Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №17/2009

L’arc-en-ciel

Jacqueline BARCELLS

Léo contre Léa

Adaptée par Gui Jimenes

(Suite. Voir N°13, 14, 15/2009)

Chapitre 7

L’armée impossible

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Les jumeaux ont pris leurs cahiers et pour la première fois, ils se sont installés l’un à côté de l’autre pour écrire et dessiner. Il n’y avait pas beaucoup de lumière dans le cachot et les jumeaux tremblaient de froid. Voilà pourquoi l’armée dessinée par Léo était si particulière : certains chevaux n’avaient que trois pattes, d’autres ressemblaient à des ânes, d’autres encore avaient l’air de girafes ! Et les soldats étaient horribles : ils n’avaient qu’un œil, pas de nez ou deux bouches, et ils brandissaient des épées tordues ou des boucliers cabossés.

– Tant pis s’ils sont moches, disait Léo. Je vais en dessiner des centaines, et ils écraseront Malandre !

De son coté, Léa racontait à toute vitesse comment l’armée de Léo pénétrait dans le ; royaume et avançait jusqu’au palais pour leur porter secours. Et dans sa hâte, elle oubliait de parler des chemins, des ponts, des rivières...

Tant et si bien que Malandre a vu soudain surgir une armée incroyable. Les cavaliers galopaient sur l’eau à côté des ponts, et les soldats avançaient en passant à travers les collines et les forêts !

Les hommes de Malandre ont poussé un cri d’effroi :

– Sauve qui peut ! Une armée de monstres nous attaque ! Ils vont nous réduire en miettes !

– Fuyons pendant qu’il est temps ! a hurlé leur chef.

Malandre et ses hommes ont abandonné le palais, et ils se sont enfuis sans même tirer une flèche.

Chapitre 8

La fin des cahiers

Le royaume était libéré et Léo, Léa et leurs parents ont été délivrés. Le roi a été soigné. Il a recommencé à se fâcher pour un rien et à piquer des colères.

Pourtant, la vie était loin d’être comme avant. L’armée créée par les jumeaux, l’armée impossible qui les avait sauvés, était toujours là. Comme Léo et Léa s’étaient mis d’accord pour la faire apparaître, le charme allait durer toujours. Il fallait les voir, ces soldats aux visages monstrueux et aux corps difformes : ils allaient et venaient, muets, sans but, avec leurs chevaux à trois pattes ou à deux bosses. Une vraie armée de l’ombre !

Les gens n’arrêtaient pas de se plaindre :

– On ne peut plus vivre avec ces fantômes.

– Ils font peur à nos enfants.

– On était mieux avec Malandre !

À bout de nerfs, le roi a dit à ses enfants :

– Il vous reste encore une feuille. Débrouillez-vous pour faire disparaître cette bande de monstres !

Les jumeaux ont longtemps réfléchi avant de trouver la solution. Alors, ils ont gagné la plus haute fenêtre du château. Léo a pris son crayon et il s’est appliqué à dessiner le royaume comme il était autrefois, avant toute cette histoire. Il a dessiné les montagnes, les forêts, les plaines, les fleuves, et chaque détail de chaque plaine et de chaque fleuve, sans un seul des monstres de l’épouvantable armée.

Assise près de lui, sa sœur décrivait avec exactitude le dessin de son frère.

Tout à coup, Léa s’est exclamé :

– Ces deux petits oiseaux bleus que tu as dessinés... ils ne sont pas dans le paysage ! Tu les as inventés ! Tu triches ! Oh ! Léo ! Tu as tout gâché...

Léo n’a pas eu le temps de répondre : les deux feuilles venaient de disparaître en fumée. Les jumeaux ont regardé devant eux. L’horrible armée s’était envolée, le paysage resplendissait ! Ils ont vu le roi et la reine qui se promenaient en souriant dans le parc du château.

Les enfants allaient les rejoindre quand, soudain, les deux oiseaux se sont posés sur le balcon et se sont transformés en deux figures humaines... C’étaient les fées, leurs marraines ! Elles ont dit en riant :

– Félicitations ! Vos disputes sont finies ! C’est ce que nous voulions. Mais les cahiers sont finis, eux aussi. Dites-nous ce qui vous ferait plaisir.

– Une robe de bal, une belle robe tout en soie ! s’est écriée Léa.

– Un cheval, un alezan ! a dit Léo en même temps.

Après tout, c’était ce dont ils avaient toujours rêvé. Les jumeaux se sont regardés de travers un court instant, et puis, ils se sont éclatés de rire.

 

VOCABULAIRE

brandir – размахивать, потрясать

tordu – кривой, кособокий

bouclier (m) – щит

cabossé – помятый

moche – безобразный

effroi (m) – ужас, страх

réduire en miettes – стереть в порошок, уничтожить

piquer des colères – выходить из себя

difforme – безобразный, уродливый

bosse (f) – горб

se plaindre – жаловаться

se débrouillez – разг. выпутываться, выходить из затруднения

tricher – обманывать, жульничать

gâcher – портить

resplendir – сиять, блистать

se regarder de travers – смотреть друг на друга косо, недружелюбно

éclater de rire – расхохотаться

 

QUESTIONS

  1. Pour la première fois, les jumeaux se sont installés l’un à côté de l’autre pour écrire et dessiner. Pourquoi l’ont-ils fait enfin ?
  2. Comment était l’armée dessinée par Léo ? Décrivez-la ! Pourquoi elle était si moche ?
  3. Pourquoi les hommes de Malandre se sont enfuis sans tirer une flèche ?
  4. Le royaume était libéré. Pourquoi les gens se plaignaient toujours ?
  5. Qu’est-ce qui prouve que les jumeaux sont devenus plus raisonnables ? Comment ont-ils décidé de se débrouiller ? Ont-ils réussi ?
  6. Pourquoi leurs marraines voulaient leur faire des cadeaux ?Quels étaient les désirs des jumeaux ? Pourquoi se sont-ils regardés de travers ?

(La publication est préparée par Maria RIVES.)

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