Mon amie la langue française
Savoir-vivre avec les Français. Que faire ? Que dire ?
(Suite. Voir N°7, 10, 13, 16, 20, 22/2008, 01, 04, 10, 13, 15/2009, 1, 4/2010)
Fêtes et coutumes
L'histoire d'un peuple se définit par les fêtes qui rythment sa vie, par l'importance qu'il leur accorde.
Certains peuples aiment encore beaucoup les fêtes qui sont ainsi l'occasion pour les amis et les familles de se retrouver. C'est aussi, pour les membres d'une communauté, le moyen de se sentir plus proches les uns des autres, plus forts contre les mille et un obstacles qu'un peuple ou une nation peut avoir à affronter.
Les Français, aujourd'hui, se distinguent en cela des autres peuples. Ils accordent de moins en moins d'importance aux fêtes, religieuses ou nationales, et sont souvent étonnés quand un ami étranger les félicite à l'occasion de l'une d'entre elles.
Cela est peut-être dû au fait que les Français ont un sens moins grand de la vie collective que les autres peuples. Les Français sont connus pour être individualistes. C'est peut-être dommage car ainsi beaucoup de coutumes ont fini par disparaître. Mais d'autres sont en train de s'installer.
Nous distinguerons :
– les fêtes familiales,
– les fêtes religieuses,
– les fêtes nationales.
I. Fêtes familiales
Ce sont celles qui jalonnent la vie d'un individu, d'un couple, d'une famille. À leur occasion on invitera parents et amis.
Beaucoup de ces fêtes sont en relation avec la vie religieuse. La France est un pays à majorité catholique et même si la plupart des gens ne vont plus à l'église, il reste que les Français, à certains moments de la vie, tiennent à marquer ce lien qui les rattache à la vie religieuse et à l'Église catholique.
1. Le baptême
Il se fait normalement quand l'enfant est très jeune, un mois ou deux souvent après la naissance. Il marque l'entrée de l'enfant au sein de l'Église.
On pourra vous demander d'être le parrain ou la marraine, c'est-à-dire, selon la tradition, de pouvoir venir en aide à l'enfant si un malheur arrivait au père ou à la mère. Ce sera l'occasion d'offrir à l'enfant un cadeau.
2. L’anniversaire
On doit fêter l’anniversaire de la naissance de quelqu’un le jour même, mais jamais la veille. On lui souhaitera : « Bon anniversaire » ou « Joyeux anniversaire ». Comme dans de nombreux pays, on prépare un gâteau sur lequel on place un nombre de bougies correspondant à l'âge de la personne dont on fête l'anniversaire, pour qu'elle les souffle. Chacun ensuite lui offre des cadeaux ou des fleurs. Si vous ne pouvez pas assister à un anniversaire, envoyez une carte ou téléphonez.
3. Le mariage
De toutes les fêtes familiales, le mariage est certainement la plus importante.
La cérémonie du mariage se déroule généralement en deux temps :
– tout d'abord ce que l'on appelle la cérémonie civile, c'est-à-dire le mariage à la mairie, par lequel il faut obligatoirement commencer ;
– puis la cérémonie religieuse, c'est-à-dire, habituellement, le mariage à l'église.
Généralement, les deux cérémonies se déroulent le même jour. Certains couples ne se marient qu'à la mairie et ne prévoient aucune cérémonie religieuse. Le phénomène est de plus en plus fréquent.
Il est habituel, à la fin de la cérémonie elle-même, de féliciter les mariés. Quand il y a mariage à l'église, après la messe, les mariés se rendent à la sacristie (petite pièce au fond de l'église où le prêtre range ses habits et les instruments de la messe) et toutes les personnes ayant assisté au mariage vont féliciter les mariés. On embrasse généralement la mariée, on serre la main du marié, mais si c'est un ami, un parent, on peut l'embrasser en prononçant des formules telles que : « Je vous présente tous mes vœux de bonheur » ou bien « Je vous adresse toutes mes félicitations », par exemple.
Normalement, on offre un cadeau aux mariés. Généralement, il s'agit de cadeaux qui permettront aux mariés de monter leur ménage et d'équiper leur maison.
Mais nous devons noter qu'il s'agit là du mariage traditionnel, rassemblant beaucoup d'invités, assez cérémonieux. En fait, de plus en plus, surtout en ville la cérémonie du mariage tend à se simplifier. On invite beaucoup moins de monde qu’autrefois, notamment chez les jeunes où très souvent ne sont invités que quelques amis.
4. L’anniversaire de mariage
L'anniversaire de mariage se fête encore beaucoup en famille : noces d'argent (25 ans), de perle (30 ans), de rubis (35 ans), d'émeraude (40 ans), de vermeil (45 ans), d'or (50 ans), de diamant (60 ans)... et on peut continuer...
