Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №1/2009

Les Routes de l’Histoire

Paris au Moyen Âge

(Suite. Voir N°21, 22, 23, 24/2008)

Paris au Moyen Âge, ce n’était pas seulement la noblesse. Le développement de la ville attirait beaucoup de paysans et d’artisans des régions voisines qui cherchaient du travail. Les gens ne se connaissaient pas et avaient besoin d’un abri. Ils étaient pauvres et on les appelait « sans feu ni lieu ». Des institutions charitables, comme des « hôpitaux », cherchaient à leur porter secours. Chaque établissement avait alors une spécialité et accueillait seulement des femmes, ou des veuves, ou des orphelins, des vieillards, des malades ou des étudiants pauvres. Ces institutions charitables fonctionnaient essentiellement grâce aux dons des souverains, de religieux ou de riches bourgeois. L’hôpital des Quinze-Vingts, qui existe toujours sous ce nom, accueillait trois cents (ou quinze fois vingt, car au Moyen Âge on comptait en vingtaines) aveugles.

Certaines personnes avaient même fait bâtir des maisons pour y loger gratuitement les pauvres laboureurs. Leurs habitants étaient dispensés, ou « francs », de loyer et de taxes, ce qui leur a valu l’appellation des « francs-bourgeois ». La rue des Francs-Bourgeois, dans le Marais, évoque encore cette période lointaine. La maison de Nicolas Flamel, qui s’était enrichi grâce à sa profession de copiste et d’écrivain, existe toujours, 51, rue de Montmorency dans le troisième arrondissement. On peut y voir une plaque avec une inscription qui indique pour quelle raison elle avait été bâtie.

Comme pendant la guerre de Cent Ans, Paris a connu la famine plusieurs fois, il y avait beaucoup d’enfants abandonnés de mendiants et de vagabonds dans Paris. Au XIVe siècle, Paris manquait de main-d’œuvre et le roi Jean le Bon a ordonné aux vagabonds de trouver un travail ou de quitter la ville. Ceux qui ne voulaient pas obéir, risquaient d’être mis en prison pour quatre jours à leur première arrestation, puis d’être exposés au pilori à la seconde et d’être marqués au fer rouge sur le front et expulsés à la troisième. Tout cela était fait pour éviter le brigandage, qui menaçait la ville, ce qui se lit encore aujourd’hui dans les noms des rues de la Grande-Truanderie et de la Petite Truanderie, aux Halles, et celle des Mauvais-Garçons, qui conservent le souvenir de ces lieux mal famés au Moyen Âge.

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La célèbre université de Paris est née aussi au Moyen Âge, plus précisément au début du XIIIe siècle. À la fin du siècle, elle regroupait déjà environ dix mille maîtres et étudiants venus de toute l’Europe. Le matin, les étudiants devaient se lever de bonne heure pour assister à la messe avant d’aller à leurs cours. Au début, l’Université n’avait pas de locaux et les professeurs donnaient leurs cours chez eux, dans des boutiques ou même en plein air dans les champs et les étudiants s’asseyaient sur des simples bottes de foin. Ils devaient porter une longue robe de couleur foncée et aller nu-tête ou être coiffés d’une sorte de bonnet rond.

Pour entrer à l’Université, il fallait avoir appris la lecture, l’écriture et le latin car les cours universitaires étaient dispensés dans cette langue. On y avait accès à partir de quatorze ans et on étudiait pendant six ans. À vingt ans, on pouvait passer sa licence et enseigner à son tour, ou bien continuer ses études pour apprendre la théologie car à l’époque l’étude des questions religieuses était considérée comme la chose la plus importante, ou apprendre le droit. C’était le confesseur du roi Saint-Louis, Robert de Sorbon, qui a fondé le plus célèbre des collèges pour permettre à seize étudiants pauvres d’étudier la théologie. Cet endroit est devenu par la suite la Sorbonne qui est connue maintenant dans le monde entier.

Les étudiants avaient des privilèges, ils ne payaient pas de taxes et de péages sur les ponts, ils ne pouvaient être jugés que par la justice de l’évêque, et le roi les protégeait même contre son prévôt et ses sergents. Encore, les maîtres et les étudiants avaient le droit de faire la grève, alors ils arrêtaient les cours et défilaient dans les rues. Ils avaient aussi à leur disposition un ancien pâturage d’une abbaye parisienne à l’extérieur de la muraille pour s’y divertir. Mais à vrai dire les Parisiens n’aimaient pas beaucoup les étudiants car ils étaient très agités et turbulents et que certains d’entre eux fréquentaient plus souvent les tavernes que les cours. Et en plus, ils faisaient du tapage la nuit, volaient, se battaient avec les habitants de la ville et entre eux, et ces batailles étaient fréquentes et souvent mortelles.

Les Parisiens adoraient les divertissements. À Paris, il y avait un grand nombre de tavernes où on pouvait jouer aux dés, aux cartes, aux dames, aux échecs, aux osselets. Dans les rues, on jouait aux boules, aux quilles, à la paume qui était l’ancêtre du tennis. Il existait plusieurs salles de jeu de paume dans la ville. Tout le monde se passionnait pour ce jeu, y compris les femmes. Il existait même plusieurs interdictions de jouer à ces jeux pendant les heures de travail.

Pour ce qui est de la nourriture, les Parisiens consommaient beaucoup de viande, y compris des volailles, en particulier des oies rôties, qui étaient très appréciées. La viande n’était pas encore un produit de luxe. Elle avait une telle importance que le premier livre de cuisine rédigé à Paris, par le cuisinier de Charles V, s’intitulait le Viandier.

On mangeait aussi du poisson, y compris du poisson de mer, frais ou salé, qui arrivait des ports de la Manche et de la mer du Nord. Pendant le Carême, les quarante jours qui précédaient Pâques lorsqu’on ne mangeait pas de viande, on consommait beaucoup de poisson. Les gens goûtaient la chair salée de baleine que l’on appelait le « lard de Carême ». La rue du Faubourg-Poissonnière et la rue Poissonnière indiquent jusqu’à nos jours le trajet que suivaient les marchands pour venir aux Halles.

Les Parisiens aimaient déjà le fromage, surtout celui produit dans la région de la Brie, toute proche de Paris. Comme assaisonnement, on consommait uniquement le sel car seulement les riches pouvaient se permettre les épices qui coûtaient très cher.

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(d’après Pascal VAREJKA, Paris au Moyen Âge)

QUESTIONS

  1. Parlez des institutions charitables, à qui étaient-elles destinées ?
  2. Comment est née la Sorbonne ? Qu’est-ce qu’on y enseignait ? Est-ce que les étudiants du Moyen Âge différaient beaucoup de ceux d’aujourd’hui ? Pourquoi ne les aimait-on pas beaucoup ?
  3. Les Parisiens, comment s’amusaient-ils ? Quels sont les jeux qui existent jusqu’à nos jours ?
  4. Les Parisiens, que mangeaient-ils à table ?

(La publication est préparée par Nadejda ROUBANIK.)

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