Mon amie la langue française
Svetlana MIKHAÏLOVA
Le français du tourisme
(Suite. Voir N°14, 16, 20, 21, 23, 24/2008)
Le tourisme bleu
L’eau représente un des trésors du patrimoine touristique de tout pays et son plus grand attrait. Pêche à la ligne au bord d’un lac, rafting dans le courant d’une rivière, cours de thalassothérapie ou de thermalisme, voilà de quoi assouvir votre soif de vacances !
Le tourisme bleu naît et se développe au XIXe siècle. Le plus souvent la conception du tourisme bleu pour les agences de voyage comprend le repos organisé aux stations marines et thermales, tandis que l’eau douce reste le privilège des vacanciers campant « à la sauvage » ou celui des croisiéristes suivant un itinéraire fluvial.
Les stations balnéaires permettent la pratique des bains de mer, qui avaient été pris d’abord sur prescription médicale. Elles répondent aussi à la quête du soleil, de la tonicité des climats marins et des activités ludiques. Le thermalisme qui a des racines très anciennes – les Romains utilisaient déjà les eaux minérales à des fins thérapeutiques – est aujourd’hui en quête d’une nouvelle vision de la remise en forme, l’aspect préventif prédominant sur l’aspect curatif.
On distingue deux types de stations balnéaires, lacustres ou thermales : stations greffées et stations ex nihilo. Le premier type de station correspond à des aménagements touristiques en prolongement d’une ville ou d’un port. C’est le cas général sur la Côte d’Azur, dont Nice, exemple classique, a suivi le développement linéaire, d’est en ouest.
Les stations du second type, dites de type anglais, ressemblent à un T renversé, la tige représentant la rue principale, de la gare au front de mer. Initialement, elles sont mononucléaires (un seul lotissement résidentiel) et bipolaires (bains de mer et casino). Exemples en France : stations nordiques (Bray-Dunes, Wimereux) ou aquitaines (Soulac, Lacanau, Arcachon), des lotisseurs ont créé de grandes stations dans des sites littoraux vides d’habitants comme à Deauville, Trouville, Cabourg, Le Touquet ou La Baule.
Dans la tradition curative russe et soviétique, les sanatoriums, les « maisons de repos » sont le plus souvent intégrés aux espaces habités déjà existants (tel est le cas des centres de repos – traditionnellement les plus populaires – en Crimée ou au Caucase), quoique les stations ex nihilo soient aussi assez nombreuses.
Partout dans le monde, malgré les différences dues aux contraintes géographiques, à l’existant (une ville, un petit port), aux choix urbanistiques, les stations traditionnelles sont multipolaires (pluralité d’attractions) : le front d’eau associe, en parallèle, la plage, une promenade piétonne sur le sable, une route bordée d’hôtels, des commerces, un casino, etc. Ces stations sont polynucléaires : noyaux résidentiels de lotissements, espaces sportifs, hippodrome, secteur commercial et ainsi de suite. L’expansion des stations traditionnelles se fait soit en rubans linéaires, le long du rivage, soit en tache d’huile autour de l’ancienne station, par cercles concentriques. De nouveaux équipements, dont les piscines, les courts, les terrains de golf, des centres de congrès, de sport ou de distraction se créent partout. On creuse et l’on aménage également des ports de plaisances (pour les bateaux touristiques, barques de pêche, yachts privés). Les marinas, ensembles immobiliers, combinent les habitations (parfois des secteurs d’hébergement privatif), les structures d’accueil et un port de plaisance avec tous les équipements fournis.
L’incroyable expansion du tourisme bleu lors de ces dernières décennies s’est traduite par une prise de conscience qui a suscité des programmes concertés et des lois de protection des côtes et des rivages. Dans les conditions actuelles d’occupation estivale, le « bétonnage » des bords d’eau, les aménagements lourds, les pollutions engendrées par des millions d’estivants demeurent menaçants. D’où l’urgence des mesures conservatoires concernant les rivages marins, fluviaux ou lacustres, dont les espaces fortement protégés sont déjà définis (p.ex., le Mont-Saint-Michel et sa baie, le Marais poitevin en France). Des organismes spéciaux sont fondés pour assurer la protection de l’environnement, le contrôle des eaux de baignade et de breuvage, le respect des normes de salubrité et de propreté, ainsi que les normes de pêche et de chasse.
L’expérience prouve que le droit commun en Russie ne suffit pas à protéger les rives et les côtes. Il importe donc d’édicter des lois et des règlements plus contraignants que ceux du droit commun, comme la loi française de 1986 sur l’aménagement et la protection du littoral, qui s’applique aussi aux deltas, aux estuaires, aux plans d’eau et qui contient les règles fondamentales : interdiction de construire à moins de 100 m du rivage, accès libre de tous à celui-ci, obligation de bâtir en continuité des agglomérations existantes ; interdiction des routes littorales (minimum : 2 km du rivage).
Le tourisme d’agrément
Le séjour au bord de l’eau représente pour la majorité des touristes une possibilité sans égales de dépaysement, de repos, de détente. Changer de « cadre », rompre avec la monotonie des mois de travail, fuir les contraintes de la vie quotidienne, voilà le rêve de chacun ! Rien de tel que l’eau qui coule ou qui brille sous le soleil ne puisse permettre de réaliser ce rêve.
Les préférences des vacanciers peuvent différer selon leurs goûts. Les uns choisissent le farniente, l’inactivité dans la journée : bronzage, sommeil, paresse – qui est rompu parfois par des excursions, des promenades, de rares escapades culturelles et qui alterne, le soir, avec les distractions les plus animées : spectacles, danses, dîners gastronomiques, jeux.
