Главная страница «Первого сентября»Главная страница журнала «Французский язык»Содержание №22/2008

Les Routes de l’Histoire

Igor SHTANEV

Fonder la colonie

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1.Tentatives : 1500-1600

2. Ancrages : 1600-1650

3. Assises : 1650-1700

4. Expansions :1700-1750

5. Fin-suite :1750-présent

Le début du XVIIe siècle a marqué la colonisation1 de la Nouvelle-France. Après les premières tentatives d’accostage en Amérique de 1500 à 1600, des ancrages véritables sur la partie est du Canada actuel commencent à avoir lieu en période de 1600 à 1650 en se matérialisant par la fondation des ports et des villes sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Cela a donné naissance à la colonisation de la Nouvelle-France et à son peuplement par les colons, les ancêtres des Canadiens. À ce propos le grand poète québécois Félix Leclerc a dit : « Le grand-père du Français était homme de lettres. Le grand-père du Canadien était homme coureur de bois2 ».

Les premiers explorateurs européens de la Nouvelle-France

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La cabane des colons construite la première
année de leur arrivée en Nouvelle-France.

Les premiers navigateurs français ont suivi les Européens du XVe-XVIe siècles, comme Jean Cabot3, qui ont été convaincus que l’Atlantique les conduirait en Asie mystérieuse et fabuleusement riche.

Ils cherchaient de l’or, des épices, des marchandises rares et exotiques. Jacques Cartier4, le navigateur de Saint-Malo, reçoit du roi de France François Ier la mission de faire le voyage en Terres Neuves pour découvrir certaines îles où l’on dit qu’il y a de l’or et d’autres richesses.

Le bilan de son premier voyage en 1534 est impressionnant. Il découvre le golfe du fleuve Saint-Laurent, qu’il prend pour une mer intérieure. Il visite un pays nouveau ce qui permet de se rendre encore plus loin pour des échanges commerciaux ultérieurs. Par son deuxième voyage (1535-1536), Cartier mérite le titre de découvreur du fleuve Saint-Laurent, route d’accès vers le cœur du continent.

Les premières tentatives de la colonisation française

En 1541, sieur de Roberval supplante Cartier à la tête de l’expédition en qualité du « lieutenant général » avec les pleins pouvoirs tant sur les hommes que sur les navires. Sa mission est de conquérir les Amérindiens par la confiance ou par les armes, si cela est nécessaire, pour mettre le début à la colonisation de la Nouvelle-France. Il prépare le départ des cinq navires et donne ensuite à Cartier « pleine autorité de partir et de prendre les devants ».

Pour établir une colonie permanente, il faut des émigrants car on prévoit y bâtir des villes et des forts, des temples et des églises. Roberval et Cartier avaient droit à puiser dans les prisons les hommes et les femmes qui accepteraient l’exil en échange de leur libération pour peupler le nouveau pays. Mais à cause de certaines préoccupations et en particulier, des guerres de Religion, la France n’a pas eu les moyens de s’investir en Nouvelle-France pendant plus d’un demi-siècle. Quelques expéditions de la fin du XVIe siècle et des toutes premières années du XVIIe furent sans lendemain. Donc, toutes ces premières tentatives se sont soldées par un échec et ont laissé d’amers souvenirs.

Les débuts de la colonisation française

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Coureur de bois

En 1601, la Nouvelle-France ne compte encore aucun habitant établi pour y demeurer. Mais la France avait un désir d’avoir un empire colonial. Impuissante à coloniser, elle devait se décharger de cette activité sur des marchands, auxquels, en retour, elle accordait le monopole du commerce.

En 1603, une expédition se préparait. Invité par Aymar de Chaste, le titulaire du monopole, Samuel de Champlain s’embarquait le 15 mars, à titre privé, mais dans l’intention de faire rapport au roi. Après une halte à Tadoussac, Champlain5 remonta le Saint-Laurent jusqu’aux rapides de Lachine (à l’endroit de Montréal actuel), en questionnant les indigènes sur la géographie du pays dans l’espoir de trouver le passage vers la Chine et les Indes. Il rentra en France le 20 septembre 1603 avec de nombreux renseignements, consignés dans un ouvrage sur des sauvages, qu’il fit imprimer. Mais de Chaste était mort.

Du Gua de Monts succéda à de Chaste et, encouragé par Champlain, a pris la décision aussitôt d’établir une colonie en Acadie. On s’embarqua en mars 1604. Chargé de trouver le site de la future colonie, Champlain reconnut les côtes de l’Acadie et, en automne, fixa provisoirement son choix sur l’île Sainte-Croix.

