Martial.

Elle n’est jamais mouillée parce qu’elle a un parapluie avec des poissons, un cadeau pour Noël. Et chaque matin, quand ça n’a pas encore sonné, nous avons encore une fois cette discussion :

Solange : Pourquoi tu n’apportes pas de parapluie, Martial ?

Martial : Parce que les parapluies, c’est pour les filles. Moi, je n’ai pas besoin de parapluie : je peux courir assez vite pour passer entre les gouttes.

Solange : Entre les gouttes ? Et pourquoi tu es mouillé alors ?

Martial (qui fait tomber des gouttes autour de lui comme la fontaine dans le parc) : Moi, mouillé ? Mais ce n’est pas vrai !

Tout le monde : Arrête, Martial, bientôt tout le monde va être mouillé si tu continues !

Jean-Germain (le premier de la classe) : Je ne vois pas comment tu peux passer entre les gouttes, mon cher Martial ! Tu n’as pas remarqué que les gouttes tombent partout ?

img2Martial : Mais moi, je peux courir assez vite pour rester très peu de temps sous la pluie. Hé, Jean-Germain, petit chien-chien !

Solange (qui montre son parapluie à tout le monde) : Hé, les parapluies, ce n’est pas pour les chiens.

Paul colinot (il regarde toujours la télé) : Pas vrai ! Les Américains, ils ont des parapluies pour les chiens ! Ils installent un appareil autour de la tête des chiens avec un petit parapluie ! C’est vrai, j’ai vu cela à la télé !

Jacky Paratini : peut-être, mais ici, on est en France !

Solange (qui regarde son parapluie, très contente) : Et puis, avec mon parapluie et ces poissons, je suis plus jolie.

Moi (Lison) : Pfff… Pour être plus jolie, je n’ai pas besoin de parapluie !

Martial : Regarde dans la cour ! Charlemagne est encore plus mouillé !

Moi : Oh, ne me parle pas de Charlemagne. Il a inventé l’école, et moi, je n’aime pas l’école !

Le mois de mars, ce n’est pas seulement la période des pluies, mais c’est aussi la période des examens.

Déjà tout de suite après les vacances de Noël, Monsieur Dequille, notre professeur, nous a parlé des tests.

– On va bientôt entrer dans la période des examens ! Et attention : les tests du mois de mars sont DÉ-CI-SIFS pour entrer au collège.

Quand le prof dit lentement DÉ-CI-SIFS, on voit qu’il a deux longues dents de vampire. Souvent, à ces moments-là, il regarde les élèves qui travaillent très mal, donc moi. Moi, je n’ai pas peur de lui, parce qu’il me regarde souvent ainsi.

Mais cette fois-ci, il regarde aussi Martial, qui travaille un peu moins mal, mais pas très bien, c’est vrai.

– N’est-ce pas, Martial ? Tu ne veux pas rester encore un an chez moi ? Tu veux vraiment être encore dans ma classe quand je vais enfin quitter l’école ?

Martial a peur : il est très très blanc maintenant, presque transparent.

– Euh… oh… non, Monsieur !

Après la leçon, dans la cour, Martial est déjà moins blanc, mais il a encore peur. Il ne joue pas, il reste près de la statue de Charlemagne.

– Mais qu’est-ce que le prof vient de dire là ?

– Tu ne dois pas avoir peur de lui pour si peu. À moi, on me dit ça dans chaque classe et regarde : je suis encore là !

Martial n’est pas calme :

– Oui, mais toi, c’est parce que ta mère travaille à l’école !

img3– Et alors ? Elle est concierge, ma mère, pas directrice ! Et toi, tu as peur maintenant, c’est ça qu’ils veulent, voilà tout. Ce n’est pas grave.

Mais Martial continue :

– Pas grave ? Et si tout le monde va au collège et moi, je reste dans la classe de Monsieur Dequille avec de petits idiots comme Delphine Lesueur ou Kevin Petirot ? Merci beaucoup !

Alors moi, je dis :

– Pas de panique, je te dis ! Et puis d’abord, si tu as vraiment peur, tu dois seulement réviser.

Avec Monsieur Dequille, il ne faut jamais être en panique : il parle toujours d’interrogations, mais il ne donne presque jamais ces interros. Moi, je pense qu’il n’aime pas contrôler nos interros, c’est trop de travail. Pour les examens, c’est une autre situation : il doit donner des examens, voilà tout…

Le matin avant les leçons, ou quand on joue dans la cour, ou quand on est à la cantine, Martial révise. Le soir, quand je passe à l’épicerie (le père de Martial a une épicerie pas loin de chez moi), Martial révise et me demande de poser des questions. Ainsi, moi aussi, je révise un peu. Le football n’intéresse plus Martial. Et mois aussi, j’ai un peu peur maintenant. Le dimanche avant le premier examen, je révise donc ma géographie. Je demande même à mon grand frère Benjamin de m’aider et de me poser des questions.

 

VOCABULAIRE

Charlemagne – король Карл Великий

goutte (f) – капля

réviser – повторять учебный материал

poser des questions – задавать вопросы

 

QUESTIONS

  1. Où se passe l’action ?
  2. Que pouvez-vous dire de l’héroïne principale de l’histoire ?
  3. Quelle discussion se répète entre les copains par ce mauvais temps ?
  4. Comment est Monsieur Dequille ?
  5. Pourquoi les enfants ont peur des tests ? Et vous, en avez-vous peur ?
  6. Parlez un peu des amis de Lison.

(à suivre)

(La publication est préparée par Nadejda Roubanik.)

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