Les autres recherchent le maximum d’activités que leur proposent les stations balnéaires, les bateaux de croisière ou qu’ils s’organisent eux-mêmes : pêche, plongée (libre ou avec scaphandre), promenades sur l’eau (en canoë-kayak, à voile, en catamaran), pratique des sports nautiques (planche à voile, ski nautique, aquaplane), ateliers d’art, cours de découvertes ou d’apprentissage.
Donc, chacun opte sur la formule qui lui permette de se détendre au maximum et de rester satisfait des vacances réussies.
Le tourisme de santé ou de remise en forme
Pendant de nombreuses années, l’implication du tourisme dans le domaine de la santé s’est faite avec de grandes réticences : on allait en cure pour se soigner, les visiteurs des stations étant avant tout des patients. Cependant, l’homme contemporain est changé, il accorde plus d’intérêt à sa santé et à sa forme, aussi qu’à ses loisirs. C’est pourquoi, les organismes touristiques sont intéressés à développer un nouveau produit : tourisme de santé ou de remise en forme, très proche mais distinct du thermalisme. Grâce à ce nouveau type de repos, on peut s’octroyer, sous contrôle médical, une cure antitabac ou anti-stress, une cure d’amincissement ou des applications thérapeutiques visant à améliorer la santé des vacanciers. Il s’agit alors des bains d’eau de mer ou d’eau thermale, des massages sous l’eau, des douches ou des jets sous-marins, des cours de gymnastique ou de rééducation dans une piscine, de l’algothérapie, de la fangothérapie et des séances de sauna, sans parler de la consommation des eaux thermales aux vertus médicales très variées et des inhalations de l’air maritime riche en iode et en oligo-éléments.
La famille du patient suivant une cure peut aussi se jouir de l’accueil à des stations de santé, sous forme des prêts bonifiés. On s’applique aussi à donner un contenu aux loisirs des curistes, la question d’animation cessant d’être accessoire.
SOURCES :
C. PEYROUTET, Le tourisme en France, éd. Nathan, 2005,
H. RENNER, U. RENNER, G. TEMPESTA, Le français du tourisme, éd. CLE International, 2001
Questions et devoirs
1. Expliquez la différence entre une station balnéaire (ou thermale) greffées et stations ex nihilo. Donnez des exemples pour chacun des types.
2. Comment se développent les stations balnéaires de nos jours ? Quelles sont les conséquences (positives et négatives) de l’expansion du tourisme bleu ?
3. Caractérisez un vacancier qui cherche à passer des vacances de détente.
4. Expliquez le terme de « vacances actives ». Vous, que préférez-vous, le farniente ou l’activité ?
5. Quelle était la motivation principale du thermalisme d’autrefois ? Et aujourd’hui ?
6. En vous basant sur le passage tiré de l’œuvre de Guy de Maupassant Mont Oriol, jouez un représentant d’une agence de voyage spécialisée dans le tourisme de remise en forme. Essayez de persuader le client de choisir cette station pour une cure thermale.
« Depuis six ans seulement la station d’Enval était ouverte aux malades […]. Ils venaient là une cinquantaine, attirés surtout par la beauté du pays, par le charme de ce petit village noyé sous des arbres énormes dont les troncs tordus semblaient aussi gros que les maisons, et par la réputation des gorges, de ce bout de vallon étrange, ouvert sur la grande plaine d’Auvergne […].
Cette station thermale avait commencé comme elles commencent toutes, par une brochure du docteur Bonnefille sur sa source. Il débutait en vantant les séductions alpestres du pays en style majestueux et sentimental. Il n’avait pris que des adjectifs de choix, de luxe, ceux qui font de l’effet sans rien dire. Tous les environs étaient pittoresques, remplis de sites grandioses et de paysages d’une gracieuse intimité. Toutes les promenades les plus proches possédaient un remarquable cachet d’originalité propre à frapper l’esprit des artistes et des touristes. Puis brusquement, sans transitions, il était tombé dans les qualités thérapeutiques de la source Bonnefille, bicarbonatée, sodique, mixte, acidulée, lithinée, ferrugineuse, etc., et capable de guérir toutes les maladies. Il les avait d’ailleurs énumérées sous ce titre : affections chroniques ou aiguës spécialement tributaires d’Enval : et la liste était longue de ces affections tributaires d’Enval, longue, variée, consolante pour toutes les catégories de malades. La brochure se terminait par des renseignements utiles de vie pratique, prix des logements, des denrées, des hôtels. »
7. Faites le thème :
По сравнению со многими другими странами Франция богата водными ресурсами, однако они неравномерно распределены по территории страны и весьма уязвимы. Чтобы рачительно распоряжаться этим достоянием, оцениваемым в 1000 млрд. куб. м, около сорока лет назад была создана своеобразная структура – агентства водных ресурсов. Таких агентств шесть, по одному на каждый крупный гидрографический бассейн. В Законе о водных ресурсах закреплен основной принцип, согласно которому водные ресурсы являются общенациональным достоянием. Перед агентствами водных ресурсов ставится задача восстановить качество воды в крупных, средних и малых реках и ручьях общей протяженностью 277 тыс. км.
Ведется также борьба с загрязнением морских вод. Каждый год пляжи французского побережья, протянувшегося на 5500 км, привлекают миллионы туристов. Более чем в 700 коммунах проводится контроль морской воды у пляжей в курортных зонах. За год берется более 20 тыс. проб морской воды с целью контроля за соблюдением норм, установленных Комиссией ЕС. Ежегодно перед началом курортного сезона публикуются результаты замеров, чтобы поощрить наиболее экологически чистые курорты. Наряду с этим, значительно улучшено санитарное состояние пляжей. В результате более 85 % контролируемых мест соответствует норме.