Fondation de Québec

De Monts a réussi, en janvier 1608, à faire renouveler son monopole pour un an. Sur les recommandations de Champlain, il se tourna cette fois vers le Saint-Laurent. Nommé son lieutenant, Champlain s’embarqua le 13 avril 1608. Le 3 juillet, il abordait à la « pointe de Québec », où il fit construire des habitations. Québec ainsi a été fondé. L’hiver fut très rude : seize hommes sont morts du scorbut.

L’enracinement des premiers colons6

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Le premier colon Louis Hébert
sème le blé après avoir défriché
son lopin de terrain.

Les historiens disent que le tout premier colon de la Nouvelle-France était Louis Hébert, premier agriculteur de la colonie, (et son épouse, Marie Rollet, ainsi que leurs trois enfants), « le véritable père du peuple québécois ».

Il est arrivé en 1617 à Québec. Mais Louis Hébert avait visité la Nouvelle-France en 1604 et 1613 avant de décider de s’y établir.

De 1635 à 1663, quelques familles entreprenantes ont décidé de s’établir en permanence et de développer la colonie ; la population a atteint 2500 habitants.

Les historiens français ont prouvé que la région souche d’immigration des colons de la France était la Normandie. De là sont partis nombre d’émigrants français au début du XVIIe siècle et cette région a la particularité d’être la souche de plusieurs grandes familles québécoises, telles que les Pelletier, Gagnon, Tremblay, Rivard, Fortin, Bouchard et Drouin.

Actuellement là-bas, à savoir à Tourouvre, dans le Perche, en Normandie les autorités françaises ont créé la Maison de l’émigration française en Canada qui est l’illustration du lien historique privilégié entre le Canada et la France.

La pénétration du continent est accompagnée d’une activité économique, notamment de la pelleterie7, avec le concours des coureurs de bois.

Les communautés religieuses ont grandement contribué à ce développement spectaculaire. Les fondations des Trois-Rivières (1634) et de Ville-Marie (1642), devenue Montréal, ont complété l’occupation du territoire laurentien. Un fait majeur a marqué cette période de l’enracinement : en 1635, la fondation par les Jésuites du collège de Québec à la demande des familles qui veulent faire instruire leurs enfants dans le pays où il sont appelés à demeurer.

Ainsi, une collectivité a pris forme.

(à suivre)



1 Colonisation : dans la Nouvelle-France, coloniser c’est exploiter toutes les richesses naturelles d’un nouveau pays.

2 Coureur de bois : homme assurant la traite (le commerce) des fourrures chez les Amérindiens. Il part habituellement au printemps pour plusieurs mois dans les canots chargés de pacotille (marchandise de peu de valeur) qu’il échange contre des fourrures. Des coureurs de bois ont été associés le plus souvent à des hors-la-loi, faute d’avoir obtenu un permis des autorités.

3 Cabot (Giovanni), navigateur italien (Gênes 1450 - Angleterre 1500). Il obtint d’Henri VII, roi d’Angleterre, le monopole de la recherche de nouvelles terres et atteignit le continent nord-américain « terre neuve » en 1497. Il se crut sur la route des Indes, des épices, des soieries, des pierres précieuses et de l’or.

4 Cartier (Jacques), marin français (Saint-Malo 1491-1557). Il prit possession du Canada, en Gaspésie, au nom du roi François Ier (1534) et remonta le Saint-Laurent au cours d’un deuxième voyage (1535) ; il revint au Canada en 1541. Embarquez à bord du bateau de J.Cartier sur le site du musée virtuel de la Nouvelle-France : http://www.civilisations.ca/vmnf/explor/explcd_f.html

5 Champlain (Samuel de) colonisateur, explorateur et géographe français (Brouage 1567 - Québec 1635). Il fit un premier voyage en Nouvelle-France en 1603, visita l’Acadie et les côtes de la Nouvelle-Angleterre (1604-1607), fonda ville de Québec(1608) et explora une partie des Grands Lacs (1615-1616). Après 1620, il se consacra à la mise en valeur de la nouvelle colonie. Il lutta toute sa vie contre les objectifs étroitement mercantilistes des marchands afin de faire admettre son projet d’une colonie de peuplement. Il a mérité le titre de « Père de la Nouvelle-France ».

6 Colon: on appelle colon, à l’époque de la Nouvelle-France, toute personne qui s’établit dans la colonie.

7 Pelleterie : on appelle pelleterie préparation des peaux munies de leurs poils pour en faire des fourrures.

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