5. Fêtons les saints du calendrier
En France, jusqu'à une date récente, pratiquement tout le monde portait le nom d'un(e) saint(e) chrétien(ne). Le jour de la fête de votre saint(e) patron(ne), inscrit sur le calendrier, on vous souhaitait votre fête en vous offrant des cadeaux. Actuellement, cette tradition disparaît : en effet, l'état civil accepte maintenant d'autres prénoms que ceux du calendrier. Ainsi beaucoup de personnes n'ont plus leur prénom dans le calendrier et par conséquent plus de fête ! Quant aux autres, on se contente de leur dire « Bonne fête ! » tout simplement et/ou de leur envoyer une carte.
Certaines villes ou certains villages célèbrent aussi la fête de leur saint (e) patron(ne) en organisant des processions religieuses, des bals, des concours, des kermesses ou des banquets : ce sont les « fêtes votives ».
Par exemple, pour voir de vraies Bretonnes avec leurs coiffes et leurs costumes traditionnels, passez le dernier dimanche d'août à Sainte-Anne-la-Palud. Vous assisterez au « Pardon » (cérémonie religieuse typiquement bretonne) qui passe pour être le plus ancien de la Bretagne.
La Saint-Jean (24 juin)
Ses célèbres feux de bois qu'on allume marquent le début de l'été. Autrefois on sautait au-dessus du feu et on dansait autour. Aujourd'hui on se contente souvent de le contempler ou d'inviter ses amis à dîner.
La Saint-Valentin (14 février)
C'est la tradition anglo-saxonne qui a introduit en France la fête des amoureux... pour le plus grand bonheur des fleuristes et des bijoutiers !
La Sainte-Catherine (25 novembre)
Les jeunes filles qui n'ont pas trouvé de mari à 25 ans peuvent fêter la Sainte-Catherine... mais il y a maintenant tant de jeunes filles dans ce cas et l'attitude de la société à l'égard du mariage a tellement changé que cette fête a été un peu abandonnée et ne reste vivante que dans le monde de la couture : les « Catherinettes » se rendent au bal, coiffées des chapeaux extraordinaires qu'elles ont confectionnés elles-mêmes.
6. La fête des mères, une fête familiale, le dernier dimanche de mai
C'est certainement la fête familiale la plus respectée. À l'école primaire les enfants préparent des petits cadeaux.
La fête des pères a lieu un mois plus tard pour ne pas faire de jaloux ! Et il existe aussi maintenant la fête des grands-mères... à quand celle des grands-pères ?
Rappelons aussi, à cette occasion, les formules qui peuvent être utilisées à ces différents moments.
Pour une naissance :
« Permettez-moi de vous féliciter pour la naissance de votre petit... »
« Toutes mes félicitations pour ... avec tous mes vœux de bonne santé pour la maman. »
Pour un mariage :
« Toutes mes félicitations pour votre mariage. »
« Permettez-moi de vous féliciter pour votre mariage »,
suivi de :
« avec tous mes vœux de bonheur. »
Pour un anniversaire :
« Joyeux anniversaire. »
« Heureux anniversaire. »
« Toutes mes félicitations pour votre anniversaire. »
Pour une fête :
« Bonne fête. »
« Joyeuse fête. »
Deuils
Il se peut aussi que vous appreniez la mort d'une personne que vous connaissez ou du parent d'un ami. Il faut donc alors que vous présentiez à la famille ou à votre ami vos condoléances.
Vous pourrez dire :
a) s'il s'agit d'une personne avec laquelle vous n'entretenez que des rapports de type professionnel ou que vous ne fréquentez guère :
« Je vous adresse toutes mes condoléances. »
« Je vous présente toutes mes condoléances. »
« Je vous présente mes plus sincères condoléances. »
« Croyez à l'expression de toute ma sympathie. »
b) s'il s'agit d'un ami, de gens que vous connaissez bien, vous pourrez employer des formules plus simples, plus directes :
« La mort de ... m'a fait beaucoup de peine. »
« La mort de ... m'a causé beaucoup de chagrin. »
« Ça m'a fait beaucoup de peine de savoir que ... est mort. »
« J'ai beaucoup de peine pour toi. »
« J'ai été très touché par la mort de ... »
Les formules ne manquent pas. La qualité essentielle en ce domaine est la discrétion. La sincérité de l'émotion peut s'exprimer très simplement.
Si vous avez reçu de la famille un avis de décès, vous pouvez :
– vous rendre à la cérémonie d'enterrement, si cela est possible bien entendu,
– sinon, adresser un mot à la famille,
– si cela vous est possible, faire parvenir des fleurs à déposer sur la tombe.
(d’après Odile GRAND-CLÉMENT,
Savoir-vivre avec les Français. Que faire ? Que dire ?
et Gérard VIGNER Savoir-vivre en France)
(à suivre)